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dimanche 10 septembre 2017

Death Note, de Adam Wingard


Inspiré du célèbre manga japonais écrit par Tsugumi Ōba et illustré par Takeshi Obata, Death Note suit un lycéen qui trouve un carnet doté d'un pouvoir surnaturel : quiconque le possède condamne à mort ceux dont il y inscrit le nom en pensant à leur visage. Enivré par un sentiment de toute-puissance quasi divine, le jeune homme commence à tuer ceux qu’il estime indignes de vivre.

Adam Wingard, à qui l'on doit entre autre l'opus de Blair Witch sorti en 2016, s'attaque ici à l'adaptation du célèbre manga "Death Note".
Les fans de "Death Note" grinceront sans doute des dents devant cette adaptation américanisée, allant jusqu'à parler de white washing et de massacre de l'oeuvre originelle.

Mais si l'on s'attarde sur le film en lui-même il n'est pas dénué de qualités. Certe il oscille entre teen-movie et univers sombre, ambiance à la sauce "The Faculty" et morts dignes de "Destination Finale", pour autant on est rapidement plongé dans l'intrigue. 
Du haut de ses 101 minutes, Death Note ne manque pas de rythme et parvient sans peine à embarquer son spectateur au côté d'un adolescent lambda qui se sent pousser des ailes une fois en possession du fameux carnet. Il s'affranchit de son existence discrète et croit devenir le héros des temps modernes que tous attendaient, venu libérer le monde du mal. Bien entendu rien en se passe vraiment comme prévu et la situation a même la fâcheuse manie de s'aggraver !

L'ensemble est un peu cliché, clairement destiné à un public "young adult" mais on se laisse prendre au jeu ! Un Death Note dynamique à la photographie soignée, porté par un casting qui, s'il ne crève pas l'écran, n'est pas non plus médiocre. A voir en VO pour profiter de Willem Dafoe qui prête sa voix à Ryuk.

Cette version de "Death Note" est décriée par les puristes. Pour autant à quoi servirait une adaptation si elle n'était que la copie conforme de l'oeuvre de laquelle elle s'inspire ? Elle en reprend le thème principal et s'en éloigne sans doute, le réalisateur et son équipe se l'appropriant pour en livrer leur vision. Mais c'est également, pour le public, l'occasion de se tourner vers le manga originel et la série animée. Bien loin de mettre à mal le travail de Tsugumi Ōba et Takeshi Obata, c'est à mon sens un bon moyen d'ouvrir les portes de leur univers à un public qui ne connaissait "Death Note" que de nom.

Cette adaptation de "Death Note" ne restera probablement pas innoubliable, elle n'en demeure pas moins un bon thriller fantastique de série B que l'on prend plaisir à voir !

Lady Fae

mardi 20 septembre 2016

Blair Witch, d'Adam Wingard



Tout d'abord, bien le bonsoir, ou bonjour d'ailleurs, selon le repère spatio-temporel conditionnant le moment où vous lirez ces lignes. Je me présente à vous, ô avisés lecteurs, pour ma première chronique sur ce fabuleux blaug qu'est l'Etrange Librarium. Bishop9K, mi-homme, mi-cinéphile, mi-corneille, et à votre service ici et à cette heure. Vous avez déjà pu voir mon insolite minois au fil des photos relatant le début de notre épopée au Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg (FEFFS pour les intimes), aussi, puisque qu'un simple sourire vaut tous les longs discours du monde, je vous passerais les détails de ma petite enfance, de mes nombreuses séances chez les dignes héritiers de ce bon vieux Sigmund, et j'irais directement au cœur des choses, droit à ce qui vous intéresse, ce pour quoi vous êtes là, prostrés derrière votre écran rétroéclairé (c'est beau le futur, n'empêche) : je vais vous parler du nouvel opus de la saga Blair Witch.

A l'instant même où je rédige ces lignes, sachez que je sors alors tout juste de la séance diffusée en avant-première du-dit film, lequel sortira ce mercredi 21 septembre dans toutes les salles obscures du pays, où vous pourrez à votre tour le découvrir. Je gage que certains d'entre vous l'attendaient, soit avec méfiance, soit avec impatience, et si mon humble retour dessus peut vous aiguiller, alors cela ne sera que bon pour mon karma, et j'en serais fort aise ! D'autres, peut-être, seront étonnés d'apprendre qu'un nouveau Blair Witch pointe le bout de son museau en 2016, et cela n'aurait rien de surprenant ; en effet, le projet est né dans le feutré et a su préserver le mystère jusqu'à il y a quelques mois. Tout d'abord provisoirement baptisé The Woods, le film s'est construit dans la confidence. Son réalisateur, monsieur Adam Wingard, n'ayant que très peu communiqué sur son contenu et son intrigue et n'acceptant de dévoiler que quelques images de son dernier bébé. Il était d'ailleurs tout naturel pour le FEFFS d'accueillir ce long métrage, puisque Wingard y avait précédemment fait des émules avec son œuvre précédente, The Guest et était avant cela déjà présent lors d'une autre édition avec You're Next qui lui non plus n'avait pas laissé le public indifférent. Autant dire que cette avant-première était attendue au tournant par les habitués du festival.

Bien, le contexte ainsi posé, je vous propose de nous attarder un moment sur ce que nous promettait le film par le biais de son synopsis : "James et un groupe d'amis décident de s'aventurer dans la forêt de Black Hills, dans le Maryland, afin d'élucider le mystère de la disparition de sa sœur en 1994. Beaucoup croient que cette disparition est liée à la légende de Blair Witch. Au départ, les jeunes étudiants s'estiment chanceux de trouver deux personnes de la région qui leur proposent de les guider à travers les bois sombres et sinueux. Mais, tandis qu'ils s'enfoncent dans la nuit, le groupe est assailli par une présence menaçante. Peu à peu, ils commencent à comprendre que la légende est bien réelle et bien plus terrifiante que ce qu'ils pouvaient imaginer..."Une suite directe du premier volet éponyme qui occulte totalement l'existence de l'infâme Blair Witch 2 ? Une fable surnaturelle au fond des bois ? Un énième slasher surnaturel à la sauce teen movie ? Voyons cela de plus près...

