mercredi 31 octobre 2018

Compétition internationale de courts-métrages Utopiales 2018 Session 1

Cette première session est marquée par une grande hétérogénéité, tant dans les thèmes abordés qu'au niveau de la qualité des productions. On note une forte présence d'œuvres en provenance des États-Unis, proposées en première française. 


Papilloplastie, de David Barlow-Krelina (Canada) 

Le thème de la chirurgie plastique est ici abordé sans concessions, dans un esprit cru et sarcastique. Le travail sur la représentation et la texture des corps parvient à susciter un dégoût pour ces créatures déformées à l'extrême, aux attributs grossièrement démesurés. En cherchant à se transcender au-delà de toute limite, on ne parvient qu'à une monstrueuse caricature. Un court-métrage efficace et visuellement puissant. 



L'auxiliaire, de Frédéric Plasman (Belgique) 

Seule, une femme s'interroge sur ce qu'elle est, sur ce qu'elle est devenue, sa place en tant que personne de chair. N'est-elle qu'un “sac de viande” vampirisé ? Est-elle l'individu ou l'auxiliaire ? Malgré un début un peu laborieux, ce huis-clos angoissant s'avère être une belle découverte, notamment grâce à l'interprétation poignante de Géraldine Denis. 




Occupant, de Peter Cilella (USA)

Un court-métrage visuellement bien conçu, qui dégage une sensation de puissant malaise, à la frontière d'une ambiance de film d'horreur. Il est malheureusement insuffisamment développé pour offrir une véritable et satisfaisante consistance. 





The replacement, de Sean Miller (USA) 

En 2036, aux États-Unis, se mêlent clones et “naturels”. Ces derniers ne sont plus en mesure de contrôler ceux auxquels ils ont, par espoir de de vivre à travers quelqu'un, d'explorer ce qu'ils auraient pu devenir, donné “naissance”. Un court-métrage rythmé, percutant, pertinent, qui pose intelligemment des questions éthiques. 




Space Flower, de Pam Covington (USA) 

Une jeune fille se retrouve isolée en orbite suite à la condamnation familiale de sa relation avec un robot. Seule dans son vide intérieur et intersidéral, uniquement ponctué de pathétiques références publicitaires à l'entreprise parentale et de chansons déprimantes, elle assiste impuissante à la destruction programmée et brutale de l'humanité. A la fois implacable et poétique. Une réussite. 




Edge of Alchemy, de Stacey Steers (USA) 

L'idée de cette œuvre est d'intégrer au court-métrage deux anciennes actrices de films muets afin de réaliser une fresque hommage à Frankenstein à travers une réalisation kaléidoscopique faite de superpositions et collages. Visuellement certes intéressant mais rapidement lent, lassant, et surtout accompagné d'une bande son crispante. 




Laura & Vineta, de Roberts Kulenko (Lituanie)

C’est l'histoire complètement loufoque et pourtant terriblement terre à terre d'un producteur de pommes de terre qui voit surgir un objet spatial dans son champ. Expulsé par les autorités, il n'hésite pas, accompagné de ses deux amis, à faire preuve d'ingéniosité afin de tenter de reprendre possession de sa propriété, quitte à affronter une créature extra-terrestre. Plein de charme, d'humour, et servi par des personnages attachants. Un coup de cœur ! 

Athina 

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