L'Etrange
Librarium : Bonjour, pouvez-vous vous présenter et nous parler de
votre parcours, présenter votre roman "La Face Cachée des
Dômes" à nos lecteurs ?
Anne Feugnet : Se
présenter, c’est aussi difficile que de résumer son propre roman
! Qu’est-ce que je pourrais bien dire d’intéressant sur
moi… ? Bon allez je me lance : je suis venue au monde sur
notre belle planète bleue le 2 avril 1964, dans une contrée
dénommée France, et plus exactement en Charente-Maritime où je vis
depuis toujours, par choix je le précise. J’ai besoin de sentir la
mer tout près de moi pour être bien. J’ai deux grandes filles et
un petit-fils de deux ans que j’ai la chance de voir très souvent.
Côté travail, puisqu’on ne peut vivre sans argent et qu’écrire
des romans ne rapporte pas assez pour payer les factures, j’exerce
de nobles fonctions de rédactrice au ministère de la défense dans
un bureau contentieux. L’écriture fait donc partie de ma vie
professionnelle mais il ne faut pas y chercher d’aspect
passionnant, il n’y en a aucun !
À
l’école, je me suis contentée du minimum en obtenant un petit
baccalauréat de secrétariat, pas de quoi fouetter un chat donc
(oups je ne voudrais pas avoir d’ennuis avec la SPA).
« La
face cachée des dômes » est mon premier roman édité. L’idée
est née d’un rêve que j’ai fait, un matin, juste avant de me
réveiller. Je me trouvais dans un dôme transparent et j’étais
enfermée à l’intérieur, au milieu d’autres femmes. Je
regardais à l’extérieur en sachant que l’air était
irrespirable de l’autre côté. Les hommes étaient dans un autre
dôme, au loin, et il était impossible de communiquer avec eux.
C’était très surréaliste et ces images m’ont hantée toute la
journée. Le soir, j’ai retranscrit mon rêve en me disant que ce
serait une bonne base pour coucher sur le papier le roman que j’avais
toujours rêvé d’écrire. Je m’y suis mise très vite, même si
je ne savais pas trop où j’allais. Le reste est venu au fur et à
mesure et deux ans après, "La face cachée des dômes"
était née.
J’ai
écrit deux autres romans dans un genre très différent, édités
tous les deux en 2014, et j’en termine un autre en ce moment. Ce
sera un retour vers l’anticipation, tout comme le suivant
d’ailleurs, dont l’écriture est bien avancée elle aussi.
E.L
: Lors de ma lecture j'ai cru voir des références à des ouvrages
comme "Le Meilleur des Mondes" d'Aldous Huxley et "Le
Passeur" de Loïs Lowry mais aussi à des films comme
"Equilibrium ou "THX 1138".
Quelles
sont vos sources d’inspiration ? Vos maîtres et coups de cœur
en littérature et coup de cœurs cinématographiques ?
A.F : C’est
amusant que vous fassiez référence à Aldous Huxley, je me suis
aussi fait cette réflexion après l’avoir lu… seulement c’était
après avoir écrit "La face cachée des dômes". J’ai
évidemment adoré "Le meilleur des mondes" mais je
n’ai pas pu m’en inspirer ! Quant aux autres références,
j’espère les lire et voir un jour, mais pour l’instant ce n’est
pas encore fait.
Je
dirais plutôt que mon roman s’inspirerait lointainement d’une
vieille série de télévision qui me fascinait lorsque j’étais
ado : "L’âge de cristal". C’est sans doute
celle qui m’avait le plus marquée. À
cette époque, dans le début des années 1980, je passais beaucoup
de temps devant la télé et je ne loupais pas un épisode de "La
4ème
dimension", "Les envahisseurs", "Cosmos
1999", "Star Trek", puis "V". Plus
tard, je me suis passionnée pour "Stargate" et "X
files", des séries cultes pour moi.
Mon
premier coup de cœur pour un livre de science-fiction, c’était
« la guerre des mondes », je devais avoir 11 ou 12 ans et
j’allais tous les midis en lire un bout à la bibliothèque du
collège, j’étais terrifiée par ma lecture, mais j’adorais ça,
je m’en souviens comme si c’était hier. Ensuite il y a eu les
Jules Vernes… puis une longue période où mes attirances en
matière de lecture sont allées vers d’autres horizons, jusqu’à
ce que je découvre Stephen King à l’âge adulte. Si je n’ai pas
tout dévoré, je ne dois pas en être bien loin, mes préférences
allant vers Roadmaster et Simetierre. Comme je disais un peu plus
haut, c’est assez récemment que j’ai lu "Le meilleur des
mondes", suivi de "Les monades urbaines". Le
dernier, c’est "1984", un livre qui m’a laissé un profond malaise
et fait beaucoup réfléchir. Oppressant, sans espoir, démoralisant,
mais inoubliable.
Côté
cinéma, les films qui m’ont le plus impressionnée sont
certainement "Avatar", "Je suis une légende"
et "Le livre d’Eli". J’en oublie forcément mais ce
sont les premiers qui me viennent.
E.L
: Qu’est ce qui vous a amené à écrire ?