Qu'en penser avant de voir le film ?

Il est clairement assumé que le Blair Witch de Wingard fait suite aux événements de celui des talentueux Daniel Myrick et Eduardo Sanchez, datant de 1999. Ce dernier avait donné ses lettres de noblesse à un genre encore sous-représenté au cinéma : le Found-Footage. Ce style cinématographique souvent perçu comme minimaliste et consistant à inviter le spectateur à croire à la véracité des faits qui lui sont présentés car filmés dans un style inspirant l'amateurisme, et très souvent caméra à l'épaule. Un genre devenu relativement commun de nos jours (avec des films comme Cloverfield de Matt Reeves ou encore Paranormal Activity d'Oren Peli) mais qui, à l'époque était plutôt méconnu. Le film de Myrick et Sanchez se déroulant pendant l'automne 1994, le résumé de ce nouvel opus nous assure donc en être le digne héritier. Reprenant l'idée d'une bande de jeunes s'engouffrant à leur tour sur le territoire d'une supposée sorcière au sein d'une forêt pour le moins... disons inhospitalière... Et le tout avec la prétention de reprendre les codes du genre de son aïeul. Tout cinéphile ne peut alors que voir sa curiosité piquée à vif, mais les aficionados du premier film auront toutefois les oreilles qui sifflent, de crainte d'y revoir l'échec que fut la précédente suite aux mésaventures d'Heather et de ses "amis". C'est donc avec une appréhension non dissimulée que je prenais place dans le cinéma...

Qu'en penser après avoir vu le film ?

Et bien c'est agréablement surpris que je suis sorti de la séance. Non pas que le film était exceptionnel, mais il ne m'a point déçu non plus. Mitigé, partagé, circonspect, faites votre choix parmi ces quelques synonymes, en tout cas cela représente parfaitement l'état d'esprit dans lequel votre humble serviteur s'est retrouvé lorsqu'est tombé le générique.S'il n'y a pas grand chose à redire au niveau de la réalisation, qui est plutôt bien maîtrisée, comme à l'habitude de Wingard, et que le climat d'angoisse et d'inquiétude va grandissant et satisfera les amateurs du genre, les quelques bémols ponctuant l'œuvre tout du long ne laisseront pas indifférents. Dans un premier temps, il me saluer les tentatives d'innovation qu'apporte Wingard au matériau d'origine : on retrouve le style found-footage, agrémenté de plusieurs idées intéressantes. Ainsi nous avons droit à non pas une mais plusieurs caméras, permettant d'exploiter divers angles de vue et des plans variés sans dénaturer le produit de base. Hélas, les nombreux cut faisant office d'ellipses instillent invariablement à notre esprit logique l'idée d'un montage, et cela nous fait souvent sortir du récit pour nous rappeler à notre condition de spectateur tout autant qu'au statut de fiction du film. Peut-être ces cut seraient-ils mieux passés s'ils avaient été justifiés scénaristiquement, comme peuvent l'être les nombreuses interférences parasitant l'image, mais ils ne sont à aucun moment exposés comme relevant de la volonté des personnages d'interrompre leur enregistrement...

Concernant le penchant fantastique du film, il est clairement assumé, et Wingard semble concrétiser la nature surnaturelle du mythe de la sorcière de Blair. Si cela est parfaitement mesuré et agréablement dosé, garantissant quelques sueurs froides bien senties, on déplorera le fait que ce ton ne soit pas adapté à une suite du Blair Witch de 1999. En effet, dans celui-ci, rien n'affirme l'existence de la sorcière, et si tout est amené de façon à le faire croire, depuis longtemps la vérité fut faite à ce sujet : le film est dénué de tout surnaturel. Je ne m'étendrais pas plus sur cela, préférant ne pas gâcher l'expérience de celles et ceux qui n'auraient eu encore ni la chance ni la curiosité de voir le film en question (ce que je les invite à faire dès lors qu'ils le peuvent!), tout comme je laisse les personnes qui ne l'avaient jamais vu sous cet angle le soin de creuser cette affirmation. Nous avons donc deux longs métrages se complétant plutôt bien, mais qui demandent de considérer le premier autrement que tel qu'il est. C'est ce paramètre qui m'a le plus laissé amer, car il n'y a guère de grands reproches à faire au petit bébé de Wingard qui remplit son rôle de film horrifique, tout du moins, rien qui puisse empêcher les amateur du genre à passer un agréable moment devant.

Pour conclure, et parce que l'adepte de jeux-vidéos et d'histoires d'horreur que je suis ne saurait clore cette review sans en parler, j'aimerais effectuer un petit parallèle. Blair Witch d'Adam Wingard, en préservant son titre d'origine et en se séparant de l'œuvre à laquelle il fait suite, aurait put être une excellente adaptation du mythe du Slender Man, et ce à bien des égards.

Bilan récap' : un bon film, à la réalisation soignée et respectueux du matériau d'origine qui remplit son rôle sans être pour autant l'incontournable de cette fin d'année, avec quelques fautes mineures qui nous rappellent que réalisateur est un métier qui s'apprend par la pratique et l'audace.Je reviens très prochainement vers vous pour d'autres retour sur le FEFFS, et vous invite à vous gorger de films, quelqu'ils soient, car ça n'est jamais du temps de perdu.

Veuillez agréer des bisous.
Vôtre par intérim,
Bishop9K