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jeudi 3 novembre 2016

Compétition internationale de courts-métrages Utopiales 2016 Session 3

ZONA-84
Lonan Garcia

  
L’action se déroule dans un Barcelone post-apocalyptique. Une atmosphère suffocante rendue avec brio par une esthétique très particulière, très sombre. Une belle réalisation, sans concessions, servie par une bande son efficace. Un travail soigné et percutant, dans le pur style de la critique sociale espagnole.

PLANEMO
Veljko Popovic


"Planemo" erre, tel un vagabond intergalactique. L’idée de fragmentation est rendue de manière intelligente, dans un style "origami" à la fois original et poétique, sombre et lumineux. L’ensemble est cependant un peu lent sur le plan du rythme et manque quelque peu de consistance pour convaincre vraiment.

RAE
Aaron Rovner


En 13 minutes à peine, "Rae" parvient à aborder un grand nombre de questionnements éthiques autour de l’Intelligence Artificielle, ses capacités et limites. Jusqu’à quel point un robot domestique est-il programmé ? Peut-il ressentir des émotions ? Quelle est sa part de « libre arbitre » ? Quelle doit-être sa fonction ? Doit-il être un outil, ou davantage ? Les humains eux-mêmes s’y perdent et alternent entre affection, répulsion, jalousie, haine. Un très bon court métrage qui a le mérite de faire réfléchir.

RESTART
Olga Osorio


L’héroïne de "Restart" se trouve prisonnière d’une boucle temporelle, suite à son enlèvement. L’ambiance est étouffante, voire suffocante tant elle traduit l’idée de cercle infernal duquel on ne peut trouver d’issue. Le propos est intéressant, le jeu de l’actrice efficace. Toutefois, le rythme est inégal et le tout manque un peu d’épaisseur.


SILENT NIGHT
Nastassja Djalog


"Silent Night" est un court métrage particulièrement puissant, qui dérange, jusqu’à la nausée. Parce qu’il va jusqu’au bout de son idée, sans états d’âme, dénonçant une société eugéniste à l’extrême, qui n’hésite pas à éliminer ceux qu’elle estime faibles ou sans intérêt. Un travail brillant, bouleversant, servi par une actrice extrêmement convaincante. Dommage que cette œuvre n’ait pas été récompensée…

YOU ARE THE CANVAS
Jean-Paul Frenay


"You are the canvas" est une succession de tableaux visant à dénoncer nos comportements et notre société, ses dérives. Sexe, surconsommation, drogue, médicaments… Si l’œuvre est d’une esthétique soignée, le tout est toutefois un peu trop abstrait et plutôt lassant.

ZERO
David Victori Blaya


Si l’idée développée dans ce court métrage ne manque pas d’intérêt (perte de la gravité terrestre), son traitement est malheureusement décevant. Une sensation de déjà-vu, des longueurs, des incohérences, un jeu parfois inconsistant ou maladroit, des scènes prévisibles à la limite du ridicule. L’esthétique est soignée, mais cela ne suffit guère.

Athina

lundi 31 octobre 2016

Compétition internationale de courts-métrages Utopiales 2016 Sessions 1 et 2

Athina et Lady Fae de L'Etrange Librarium ont visionné, dans le cadre des Utopiales/Compétition Internationale Courts Métrages 2016, deux sessions de sept courts métrages dans lesquels la frontières entre SF et réel est ténue.
De la science-fiction à la réalité il n'y a parfois qu'un pas, cependant certains réalisateurs l'ont sans doute franchit sous acide !!!


Lors de la première session, des courts métrages comme Time Rodent (Prix du Jury ex-aequo avec Amo), Decorado (Mention Spéciale du Jury) ou Adam Peiper nous ont laissé un sentiment mitigé oscillant entre le malaise qu'ils dégagent et le côté complètement "WTF" : les thèmes abordés sont intéressants (travail qui broie ses employés, société d'ultra-consommation, réalité de la vie une fois sorti des réseaux sociaux...) mais ils sont souvent traités de façon trop "originale", voire de manière incompréhensive, pour ne pas décrocher. Les métaphores sont pertinentes mais parfois poussées à l’extrême. Il en va ainsi pour Time Rodent, qui, malgré sa qualité, finit par faire décrocher une partie du public. Adam Peiper souffre d’un rythme excessivement lent qui lui nuit malgré des qualités certaines. Decorado propose un excellent travail sur un plan esthétique et porte en lui un message qui n’est pas sans rappeler la fameuse tirade du MacBeth de Shakespeare "Life is a tale, told by an idiot, full of sound and fury, signifying nothing". Il souffre cependant de problèmes de rythme et son côté excessivement torturé est parfois lassant. 


 

D'autres comme La Lisière et The Perceivers sont plus classiques, voire prévisibles, mais jouissent d'une esthétique irréprochable et d'un travail abouti quant aux moyens mis en place pour offrir au public des films de qualité. Sans doute auraient-ils mérité d’être portés par un jeu d'acteur plus convaincant.

 

L'humour était également au rendez-vous avec 2084 et Subotika-Land of Wonders. 2084 parvient, en quelques minutes, à conjuguer humour et absurde tout en faisant, « mine de rien », passer un message assez fort (l'obéissance aveugle et le conformisme). Subotika, tourné comme un clip de propagande touristique à la fois moderne et délicieusement désuet, donne l'impression d'un voyage dans l'ex-RDA ! Un coup de coeur d'Athina et de Lady Fae !

 

On navigue ensuite entre des courts métrages très inégaux : Keep Going est intéressant et la relation entre le robot et l’héroïne est abordée de manière originale et touchante. Toutefois, une déluge d'hémoglobine avec des effets peu réalistes et de piètre qualité confinent au ridicule. Freedom & Independence oscille entre mysticisme et absurde en abordant les thèmes du capitalisme, de l'individualisme...


Amo (Prix du Jury ex-aequo avec Time Rodent) aborde l'intelligence artificielle, avec des androïdes doués de conscience, animés par des désirs humains et qui poussent leur créateur "dans les recoins les plus sombres de son esprit". Le traitement de la sexualité entre créature et créateur dérange de par son allusion à une relation incestueuse père/fille. Cependant le film d'Alex Gargot est convainquant de part son esthétisme simple mais efficace, l'ambiance qu'il transmet est pesante et questionne le public sur la relation homme/machine.


La mort et l'euthanasie trouvent leur place dans H Positive, dont le seul et unique personnage met fin à ses jours dans un improbable grand huit qui le conduit à l'hypoxie cérébrale.


Life Smartphone n'exagère à peine sur l'effet lobotomisant et addictif du téléphone : les personnages usent et abusent des selfies y compris lors d'accident mortels. Des médecins restent scotchés à leur smartphone pendant des interventions médicales... Style et format sont excellents pour faire passer un message par le biais d’un humour noir qui parvient à nous faire prendre conscience de l’absurdité de nos comportements. 



Automatic Fitness (Prix du Public) aborde "la course éperdue à la productivité" où ce qui nourrit l'homme est nourri par l'homme lui-même : cercle inéluctable d'une vie (trop) moderne dans laquelle "l'homme est un loup pour l'homme". Une très belle réalisation, servie par des idées brillantes, distillées par de savantes petites touches.




The Race a retenu notre attention de par un travail poussé aucours duquel le réalisateur montre à l'écran le course folle dans laquelle l'humanité se précipite. Obnubilé par ce thème, Mickaël Le Meur, offre durant 14 minutes un périple basé sous le signe du cercle : pneu, soleil, tunnel... nous entraînent dans un voyage hypnotique.

Athina et Lady Fae