samedi 20 décembre 2014

Interview d'Anne Feugnet



L'Etrange Librarium : Bonjour, pouvez-vous vous présenter et nous parler de votre parcours, présenter votre roman "La Face Cachée des Dômes" à nos lecteurs ?

Anne Feugnet : Se présenter, c’est aussi difficile que de résumer son propre roman ! Qu’est-ce que je pourrais bien dire d’intéressant sur moi… ? Bon allez je me lance : je suis venue au monde sur notre belle planète bleue le 2 avril 1964, dans une contrée dénommée France, et plus exactement en Charente-Maritime où je vis depuis toujours, par choix je le précise. J’ai besoin de sentir la mer tout près de moi pour être bien. J’ai deux grandes filles et un petit-fils de deux ans que j’ai la chance de voir très souvent. Côté travail, puisqu’on ne peut vivre sans argent et qu’écrire des romans ne rapporte pas assez pour payer les factures, j’exerce de nobles fonctions de rédactrice au ministère de la défense dans un bureau contentieux. L’écriture fait donc partie de ma vie professionnelle mais il ne faut pas y chercher d’aspect passionnant, il n’y en a aucun !
À l’école, je me suis contentée du minimum en obtenant un petit baccalauréat de secrétariat, pas de quoi fouetter un chat donc (oups je ne voudrais pas avoir d’ennuis avec la SPA).
« La face cachée des dômes » est mon premier roman édité. L’idée est née d’un rêve que j’ai fait, un matin, juste avant de me réveiller. Je me trouvais dans un dôme transparent et j’étais enfermée à l’intérieur, au milieu d’autres femmes. Je regardais à l’extérieur en sachant que l’air était irrespirable de l’autre côté. Les hommes étaient dans un autre dôme, au loin, et il était impossible de communiquer avec eux. C’était très surréaliste et ces images m’ont hantée toute la journée. Le soir, j’ai retranscrit mon rêve en me disant que ce serait une bonne base pour coucher sur le papier le roman que j’avais toujours rêvé d’écrire. Je m’y suis mise très vite, même si je ne savais pas trop où j’allais. Le reste est venu au fur et à mesure et deux ans après, "La face cachée des dômes" était née.
J’ai écrit deux autres romans dans un genre très différent, édités tous les deux en 2014, et j’en termine un autre en ce moment. Ce sera un retour vers l’anticipation, tout comme le suivant d’ailleurs, dont l’écriture est bien avancée elle aussi.

E.L : Lors de ma lecture j'ai cru voir des références à des ouvrages comme "Le Meilleur des Mondes" d'Aldous Huxley et "Le Passeur" de Loïs Lowry mais aussi à des films comme "Equilibrium ou "THX 1138".
Quelles sont vos sources d’inspiration ? Vos maîtres et coups de cœur en littérature et coup de cœurs cinématographiques ?

A.F : C’est amusant que vous fassiez référence à Aldous Huxley, je me suis aussi fait cette réflexion après l’avoir lu… seulement c’était après avoir écrit "La face cachée des dômes". J’ai évidemment adoré "Le meilleur des mondes" mais je n’ai pas pu m’en inspirer ! Quant aux autres références, j’espère les lire et voir un jour, mais pour l’instant ce n’est pas encore fait.
Je dirais plutôt que mon roman s’inspirerait lointainement d’une vieille série de télévision qui me fascinait lorsque j’étais ado : "L’âge de cristal". C’est sans doute celle qui m’avait le plus marquée. À cette époque, dans le début des années 1980, je passais beaucoup de temps devant la télé et je ne loupais pas un épisode de "La 4ème dimension", "Les envahisseurs", "Cosmos 1999", "Star Trek", puis "V". Plus tard, je me suis passionnée pour "Stargate" et "X files", des séries cultes pour moi.
Mon premier coup de cœur pour un livre de science-fiction, c’était « la guerre des mondes », je devais avoir 11 ou 12 ans et j’allais tous les midis en lire un bout à la bibliothèque du collège, j’étais terrifiée par ma lecture, mais j’adorais ça, je m’en souviens comme si c’était hier. Ensuite il y a eu les Jules Vernes… puis une longue période où mes attirances en matière de lecture sont allées vers d’autres horizons, jusqu’à ce que je découvre Stephen King à l’âge adulte. Si je n’ai pas tout dévoré, je ne dois pas en être bien loin, mes préférences allant vers Roadmaster et Simetierre. Comme je disais un peu plus haut, c’est assez récemment que j’ai lu "Le meilleur des mondes", suivi de "Les monades urbaines". Le dernier, c’est "1984", un livre qui m’a laissé un profond malaise et fait beaucoup réfléchir. Oppressant, sans espoir, démoralisant, mais inoubliable.
Côté cinéma, les films qui m’ont le plus impressionnée sont certainement "Avatar", "Je suis une légende" et "Le livre d’Eli". J’en oublie forcément mais ce sont les premiers qui me viennent.

E.L : Qu’est ce qui vous a amené à écrire ?

