jeudi 26 juin 2014

Interview de Gel Weo et Gildas Jaffrennou



L'Etrange Librarium : Bonjour, pouvez vous vous présenter et nous parler de votre parcours (diplôme, expérience professionnelle, bibliographie)

Gelweo : Je m'appelle Gelweo, je suis avant tout autodidacte. J'ai fait un an aux Beaux Art à Angers et un an à Lisaa à Nantes, j'ai également pris des cours du soir à la Boîte qui faite Beuh (avec Olivier Supiot et Eric Omond).
J'ai travaillé dans l'illustration freelance pour des jeux de rôle. J'ai participé au Fanzine Gorgonzola et à un collectif aux éditions L'Egouttoir, avant de publier "Gargotolo" (en 2012), "La vache de l'espace" en 2013 et “Déracinés” en 2014 chez Yil Editions.
En 2000 je me suis lancée dans l'écriture de jeux de rôle mais c'est en stand by pour le moment.

Gildas Jaffrennou : Je m'appele Gildas Jaffrennou.
J'ai fait des études de sciences et obtenu un Capes de biologie. J'ai enseigné pdt 15 ans avant de devenir consultant en scénario. J'ai rencontré Gaëlle ldans un club de JDR et nous avons par la suite entamé une collaboration. “Déracinés” est notre première BD publiée ensemble.

E.L : Quelles sont vos sources d'inspiration littéraires et cinématographiques ? Vos "maîtres" et coup de coeur en littérature ? qu'est ce qui vous a donné l'idée du scénario de votre BD ?

G.W : En BD je suis une adepte de Valerian, Orbital, Moebius... Même si je suis plus manga que BD occidentale, avec en particulier Nausicaä de la Vallée du vent, le chef d'oeuvre d'Hayao Miyazaki, et le travail de Yoshikazu Yasuhiko, qui est un bon aquarelliste.Pour ce qui est du cinéma/séries TV j'ai comme souvenirs d'enfance "Albator" et d'autres séries SF du début des années 80. J'aime beaucoup le travail de Miyazaki et en particulier "Nausicaä de la vallée du vent" et le "Voyage de Chihiro". Si on continue dans les grands classiques je citerais Alien, "Les Maîtres du temps" et "Dark Crystal". J'apprécie aussi le travail de Satoshi Kon (Perfect Blue, Paprika...) et de Mamoru Hosoda (Les enfants loups). Côté littérature me viennent en tête  Philip K. Dick, Ursula Le Guin, Stephane Wul, Lois McMaster Bujold. Gildas m'a fait découvrir beaucoup d'auteurs de SF.J'avais déjà en tête le “prototype” de “Déracinés” en 2002 et qu'on a repris en 2008 avec Gildas. Depuis toute petite, j'ai toujours des histoires et des univers fantastiques en tête. La peinture a aussi une influence sur mon travail (Kandinski, Chagall, les surréalistes et les impressionnistes, mais aussi les Arts Premiers). 

G.J : Mes sources d'inspiration en SF sont vastes je vais donc essayer de synthétiser à une quinzaine d'auteurs ! Il y a pour moi quelques auteurs décisifs : Robert Heinlein, Ursula Le Guin, Loïs MacMaster Bujold à qui on doit la série Barrayar.En cinéma je suis un véritable Trek-geek (fan de Star Trek ainsi que de star wars bien sûr). Si je dois citer les autres films ou réalisateurs qui m'ont influencé je citerais Wolfgang Petersen (dont le film Enemy mine sorti en 1985), Blade Runner de Ridley Scott. En BD je citerais Valerian de Mézière, Le Scrameustache de Gos, ainsi que plusieurs autres auteurs de l'école Belge avec des séries comme Spirou et Fantasio, Gilles Jourdan. Je noterais particulièrement Peyo avec Johan et Pirlouit qui pour moi est magistral au niveau de la narration.
Pour ce qui est de “Déracinés”, Gaëlle est venue me voir avec un trame et un univers. Elle avait aussi des personnages assez définis. Et j'ai tout de suite adhéré au concept d'une “histoire du futur” différente de celle d'Heinlein, mais qui pouvait s'élaborer d 'une façon assez comparable. Il y a aussi la référence de Tolkien, bien sûr : le coeur du récit ce n'est pas la grande histoire mais les personnages et ce qu'ils vivent intimement.

