Œuvre
audacieuse, "L’Epée d'M. Salvamorne" est une saga
fantastique, publiée aux éditions Publibook, que l’auteur prévoit de développer sur dix volumes.
Comme l’indique le titre, l’intrigue est construite autour d’une
épée, que diverses incarnations du Mal tentent de récupérer afin
de provoquer la fin du monde.
Ken,
le héros, est un jeune calédonien de 19 ans. Au début du premier
Tome, il découvre, à l’occasion d’un voyage touristique dans le
Massif du Mont Blanc, une très ancienne et légendaire épée,
cachée dans une grotte. Cette arme a été créée par le monarque
médiéval Max Salvamorne, qui l’a faite forger par un démon afin
de décupler sa puissance et sa domination. Par le plus grand des
hasards, le jeune Ken devient donc le nouveau possesseur d’une épée
aux pouvoirs extraordinaires, qui attise les convoitises. Des démons,
les Nasparts, mais également la réincarnation du Diable, souhaitent
se servir de l’épée afin de précipiter la survenue de
l’Apocalypse. De retour chez lui, Ken doit affronter Salvamorne
revenu d’entre les morts et Nouméa se retrouve plongée dans le
chaos. Heureusement, le jeune héros peut compter sur le soutien de
ses jeunes cousines pour l’assister dans sa lutte contre le Mal.
Le
Tome 2 situe l’action trois ans plus tard, alors que Ken s’est
débarrassé de l’épée afin d’ouvrir une nouvelle page de son
existence. Cependant, l’épée est retrouvée et le monde à
nouveau en danger. Heureusement, Ken pourra encore une fois compter
sur des alliés de choix afin de combattre ses ennemis.
Ken
Areui tente, avec"L’Epée d'M. Salvamorne", de
conjuguer science-fiction, fantastique, et même manga (description
des scènes de combats notamment), tout en maniant divers styles
d’écriture, le tout servi avec un humour et un second degré
certains. Le rythme de la narration ne laisse aucun répit au
lecteur, qui se trouve embarqué dans une succession d’actions, lui
épargnant ainsi tout ennui. Les deux premiers Tomes se lisent vite
et aisément.
Toutefois,
ce début de saga souffre de divers défauts.
Le
mélange des genres littéraires, s’il confère à l’œuvre un
côté décalé et contribue à la teneur humoristique du propos,
conduit parfois à un style assez brouillon et confus, d’une
qualité globalement passable. De plus, les touches humoristiques
mériteraient d’être apportées avec plus de finesse. On tombe en
effet trop souvent dans un humour facile, voire lourd.
La
succession ininterrompue d’actions et leur rythme soutenu laissent
le plus souvent une impression de précipitation. A vouloir être
trop rapide, l’auteur brûle parfois des étapes, et l’accumulation
de certaines scènes de combat relativement semblables lasse parfois
le lecteur.
Enfin,
l’auteur ne maîtrise pas toujours l’orthographe, ce qui, au bout
d’un certain nombre d’erreurs récurrentes, finit par
décrédibiliser le propos.
Malgré
tout, Ken Areui est un auteur imaginatif et doté d’un certain
potentiel, qui mérite d’être travaillé, afin que son œuvre, de
sympathique, devienne respectable.
En
attendant, ce début de saga pourra certainement trouver des amateurs
parmi un public de jeunes adolescents, qui s’identifiera au héros
et appréciera la simplicité du style et de l’intrigue.
Athina
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