Verbo (sorti en France sour le titre de "Lost Destination") est un film d'Eduardo Chapero-Jackson sorti en 2010.
Sara (jouée par Alba Garcia), une adolescente de 15 ans mal dans sa peau, a du mal à trouver sa place dans la société. A l'école comme au sein de sa famille elle est en décalage total. Elle tente de percer le mystère de fresques urbaines laissées par un artiste des rues qui signe ses oeuvres du nom de Lirico (Miguel Angel Silvestre).
Pour échapper à ce monde qui ne lui convient plus, elle développe un sixième sens qui lui permet de percevoir ce que l'on ne peut voir avec nos yeux. Cela fini par la hanter et elle entreprend un voyage dans autre dimension, aux frontières du réel.
Dans sa quête Sara se retrouve plongée dans un univers parallèle fantastique et terrifiant mais qui va l'aider à se trouver et s'affirmer dans le monde conformiste et bétonné qui l'entoure.
Ce film sorti (trop discrètement et c'est fort dommage !) en 2010, est le premier long-métrage d'Eduardo Chapero-Jackson. Il signe d'un main de maître un véritable OFNI (Objet Filmique Non identifiable) qui ne m'a pas laissé indifférente. J'ai eu la chance de le voir en VO (Espagnol) lors du Festival des Utopiales à Nantes.
Visuellement ce film est de toute beauté : l'univers parallèle dans lequel se retrouve Sara, qu'il soit ou non le fruit de son inconscient pour échapper à sa vie morose, est envoutant. Nous suivons l'héroïne dans son voyage initiatique au coeur de dédales sombres et gigantesques. Comme elle, on se sent perdu et étouffé et c'est bien là que le charme opère : nous ne sommes pas de simples spectateurs de son voyage intérieur, nous marchons à ses côtés !
Le jeu irréprochable des acteurs et les décors originaux (fresques de Lirico, labyrinthes souterrains...) sont accompagnés de dialogues poétiques et rythmés (et c'est là que je vous conseille de le voir en Espagnol) qui subliment l'esthétique du film. La musique est à l'image du long-métrage : envoutante et inquiétante sans jamais mettre mal à l'aise. Le tout est justement pesé et mesuré pour un équilibre parfait entre l'image et l'ambiance sonore (les dialogues comme les chansons et musiques additionnelles sont choisis avec une grande justesse).
Le réalisateur n'hésite pas à adopter une "culture jeune" pour son film en mêlant rap, graffitis et séquences d'animation.
A ne manquer sous aucun prétexte !
Lady Fae
Musique de Pascal Gaigne
Chanson de Nach
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