vendredi 2 novembre 2018

Compétition internationale de courts-métrages Utopiales 2018 Session 3

Athina et Lord Kavern ont assisté à la troisième session des courts-métrages en compétition aux Utopiales 2018.

The Cure, de Mike Olenick (États-Unis) 

Un véritable Ovni que ce court-métrage tourné dans un style soap opera angoissant et étouffant. Un sourd malaise s'installe, volontairement instauré et travaillé, face à des personnages dont le malaise est palpable. 

Un court-métrage qui se veut rétro mais très perturbant dans sa façon de filmer. L'emploi du zoom à outrance sur des éléments de décors ou des détails en plans très rapprochés focalise le spectateur ailleurs plutôt que sur l'action ou les protagonistes que l'on devine au delà du champ de vision. Une histoire de SF potache qui semble s'amuser d'une esthétique et d'un procédé filmique ringards pour déstabiliser ses spectateurs.

Emergency Stairs, de Mae-Hwa Park (Corée du Sud) 

Une stagiaire se trouve bloquée dans un escalier de secours, au huitième étage, sans parvenir à trouver une voie vers l'étage supérieur. Ambiance claustrophobe garantie pour ce court-métrage qui parvient à convaincre sans susciter de lassitude grâce à une réalisation efficace, bien rythmée, et une jeune actrice investie. 

Un huis-clos coréen qui vient comme un souffle de fraicheur au milieu de cette sélection. Un récit simple, carcéral, dans un escalier sans fin qui nous parle de nos rapports aux autres, à la hiéracrchie, à la réussite professionnelle et finalement à l'abandon des illusions. Un petit film simple mais malin, et fort bien filmé pour l'espace clos dans lequel il se déroule.

Cyborgy, d'Adam Zadlo (Pologne) 

Dans un monde robotique réglé comme un métronome se produit un bug menant d'une simple discordance technologique à l'expression de sentiments et attitudes quasi humains. Un court métrage plutôt efficace, bien mené, dont l'intensité va crescendo. 

Un film d'animation mettant en scène la vie électronique et l'infection par un virus d'un datacenter. Une fable amusante et explosive où les machines gagnent leur individualité à l'aide d'un virus les faisant dérailler.

Voyager, de Kjertsl Helen Rasmussen (Norvège) 

Une belle surprise que cette œuvre qui se démarque par l'originalité de son propos, à savoir l'intrusion d'étranges visiteurs au sein de la voûte mondiale des semences, afin de se sustenter. Mais peut-on vraiment parler d'intrus ou bien ont-ils reçu une invitation ? Un court-métrage brillant qui parvient à créer en huit minutes une véritable atmosphère. 

Un court-métrage dont le postulat se base sur une des phrase embarquée dans la sonde Voyager : "Bonjour, avez-vous déjà mangé ? Venez nous voir". Un récit simple et efficace qui fait forcément penser à The Thing de John Carpenter.

Irony, de Radheya Jegatheva (Australie) 

Une excellente dénonciation de notre société over-connectée, vue avec réalisme et sarcasme par un téléphone. Extrêmement bien conçu et visuellement puissant. 

Le récit moralisateur d'un téléphone sur notre relation aux écrans, aux réseaux sociaux et à la technologie.



Information Superhighway, de Mathew Nelson (États-Unis) 

Une idée très originale servie par une atmosphère très sombre, au style irréprochable, mais dont l'esthétisme n'est pas nécessairement accessible. 

Une fable sur la productivité, l'obsolescence, les profits au travers des déboires d'une société produisant une des premières voiture autonome, ou comment l'IA de ce véhicule peut faillir face à l'homme. Un récit intelligent à l'esthétique sûre.

Reruns, de Rosto (France) 

Un récit fantasmagorique au sein d'un monde englouti, visuellement superbe mais dont la lecture reste obscure. 

Un court-métrage mettant en scène une sorte de plongée dans le rêve ou bien la mort, dans lequel toutes les étapes de l'individu se mêlent et s'entrecroisent devant lui dans ses derniers instants. Un récit à l'esthétique irréprochable, sous marin, onirique et rock'nroll.

Athina et Lord Kavern
 

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