Film de Zak Hilditch
sorti le 31 juillet 2014 en Australie, présenté lors de la
compétition internationale du festival des Utopiales 2014.
Nombreux sont les films
"catastrophe", "apocalyptique" ou
"post-apocayptique", sortis ces dernières années,
dans la lignée de "2012". Les scénarii ne varient
souvent guère et l’intérêt de l’amateur du genre s’émousse.
Fort heureusement, certaines œuvres originales viennent bousculer
les conventions. Tel est le cas de "These final hours",
qui se refuse à appliquer les codes du film apocalyptique
traditionnel. Lorsque débute le film, nous sommes à 12 heures de la
fin du monde. Dès le départ, celle-ci est considérée comme
inéluctable. L’Europe a déjà disparu, c’est ensuite au tour de
l’Amérique, puis de l’Asie, et, bientôt, de l’Australie. Il
n’y aura pas de super héros ou de miracle pour sauver l’humanité,
pas de technologie surpuissante à même de retourner la situation ou
d’envoyer des survivants coloniser un nouveau monde. Nous observons
une humanité impuissante face à l’éradication de la vie sur
Terre. Le film s’applique à montrer, de manière particulièrement
fine, et sans sentimentalisme inutile, comment divers protagonistes
tentent de gérer la situation. Alors que certains croient encore à
la possibilité d’une survie en se barricadant sous terre, d’autres
préfèrent le suicide. Alors que certains veulent vivre et profiter
jusqu’à la fin dans l’insouciance, d’autres se laissent
envahir par la panique et cèdent à la violence. James, le héros,
choisit quant à lui de rejoindre une fête de la fin du monde, où
l’on tente, dans une sorte pied de nez à l’inéluctable destin,
de noyer tout désespoir dans une orgie de sexe, drogue et alcool. En
chemin, il croise Rose, une petite fille livrée à elle-même, à la
recherche de son père. Malgré lui, James va en assumer la
responsabilité. L’interprétation de Nathan Phillips (James) et
d’Angourie Rice (Rose) est remarquable de justesse et de
simplicité. De manière générale, le film évite de tomber dans la
facilité souvent propre au genre apocalyptique. Pas de longues
scènes montrant la panique des foules, pas de discours larmoyants.
Juste quelques humains confrontés à une situation qui n’est
en-elle-même ni injuste ni cruelle. Elle est, simplement. Pour
autant, "These final hours" n’est pas un film
déprimant. Il montre, avant tout, une belle démonstration
d’humanité, en toute humilité. Il pourra dès lors plaire à la
fois aux fans du genre apocalyptique lassés des scénarii
traditionnels, comme à ceux qui n’adhèrent habituellement pas à
ce style, notamment en raison de la qualité du jeu des acteurs et du
travail soigné sur la psychologie des personnages. J’achèverai ce
propos en soulignant la beauté des images et l’utilisation
magistrale de la lumière, qui, tout en donnant l’atmosphère de
"fin du monde" attendue, rappelle au spectateur la splendeur
du monde dans lequel il vit.
Athina
Mythe ou réalité:fin apocalyptique du monde?
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