Une jeune femme accepte d'épouser un beau prince - seulement pour découvrir que tout cela n'était qu'un piège. Elle est jetée dans une grotte avec un dragon cracheur de feu et doit compter uniquement sur son intelligence et sa volonté pour survivre.
Eragon, Shrek, Bilbo le Hobbit, Coeur de dragon, Le règne du feu, Dragon inside me...La littérature et le septième art regorgent de dragons candides ou machiavéliques... et de chevaliers prêts à jouer de leur épée pour sauver la belle princesse d'un terrible cracheur de feu. Et si pour une fois la demoiselle ne pouvait compter que sur elle-même pour sauver sa peau ? Vous êtes prévenu(e)s ceci n'est pas un conte de fée.
Oubliez le mariage d'amour sincère entre la jolie demoiselle et le beau prince ! Elodie, l'héroïne de ce long métrage signé Juan Carlos Fresnadillo, fleure bon la jeune femme indépendante, cultivée et rusée ! Pas de bol pour elle son royaume est aussi miséreux qu'une terre glacée et stérile.
Pour régler les problèmes de son peuple, son père, la refourgue littéralement à un prince (et à sa cour qui ne respire ni l'honnêteté ni la bienveillance !) qui vit dans une contrée où tout va bien, en apparance du moins. C'est fleurit, ensoleillé...en un mot faste à souhait ! Vous le voyez venir le mariage arrangé qui va tourner au drame ? Ca tombe bien la marâtre d'Elodie aussi et elle tente, en vain, de la prévenir. Pour une fois qu'une marâtre n'est pas une affreuse bonne femme prête à se débarasser de sa belle-fille il aurait peut-être fallu l'écouter quand il en était encore temps. Bref passons !
En ce 8 mars, journée internationale des droits de la femme, Netflix nous a offert une production franchement sympa où la femme des contes fantastiques n'est pas reléguée à un joli minois bon à marié qui vivra heureux dans la plus haute pièce de la plus haute tour et qui aura beaucoup d'enfants ! Le père d'Elodie a bien essayé, on ne va pas se mentir, de lui vendre le bonheur qu'elle mérite tout en permettant de sauver son peuple mais quand ça ne veut pas ça ne veut pas !
La demoiselle est aussi vite mariée que jetée, au sens propre du terme, par son mari, tout droit dans l'antre d'une dragonne pas franchement commode (et on la comprend vu le contexte !). Mais c'était sans compter sur la détermination de la jeune femme, fort bien campée par Millie Bobby Brown. L'actrice nous a habitué à des rôles de femme forte et rusée (Enola Holmes, Stranger Things). Elle persiste et signe en princesse trompée, furieuse et prête à tout pour survivre (et se venger tant qu'on y est !) quitte à miser le tout pour le tout dans une étrange alliance ! Et c'est bien sur l'expérience malheureuse des précedéntes princesses doublée de sa perspicacité qu'Elodie va s'appuyer pour se sortir de ce mauvais pas. Les défuntes mariées qui l'ont précédées ne se sont pas lamentées sur leur sort, laissant aux suivantes un plan pour sortir de la grotte.
Plutôt que de manier avec habileté une aiguille à broder, Elodie optera, plus par nécessité que par choix, pour l'épée et tout ce qu'elle va trouver autour d'elle pour survivre face à la dragonne en furie.
On apprécie ce récit, riche en rebondissements, où le personnage principal se veut autant héroïne que femme sans tomber dans un féminisme grossier. On n'échappe guère à quelques clichés, avec un plaisir coupable avouons le ! On aime détester la reine mère qui livre sans vergogne de jeunes innoncentes aux traditions ancestrales. On savoure les décors, la mise en scène et le jeu des acteurs.
En un mot on ne boude pas son plaisir devant La Demoiselle et Le Dragon ! La presse semble divisée... présentant ce film tantôt comme un récit un peu barbant, un conte pour petits et glands tantôt comme un film de chevalier en mode girl power.
A L'Etrange Librarium on assume complétement ! On a aimé La Demoiselle et Le Dragon, ce côté fantastico-survivaliste, cette débauche de moyens pour donner à une production Netflix l'étoffe d'un film qu'on aurait pris plaisir à découvrir sur le grand écran d'une salle obscure ! Ces dernières années Netflix a mis un point d'honneur à proposer toujours plus de contenu où ce sont bien les femmes qui mènent la danse. La Demoiselle et Le Dragon ne déroge pas à la règle offrant à son public le récit captivant d'une héroïne badass sans pour autant tomber dans le mauvais goût et le féminisme à outrance.
Lady Fae & Marquis De Toupel
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