L'Étrange
Librarium : Bonjour, pouvez-vous vous présenter et parler de votre
parcours, présenter votre roman à nos lecteurs ?
Céline Chels : Bonjour, je m’appelle
Céline CHELS et je suis l’auteure du Cycle des polymorphes. J’ai
34 ans et je vis à Dijon avec mon compagnon, Yann (qui travaille
avec moi), mon chat et mon furet. Contrairement à ce que l’on
pourrait croire, je n’ai pas fait d’études littéraires. En
fait, j’ai une maîtrise de biologie. J’ai été un temps
Responsable Qualité en industrie agroalimentaire, mais ce métier ne
m’aidait pas à m’épanouir. J’ai tout plaqué en 2010 pour me
lancer dans l’écriture de l’Immature. Parallèlement, j’effectue
des missions dans les lycées (surveillante d’internat, de vie
scolaire, CPE) et je dois avouer que je m’amuse beaucoup plus. Je
travaille actuellement sur le tome 2 du Cycle des polymorphes (dont
la sortie est prévue pour le mois d’octobre de cette année),
ainsi que sur d’autres projets de romans ou de nouvelles.
Mon roman, l’Immature,
premier tome du Cycle des polymorphes, retrace les aventures
d’Alexandre, un jeune militaire solitaire et maladroit. L’histoire
commence à Dijon, un soir d’août, où Alexandre est mordu par un
loup-garou. Il se remet miraculeusement de sa blessure et rencontre
le directeur d’une association mystérieuse, le Ténébrium, qui a
pour but d’étudier les créatures surnaturelles et d’éliminer
les individus dangereux pour les humains. Alexandre apprend que son
monde est peuplé d’êtres cauchemardesques et merveilleux. Il va
devoir s’habituer très vite à cette nouvelle donne s’il veut
découvrir qui il est. Car l’homme du Ténébrium a été clair :
il n’est sans doute pas humain. Heureusement pour lui, une femme,
Drakéna, va l’aider à évoluer au sein de ce monde étrange et à
se familiariser avec ses nouveaux compagnons. Avec elle, il va tenter
de survivre au milieu des sirènes, centaures, dragons et autres
créatures mythologiques, pas toujours amicales envers les humains.
Acceptera-t-il la vérité quand elle se révèlera sous ses yeux ?
Rien n’est moins sûr…
E.L
: Tout d'abord, qu'est-ce qui vous a amenée à écrire ?
C.C : J’écris depuis
l’adolescence. J’ai toujours eu besoin d’écrire des choses sur
moi ou sur les choses qui m’entourent. J’ai commencé par des
petits poèmes publiés dans le journal du lycée, puis par des
textes courts publiés sur des forums de jeu en ligne, dans le cadre
d’histoires inventées pour donner un peu de vie au jeu. Jusqu’en
2010, je ne me considérais pas comme une auteure, mais comme une
scientifique pure et dure. Ce qui a tout changé dans ma perception
des choses, ce sont mes lectures. Depuis que j’ai appris à lire,
je dévore toutes sortes de livres (romans policiers, histoires
vécues, science-fiction, fantasy, épouvante, pour ne citer que ces
genres). J’ai eu l’occasion de lire de très bons romans, ainsi
que d’autres, beaucoup moins intéressants. En 2010, j’ai eu
comme un électrochoc en lisant un roman que je trouvais mal écrit,
mais qui se vendait très bien. J’ai repensé à mes textes, qui
recevaient généralement un bon accueil des internautes, et je me
suis dit : « si cet auteur arrive à vendre et à faire
rêver les lecteurs avec ce livre, pourquoi je n’essaierais pas ? »
Le pari était lancé. L’idée de l’Immature venait de germer
dans mon esprit j’ai commencé en considérant presque cette
aventure comme un jeu. Rapidement, je rendue compte du travail que
cela représentait. Loin de me décourager, j’ai voulu aller
jusqu’au bout, ne serait-ce que pour me confronter aux lecteurs et
voir si j’étais capable de les embarquer avec moi dans mon
univers. Et le moins que l’on puisse dire, ce que je n’ai pas été
déçue !
E.L :
Quelles ont été vos sources d'inspiration pour écrire votre saga
(en littérature, au cinéma, votre expérience personnelle
alimente-t-elle vos récits...) ? Qui sont vos maîtres et coups de
cœur en littérature et dans le septième art ?
C.C : Mes sources
d’inspirations sont nombreuses, mais viennent essentiellement de
mes lectures. J’ai toujours aimé la mythologie grecque, romaine et
égyptienne. Mes polymorphes viennent directement de cet univers,
même si j’en ai fait quelque chose de différent. En ce qui
concerne les livres, j’aime particulièrement la littérature sur
les vampires (avec Anne Rice comme référence) et sur les dragons
(j’ai un gros faible pour la balade de Pern, d’Anne Mc Caffrey).
