dimanche 24 septembre 2017

La Servante Ecarlate, de Margaret Atwood


Devant la chute drastique de la fécondité, la république de Gilead, récemment fondée par des fanatiques religieux, a réduit au rang d’esclaves sexuelles les quelques femmes encore fertiles. Vêtue de rouge, Defred, « servante écarlate » parmi d’autres, à qui l’on a ôté jusqu’à son nom, met donc son corps au service de son Commandant et de son épouse. Le soir, en regagnant sa chambre à l’austérité monacale, elle songe au temps où les femmes avaient le droit de lire, de travailler… En rejoignant un réseau secret, elle va tout tenter pour recouvrer sa liberté.

Télérama écrit au sujet de "La Servante Ecarlate", paru en 1985 et signé Margaret Atwood, que "les meilleurs récits dystopiques sont universels et intemporels". 
En effet l'écriture de cette dystopie futuriste horriblement patriarcale et archaïque, ne permet pas réellement de la situer géographiquement ni d'un point de vue temporel.
Si le récit se veut riche en descriptions Margaret Atwood insiste peu sur les technologies et reste vague sur les éléments qui permettraient de rattacher le roman à une époque donnée.
Plus de trente ans se sont écoulés depuis la parution de "La Servante Ecarlate", pourtant l'oeuvre semble être toujours inscrite dans l'actualité : pollution, baisse de la fertilité, fanatisme religieux...

Dans une atmosphère intimiste et pesante, Defred nous narre sa vie. Celle d'avant bien sûr, bribes de souvenirs d'un passé heureux et libre, et sa nouvelle existence, qui en lui appartient pas vraiment, de servante dont l'unique but est de servir de ventre à un couple de la haute société. Esclave moderne, Defred se raccroche à ses souvenirs pour survivre et entretenir l'espoir d'un avenir où elle pourrait recouvrer sa liberté et sa fille.

Margaret Atwood entraîne son lecteur dans un récit où l'instrospection et la description prime sur l'action. Pour autant malgrè le temps qui se fige, ou du moins qui s'égrenne avec une lenteur extrème, l'oeuvre est loin d'être ennuyeuse. L'auteur signe ici une dystopie angoissante dans laquelle le public n'a aucune peine à s'identifier à Defred, prisonnière d'une situation immuable et forcée d'accepter le sort que la société lui réserve.

Nul doute que ce sont la qualité du roman et son intemporalité qui ont permit à l'oeuvre d'être aujourd'hui adaptée en série.
Une dystopie féministe glaçante qui questionne, secoue et terrifie, mais qu'il faut découvrir à tout prix !

Lady Fae


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