Affichage des articles dont le libellé est Dracula Untold. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Dracula Untold. Afficher tous les articles

mardi 10 février 2015

Dracula Untold, de Gary Shore


"En l'an de grâce 1442, le Sultan asservit un millier d'enfants de Transylvanie pour grossir les rangs de son armée. Ces jeunes esclaves étaient battus sans pitié. Entraînés à tuer sans scrupules. A faire couler le sang de quiconque défiait les Turcs. Parmis ces enfants, l'un devint un guerrier si féroce que des armées entières se repliaient, terrifiées, à la seule mention de son nom : Vlad L'Empaleur, fils du dragon. Ecoeuré par ses monstrueux agissements, Vlad enterra son passé avec les morts et retourna en Transylvanie pour régner en paix. Ses sujets l'appelaient Prince. Moi je l'appelais Père. Mais le monde allait le connaitre comme... Dracula."

Vingt ans plus tard Vlad règne avec sa femme Mirena sur un royaume en paix. Mais mille enfants et son fils Ingeras sont demandés pour rejoindre l'armée turque. Vlad III de Valachie s'y oppose et tient tête à Mehmet II. Pour cela il va faire appel à une créature démoniaque pour obtenir la force nécéssaire à vaincre l'empire Ottoman. Lors de cette rencontre avec les forces du mal il va boire le sang de l'abject démon. Il deviendra alors fort comme cent hommes, rapide comme une comète et maître de la nuit et de ses occupants. En échange il sera assoiffé de sang humain. Parviendra-t-il à resister durant les trois jours convenus ou cédera-t-il à la tentation ? En agissant de la sorte Vlad renoue avec la violence qu'il avait fuit vingt ans auparavant et prend le risque d'asservir éternellement son âme. 
Si le film se veut un classique du genre il a également sa part d'originalité. Le film renoue avec l'élégance des vampires : la richesse des costumes et le faste des châteaux sont au rendez-vous. On retrouve les créatures qui entourent les vampires dans notre imaginaire : loups et chauve-souris. L'argent, les pieux en bois et la lumière néfaste aux démons nocturnes ont aussi leur place dans ce long métrage. 
Comme dans beaucoup de légendes tournées vers ce thème cher à Bram Stoker et Anne Rice, le vampire tente de garder une part d'humain en lui plutôt que de sombrer dans la folie et la monstruosité de sa situation.
Et c'est là que le film se veut original. L'accent est mis sur l'homme torturé en proie aux doutes plus que sur le vampire que nous connaissons. On le découvre sous un jour nouveau. Il est avant tout un père, un mari et un Prince qui souhaite la paix pour son peuple. Pour autant le personnage reste en mi-teinte. Ni exagérément bon ni foncièrement mauvais ce Dracula, interprêté par Luke Evans, est parfaitement crédible. Partagé entre l'envie de boire du sang et celle de sauver ceux qu'il aime il nous apparaît à la fois faible et déterminé.
La tension est palpable jusqu'à la scène de bataille finale. Les turcs affrontent les "loups" assoiffés de Dracula pendant que ce dernier lutte en duel contre Mehmet au beau milieu de pièces d'argent amoncelées au sol. L'issue du combat est bien entendue prévisible, le film étant un préquel. Cependant le spectateur se laisse surprendre : la mise en scène, le jeux des acteurs et l'esthétique font de cette réalisation un film plus que correct. Dommage que l'accueil fait à celui-ci ait été mitigé lors de sa sortie en salle.

Depuis 2000 les films du genre ont connu des hauts et des bas. De la très belle adaptation de "La Reine des Damnés" aux désatreux "Dracula 2001" et "Twilight" en passant par l'acceptable saga "Underworld" les spectateurs se demandaient ce qu'il allait advenir du monstre sanguinaire.
Même s'il est difficile d'atteindre la qualité du Dracula de Francis Ford Coppola (1992) le film est loin d'être décevant. Le réalisateur Gary Shore réussit sans peine ce retour aux sources du mal. 

Lady Fae