Europa Report, film du réalisateur équatorien Sebastián Cordero sorti cette année et présenté devant le jury des Utopiales, Festival International de Science-fiction, est une oeuvre qui mérite l'attention, malgré quelques faiblesses. Il a d'ailleurs suscité l'intérêt du maître Guillermo Del Toro, malgré son budget modeste et des critiques peu enthousiastes. Il ne sortira d'ailleurs chez nous qu'en DVD.
Le scénario (Philip Gelatt) peut sembler banal : six astronautes traversent le système solaire afin de vérifier l'hypothèse d'une présence de vie extraterrestre. Cependant, "Europa Report" se démarque des traditionnelles odyssées spatiales et mérite le qualificatif "d'atypique". On quitte Mars, qui constitue généralement le cadre/sujet favori de ce type d'odyssée spatiale. La planète rouge, "démythifiée" par les scientifiques, a perdu de son mystère et donc de son attrait. Tel n'est pas le cas d'Europa, quatrième lune de Jupiter, qui constitue l'objectif de la mission spatiale du film. Ce dernier s'appuie en partie sur des découvertes scientifiques récentes faisant état d'une possible présence de vie de forme unicellulaire dans l'océan situé sous l'épaisse couche de glace d'Europa, accordant ainsi à l'oeuvre une touche de crédibilité apte à éveiller l'intérêt du spectacteur.
Si les ressorts du film restent peu originaux, l'histoire étant ponctuée de catastrophes quelque peu prévisibles, le tout est servi par des acteurs très efficaces, solides (Sharlto Copley récemment vu dans Elysium et bien avant dans District 9 et Michael Nyqvist vu dans la trilogie Millenium). Le film parvient à maintenir une tension palpable (du type "Abyss"), malgré quelques longueurs. Le spectateur se projette aisément dans la peau des personnages filmés par le biais des caméras de surveillance ou de celles situées dans le casque des astronautes. Le film prend également des allures de documentaire, ponctué de témoignages des principaux protagonistes. Ces derniers contribuent à faire planer le doute jusqu'au bout quant au succès de la mission et au retour de l'équipage sur Terre.
L'avancée vers l'objectif de la mission se fait dans l'angoisse. L'accent est mis sur la psychologie des personnages, et joue, par l'utilisation de certains plans, sur les sensations de claustrophobie, de vertige, de terreur liée à l'éloignement de la Terre-mère.
Enfin, le scénario nous réserve une fin confirmant l'atypicité du film, laissant le spectateur scotché et émerveillé sur des images fortes et surtout bien moins prévisibles que celles que l'on observe habituellement dans les oeuvres du même genre.
Bref, il serait dommage de se priver de ce film, qui, tout en s'intégrant dans le style "found footage", s'en démarque par son originalité.
Athina
la critique a attisé ma curiosité bravo, j'irai voir ce film :)
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