A.F : Dans mes plus vieux souvenirs, je revois mon père assis à son bureau, avec un cahier et un crayon. Il écrivait beaucoup et rêvait d’être édité un jour, mais il n’y est pas jamais parvenu. Il me lisait ses poèmes, je les trouvais magnifiques et ça me donnait envie d’en faire autant. J’ai inventé mes premières histoires avec des fautes à tous les mots, en rêvant d’écrire un jour un roman qui serait lu par plein de gens et dont mon père serait fier. Il s’est passé de nombreuses années avant que je me lance dans ce projet, mais ça ne m’a pas empêché de remplir, moi aussi, de pleins cahiers de poèmes. Pour résumer, il y a donc de fortes chances pour que ce soit mon père qui m’ait donné l’envie d’écrire !

E.L : Comment s’organise le travail autour de l’écriture, Avant, après la publication. Pendant l’écriture, le moment de la journée où vous écrivez le mieux ? Un rituel autour de l’écriture ?

A.F : Quand je commence un roman, je n’en connais jamais la fin. Je maîtrise seulement une partie de l’intrigue, je sais ce que j’attends de mes personnages et quel message j’ai envie de faire passer. Mais il arrive forcément un moment où je bloque, vers la fin en général. Je laisse alors travailler mon subconscient et je commence autre chose. Et quelques mois plus tard, quand je m’y attends le moins, le déclic a lieu, je tiens ma solution, ma chute. Je laisse donc tomber pour quelque temps mon nouveau projet et je retourne à l’ancien, pendant que le nouveau travaille dans un petit coin de mon cerveau en ébullition. Sans vraiment le vouloir, je me retrouve pratiquement toujours avec deux romans « sur le feu ». ça peut sembler un peu compliqué et pas très structuré mais c’est mon fonctionnement et comme le résultat me convient, je n’ai pas de raison de changer ma façon de travailler.
Mes moments préférés pour écrire sont en matinée. Quand arrive le week-end, si je n’ai pas d’obligation incontournable, je laisse tomber les corvées, j’allume mon ordi portable, je cale bien mon oreiller dans le fond du lit et hop, c’est parti pour deux heures d’écriture minimum. Là je sais que je passerai un bon week-end, sinon c’est la frustration assurée.
Lorsque j’ai passé la phase de l’édition, je continue d’écrire, tout simplement, puisque j’ai toujours quelque chose d’entamé. Si j’ai peu de temps devant moi, je me concentre plutôt sur l’écriture de nouvelles, c’est un autre exercice de style que j’aime beaucoup. Cela me permet de varier les plaisirs.

E.L : Qu'aimez vous dans la science-fiction et/ou le fantastique ?

A.F : Le rêve, la possibilité de s’extraire de la réalité, du quotidien, de vivre des aventures différentes de celles qui nous attendent dans le monde réel. Il n’y a aucune limite dans la science-fiction ou dans le fantastique, l’imaginaire peut aller où il le souhaite, sur d’autres planètes, vers des lieux invisibles, merveilleux ou horrifiques mais différents du concret. Ailleurs et autrement, c’est ce qui m’attire et me fascine dans la science-fiction.

E.L : Autre chose à nous faire partager ? Vous avez carte blanche ! ( un mot sur la maison d’édition, retour que vous avez eu des lecteurs, ce qui vous plait en SF ? Ce que vous souhaitez transmettre en écrivant ? Récompenses ou prix reçus pour votre livre ? Invitation à visiter votre blog, votre page facebook, vos futurs projets…)

A.F : Pour l’instant,  "la face cachée des dômes" s’est faite discrète, elle n’a reçu aucune distinction, mais ça n’a rien d’étonnant puisqu’elle n’a participé à aucun prix ! Mais la plus belle de mes récompenses, c’est d’entendre quelqu’un me dire qu’il a aimé mon livre. Le contact avec les lecteurs, notamment dans les salons du livre, c’est un moment unique et merveilleux. Au début, ça me faisait un peu peur d’aller vers les gens, j’avais le trac, mais je me suis très vite prise au jeu et maintenant j’adore ça !
J’en profite pour remercier Rebelle éditions de m’avoir fait confiance et permis de vivre cette grande aventure. Je ne sais pas trop comment cela se passe ailleurs, mais chez Rebelle, tout se déroule dans la transparence, dans la bonne humeur et la confiance. C’est quelque chose qui me correspond, je ne suis pas quelqu’un qui me prend au sérieux et j’aime la simplicité. Ce qui ne m’empêche pas d’être une Rebelle jusqu’au bout des ongles.
Mes projets ? Ou plutôt mes rêves en matière d’écriture : ne pas perdre l’inspiration et trouver plus de temps pour écrire toujours plus. J’espère terminer les retouches de mon prochain roman d’anticipation avant la fin de cette année 2014 et me remettre vite à la fin du suivant. J’ai tellement envie d’avancer et de créer, de proposer de nouvelles choses à mes lecteurs. Au fur et à mesure de ma progression, j’essaie de tenir à jour mon blog. Si cela vous tente d’aller y faire un tour, le lien est le suivant : http://annefeugnet.kazeo.com/
Vous pouvez aussi me retrouver sur facebook où "La face cachée des dômes" a sa page pour elle toute seule.

Propos recueillis par Lady Fae

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