A.F : Dans
mes plus vieux souvenirs, je revois mon père assis à son bureau,
avec un cahier et un crayon. Il écrivait beaucoup et rêvait d’être
édité un jour, mais il n’y est pas jamais parvenu. Il me lisait
ses poèmes, je les trouvais magnifiques et ça me donnait envie d’en
faire autant. J’ai inventé mes premières histoires avec des
fautes à tous les mots, en rêvant d’écrire un jour un roman qui
serait lu par plein de gens et dont mon père serait fier. Il s’est
passé de nombreuses années avant que je me lance dans ce projet,
mais ça ne m’a pas empêché de remplir, moi aussi, de pleins
cahiers de poèmes. Pour résumer, il y a donc de fortes chances pour
que ce soit mon père qui m’ait donné l’envie d’écrire !
E.L
: Comment s’organise le travail autour de l’écriture, Avant,
après la publication. Pendant l’écriture, le moment de la journée
où vous écrivez le mieux ? Un rituel autour de l’écriture ?
A.F : Quand
je commence un roman, je n’en connais jamais la fin. Je maîtrise
seulement une partie de l’intrigue, je sais ce que j’attends de
mes personnages et quel message j’ai envie de faire passer. Mais il
arrive forcément un moment où je bloque, vers la fin en général.
Je laisse alors travailler mon subconscient et je commence autre
chose. Et quelques mois plus tard, quand je m’y attends le moins,
le déclic a lieu, je tiens ma solution, ma chute. Je laisse donc
tomber pour quelque temps mon nouveau projet et je retourne à
l’ancien, pendant que le nouveau travaille dans un petit coin de
mon cerveau en ébullition. Sans vraiment le vouloir, je me retrouve
pratiquement toujours avec deux romans « sur le feu ». ça
peut sembler un peu compliqué et pas très structuré mais c’est
mon fonctionnement et comme le résultat me convient, je n’ai pas
de raison de changer ma façon de travailler.
Mes
moments préférés pour écrire sont en matinée. Quand arrive le
week-end, si je n’ai pas d’obligation incontournable, je laisse
tomber les corvées, j’allume mon ordi portable, je cale bien mon
oreiller dans le fond du lit et hop, c’est parti pour deux heures
d’écriture minimum. Là je sais que je passerai un bon week-end,
sinon c’est la frustration assurée.
Lorsque
j’ai passé la phase de l’édition, je continue d’écrire, tout
simplement, puisque j’ai toujours quelque chose d’entamé. Si
j’ai peu de temps devant moi, je me concentre plutôt sur
l’écriture de nouvelles, c’est un autre exercice de style que
j’aime beaucoup. Cela me permet de varier les plaisirs.
E.L
: Qu'aimez vous dans la science-fiction et/ou le fantastique ?
A.F : Le
rêve, la possibilité de s’extraire de la réalité, du quotidien,
de vivre des aventures différentes de celles qui nous attendent dans
le monde réel. Il n’y a aucune limite dans la science-fiction ou
dans le fantastique, l’imaginaire peut aller où il le souhaite,
sur d’autres planètes, vers des lieux invisibles, merveilleux ou
horrifiques mais différents du concret. Ailleurs et autrement, c’est
ce qui m’attire et me fascine dans la science-fiction.
E.L
: Autre chose à nous faire partager ? Vous avez carte blanche !
( un mot sur la maison d’édition, retour que vous avez eu des
lecteurs, ce qui vous plait en SF ? Ce que vous souhaitez
transmettre en écrivant ? Récompenses ou prix reçus pour
votre livre ? Invitation à visiter votre blog, votre page
facebook, vos futurs projets…)
A.F : Pour
l’instant, "la face cachée des dômes" s’est faite
discrète, elle n’a reçu aucune distinction, mais ça n’a rien
d’étonnant puisqu’elle n’a participé à aucun prix !
Mais la plus belle de mes récompenses, c’est d’entendre
quelqu’un me dire qu’il a aimé mon livre. Le contact avec les
lecteurs, notamment dans les salons du livre, c’est un moment
unique et merveilleux. Au début, ça me faisait un peu peur d’aller
vers les gens, j’avais le trac, mais je me suis très vite prise au
jeu et maintenant j’adore ça !
J’en
profite pour remercier Rebelle éditions de m’avoir fait confiance
et permis de vivre cette grande aventure. Je ne sais pas trop comment
cela se passe ailleurs, mais chez Rebelle, tout se déroule dans la
transparence, dans la bonne humeur et la confiance. C’est quelque
chose qui me correspond, je ne suis pas quelqu’un qui me prend au
sérieux et j’aime la simplicité. Ce qui ne m’empêche pas
d’être une Rebelle jusqu’au bout des ongles.
Mes
projets ? Ou plutôt mes rêves en matière d’écriture :
ne pas perdre l’inspiration et trouver plus de temps pour écrire
toujours plus. J’espère terminer les retouches de mon prochain
roman d’anticipation avant la fin de cette année 2014 et me
remettre vite à la fin du suivant. J’ai tellement envie d’avancer
et de créer, de proposer de nouvelles choses à mes lecteurs. Au fur
et à mesure de ma progression, j’essaie de tenir à jour mon blog.
Si cela vous tente d’aller y faire un tour, le lien est le
suivant : http://annefeugnet.kazeo.com/
Vous
pouvez aussi me retrouver sur facebook où "La face cachée des dômes" a sa page pour elle toute seule.
Propos recueillis par Lady Fae
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