L'Etrange Librarium : Nos lecteurs vous connaissent pour votre rôle de Lancelot dans la série Kaamelott. Pouvez vous vous présenter et nous parler de votre parcours (formation, théâtre, cinéma, doublage...) ?
Thomas Cousseau : J'ai une formation classique de cours de théâtre privé à Paris puis j'ai réussi le concours du Conservatoire où j'ai passé trois ans.
Depuis ma sortie, je travaille principalement au théâtre, que ce soit avec des petites compagnies ou des théâtres plus importants, à Paris et en province, aussi bien dans des pièces classiques que dans des textes contemporains.
A part Kaamelott, je tourne assez peu à la télévision ou au cinéma. J'ai tout de même participé à des séries populaires comme PJ, Femmes de loi ou Groupe Flag.
Je ne fais pas de doublage. En revanche, j'enregistre régulièrement des voix pour des documentaires à la télévision.
Enfin, depuis une vingtaine d'années, je pratique au sein d'une association la lecture dans différents hôpitaux de la région parisienne. C'est, aujourd'hui, une de mes activités les plus passionnantes.
E.L : Comment s'est faite la rencontre et la collaboration avec Stéphane Réthoré ?
T.C : Stéphane m'avait vu dans Kaamelott, je crois. Il a demandé mes coordonnées à un autre jeune réalisateur avec qui j'avais travaillé également pour un court-métrage.
Sur le plateau, même si Stéphane est peut-être un peu timide avec les acteurs, il sait très bien ce qu'il veut et j'ai tout de suite été en confiance. Nous étions dans une économie de court-métrage, avec ses contraintes inhérentes. Mais il sait s'entourer, l'équipe technique était de grande qualité, ce qui est loin d'être toujours le cas sur ce genre de tournage, et chacun était une aide précieuse pour les acteurs.
C'est un aspect du travail que l'on ne mentionne pas toujours, il me paraît pourtant primordial, d'autant plus dans les conditions parfois extrêmes de ce tournage : de nuit, dans un froid polaire. À 5h heures du matin, par -10°, si un électricien, un maquilleur ou un régisseur ne fait pas bien son travail, le plan central du film que l'on doit alors tourner peut en être gravement affecté.
Pendant ces huit jours de tournage nocturne, Stéphane a su nous fédérer pour construire ce film.
E.L : Qu'est ce qui vous a donné envie d'incarner le personnage de Lucien Lacroix dans "300000km/seconde" ?
T.C : Stéphane. C'est d'abord lui qui m'a donné envie de tourner dans son film. Il parle de son travail, de son projet, d'une façon très simple, sans aucune prétention. Ce que j'aime avec lui, c'est que l'on parle du "travail" en soi, sans parasites extérieurs, c'est concret: comment il veut filmer telle scène, comment il imagine la lumière, l'atmosphère, ce qu'il souhaite du comédien, etc.
Il m'a ensuite donné le scénario et le storyboard qui est un petit bijou et m'a permis de me projeter immédiatement et, là aussi, concrètement dans son film.
Pour répondre à votre question, plus que l'envie d'incarner Lucien Lacroix, j'ai d'abord voulu être dans ce film, participer à toute cette histoire, puisque, n'oublions pas que 300 000 km/s est une espèce de "teaser" du long métrage que Stéphane souhaite réaliser et j'aimerais beaucoup voir cette histoire se déployer dans une durée plus appropriée.
E.L : Ayant un parcours de théâtre en partie tourné vers les classiques de Shakespeare, Bergman et Marivaux, qu'est ce qui vous a attiré vers la science-fiction ?
T.C : Je ne suis pas attiré par un genre en particulier. Je suis un passionné de cinéma et j'aime quasiment tous ses genres. Science Fiction, Western, Polar, ce sont des formes qui permettent de raconter différemment les histoires. Si chacune de ses formes possèdent leurs propres codes qui influent forcément sur l'acteur, le travail fondamental de celui-ci reste le même. Comme la plupart des acteurs me semble-t-il, j'aimerais donc pouvoir tourner des films policiers, des westerns (c'est plus compliqué pour nous, en France...), des comédies, des films de cape et d'épée (un peu tombé en désuétude, hélas), d'anticipation, etc.
Vous citez des auteurs de théâtre, Shakespeare manie avec génie, au sein d'une même pièce, parfois d'une même scène, le mélange des genres. Regardez par exemple dans "Le Songe d'une nuit d'été" comment le dramaturge passe du conte de fée, à la farce, voire la tragédie.
Pour revenir à votre question, plus qu'un genre, ce qui me fascine, c'est la capacité d'un auteur, d'un metteur en scène à utiliser Le genre indispensable pour raconter son histoire. Je pense par exemple à Kubrick: "Barry Lyndon", "Shining", "Les sentiers de la gloire" ou "L'ultime razzia", chacun de ses films explorent un genre différent.
E.L : En science-fiction et fantastique quels sont vos coups de coeurs littéraires et cinématographiques ? Ne voyez vous pas un clin d'oeil au roman "Le voyageur imprudent" de Barjavel dans le court métrage de Stéphane Réthoré ?
T.C : J'ai une connaissance quasi nulle en littérature de science-fiction. Pour le fantastique, je peux citer Jules Verne, Maupassant ou Edgar Poe que j'aime toujours autant lire.
Côté cinéma:
- "C'était demain" (Time after Time) de Nicholas Meyer. J'avais adoré ce film qui mêlait science-fiction et intrigue policière. Je ne connais pas le roman de Barjavel que vous citez (je vais m'empresser de me le procurer) mais lorsque je l'ai lu, le scénario de Stéphane et Sylvain m'a tout de suite fait penser à ce film.
- "Le voyage fantastique" de Richard Fleischer: souvenir ébloui d'enfance.
- "Star Wars" évidemment ! Films d'une génération et même un peu plus...
- "La main du diable" de Maurice Tourneur, adapté de Nerval. Ce film m'a fait cauchemardé pendant longtemps !
- "La Féline" (Cat People) de Jacques Tourneur, où comment avec peu de moyens on fait un chef d'œuvre, avec cette scène de la piscine devenue légendaire.
Côté télévision, j'ai découvert il y a peu "Battlestar Galactica" et j'ai passé des heures passionnées de visionnage.
E.L : Si vous souhaitez ajouter quelque chose (prochain projet, remerciements....) vous avez carte blanche !
T.C : J'espère pour tous les lecteurs de votre blog ne pas avoir été trop long dans mes réponses. Je leur souhaite de belles découvertes littéraires et cinématographiques dans le domaine de la SF ou d'autres. Et je serais heureux de les retrouver pour la suite des aventures de 300 000 km/s.Un salut amical à tous !
Propos recueillis par Lady Fae
Ahhhhhh j'adore!!!!!! Il a l'air trop sympa!!!!!!
RépondreSupprimer