E.L : Qu'est ce qui vous a amené à écrire/dessiner ?


G.W : Une émulation avec ma soeur jumelle, elle dessine aussi. J'ai commencé à dessiner sérieusement au collège où j'ai fait un catalogue d'extraterrestres, malheureusement je n'ai jamais retrouvé les carnets. Le goût d'inventer des histoires m'a poussé aussi à dessiner.

G.J : J'ai toujours plus ou moins écrit. L'imaginaire est pour moi comme un refuge vis-à-vis du monde réel. Cela permet de rejeter le "trop quotidien", le "trop ordinaire". En tant que lecteur ce qui m'a amené à écrire, c'est en tout premier lieu la BD, et puis ensuite les romans d'imaginaire ou de SF.


La pire chose pour moi à l'école était de me demander de lire un texte basé sur des éléments réels.
Très rapidement l'envie d'écrire a été renforcée par la pratique du jeu de rôle. J'avais du mal à écrire tout seul mais la motivation d'écrire pour quelqu'un d'autre a vite été importante.
J'ai pas mal scénarisé et maîtrisé des parties de JDR avec des amis sur un des premiers jeu de SF français : "Empire Galactique". Plus tard, à l'Université j'ai participer à un concours d'écriture pour lequel j'ai obtenu le second prix pour une nouvelle qui était justement de la Science-Fiction.

E.L : Comment s'organise le travail autour de l'écriture ? avant et après la publication ? Pendant l'écriture et le dessin : un moment de la journée où vous travaillez le mieux ? Un rituel autour de l'écriture/du dessin ? Travailler à quatre mains comment cela s'organise-t-il ?

G.W : On construit des grandes lignes avec un synopsis développé pour l'éditeur mais aussi pour savoir où on va. Je fournis les illustrations pour visualiser, je crayonne et découpe puis s'ensuivent des discussions autour du parcours des personnages et des questions sur leurs différences et préjugés. Une page de scénario donne en gros deux planches ébauchées.
Le bouclage du tome 1 a été intense et il y a beaucoup de communication autour du projet.
Le rendu final est à la hauteur de mes attentes, même si en tant que perfectionniste j'aimerais toujours faire mieux ^_^'

G.J : Gaelle a d'abord expliqué ce qu'elle voulait et m'a montré ses premiers dessins. On a ensuite eu une discussion sur la psychologie des personnages, les différences culturelles, les caractères qui vont créer des conflits. On a ainsi constitué un synopsis. C'est passionnant mais ça demande parfois de discuter beaucoup pour se mettre d'accord sur la mise en scène.
Après la phase de dessin et de mise en page vient la phase de mise en couleur : je n'interviens alors que pour deux choses : le "cleaning" entre les cases et le texte dans les bulles.
Je suis très content du résultat final de "Déracinés".

E.L : Autre chose à nous faire partager vous avez carte blanche !

G.W : Je tiens à remercier Yanouch, l'éditeur, pour sa confiance et les souscripteurs Ulule.
Comme pour "La Vache de l'espace" j'ai eu un retour très enthousiaste de la part des lecteurs (les petits comme les grands !).
J'y cherche à transmettre de l'émotion, la poésie. Je cherche à faire passer l'acceptation de la différence, montrer qu'on peut rompre l'ennui et partir à l'aventure.
Vous pouvez visiter notre page facebook Alter Native.

G.J : Je vous invite à visiter mon blog : Ghost in the script, un blog sur l'écriture de scénario. Un livre est à venir, un guide de survie du scénariste.


Propos recueillis par Lady Fae et Captain Kavern au festival BD de Chalonnes Sur Loire

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