Cependant, je lis énormément de genres différents, et les lister
ici prendrait des heures (surtout des heures à me rappeler de tout
en fait). Je peux quand même citer Stephen King, qui m’a fait
frissonner d’horreur plus d’une fois, ou Bernard Weber, dont
j’adore l’univers original. J’ai grignoté les enquêtes
d’Hercule Poirot d’Agatha Christie. J’aime beaucoup quand un
auteur est capable de recréer un univers, comme Christopher Paolini
ou Robin Hobb (je vous ai dit que j’aimais les dragons ?), ou
quand, comme moi, l’auteur s’ancre dans la réalité pour
raconter ses histoires (par exemple, Stéphénie Meyer ou Charlaine
Harris, qui écrivent toutes les deux sur les vampires). Évidemment,
lorsqu’un auteur traite de créatures mythologies, comme Rick
Riordan, je m’y intéresse aussi. Enfin, je lis aussi de la
littérature plus classique (là, les noms me viennent moins
facilement, mais je pense immédiatement à Jane Austen ou à Amélie
Nothomb, par exemple). Je pourrais continuer comme ça pendant des
heures sans me fatiguer, mais je pense qu’à un moment ou à un
autre, je risque de vous ennuyer.
Au cinéma, j’ai peu de
coups de cœurs, car ils sont souvent associés à mes lectures. J’ai
tout de même un film fétiche : Braveheart. Ah ! Mel
Gibson qui hurle liberté alors qu’on l’écartèle, ça me fait
toujours un petit quelque chose… Mais en général, je ne suis pas
fan des histoires qui finissent mal (par exemple, j’ai passé une
demi-heure à pleurer sans pouvoir m’arrêter à la fin du film
Sept vies, et j’ai horreur de me mettre dans un état pareil. Idem
quand j’ai lu la Fin des temps, de René Barjavel).
Par contre, bien que j’en
aie écrite quand j’étais adolescente, je n’aime pas beaucoup
lire de la poésie. Le temps de quatre ou cinq vers, et je décroche.
Il me faut vraiment une histoire pour arriver à rester concentrée.
E.L
: Comment s'est organisé le travail d'écriture ? Avant et après la
publication ? Pendant l'écriture, le moment de la journée où vous
écrivez le mieux ? Un rituel autour de l'écriture ?
C.C : Pour le travail
d’écriture, je commence, avant de rédiger, par décrire mon
univers : mes personnages, mes décors, l’intrigue (ossature
des principaux évènements du livre). Pour l’Immature, j’ai
aussi décrit des éléments d’histoires (celle du Ténébrium,
celle des Polymorphes). Ensuite, je me lance. J’essaie de respecter
une certaine symétrie (20 chapitres de 20 pages). J’y arrive plus
ou moins pendant l’écriture. Je m’y mets le matin, après mon
petit bout de ménage, l’après-midi, après le déjeuner, le soir,
quand il n’y a rien à la télé (ou pire, quand il y a du foot !)
et que je n’ai pas de livre dans lequel je suis immergée. J’essaie
d’ailleurs, en phase d’écriture, de réduire mes lectures (avec
plus ou moins d’efficacité) parce que, quand une histoire me
plait, je me comporte comme une boulimique : je n’arrive plus
à lâcher mon livre tant que je ne l’ai pas fini, et comme
souvent, je lis des romans en plusieurs tomes, ça peut durer
longtemps, et ça me distrait de mon travail). Le soir, quand je vais
me coucher, je garde un petit carnet sur ma table de nuit, parce que
régulièrement, les petits soucis qui se posent au cours de
l’écriture (un dialogue mal écrit, une situation bloquée) se
résolvent quand je m’allonge et que je laisse mon petit cerveau
fatigué se reposer. Obligeant, celui-ci repasse sa journée et me
propose des solutions qui me pousseraient presque à me relever pour
m’y remettre. Quand le premier jet est terminé, commencent les
relectures. Ce travail prend quasiment autant de temps que la phase
d’écriture brut. Je commence par polir mon histoire, à éliminer
les incohérences, à retravailler le texte pour développer certains
passages ou au contraire réduire des descriptions trop longues ou
mal amenées. Ensuite, comme je ne travaille pas pour une maison
d’édition, je confie mon manuscrit à Yann, qui découvre mon
histoire et la taillade avec cruauté de long en large. Après moult
discussions et négociations à propos des corrections qu’il me
suggère, on aboutit à un texte qui commence à ressembler à
quelque chose d’exploitable. On retravaille encore un peu, et
ensuite on traque les coquilles en tout genre (fautes d’orthographe,
de grammaire, de conjugaison). Parallèlement à ce travail de
relecture, on fait la couverture, puis, quand on déclare que le
livre est commercialisable, on confie le tout à un imprimeur. À
partir de là, on entre dans le travail de Yann, qui s’occupe de
trouver des librairies et des salons où l’on peut proposer le
livre et le faire vivre. Lors de cette période, je prends un peu de
temps pour me vider la tête (souvent à grand renforts de livres que
j’ai accumulés dans ma pile à lire), je travaille un peu d’autres
idées d’histoires, qui évoluent soit en nouvelles, comme l’Âme
d’Aelis, soit en roman, comme une histoire que j’ai entamé il y
a quelques temps et qui s’étoffe trop pour se contenter d’une
nouvelle). Et puis, je recommence à zéro pour le tome suivant, je
décris les personnages, les décors, l’ossature principale…
J’aime beaucoup écrire
le soir, même si je ne le fais pas souvent (c’est plus un moment
que je réserve à ma vie privée). Je n’ai pas de rituel
particulier autour de l’écriture. Par contre, je ne supporte pas
la musique pendant que je travaille (je décroche assez rapidement
pour écouter le morceau qui passe), et je n’aime pas trop avoir la
télévision allumée, quoique j’arrive assez bien à m’en isoler
si le programme ne m’intéresse pas.
E.L
: Autre chose à nous faire partager ? Vous avez carte blanche !
(lien vers votre site, page facebook, remerciements, accueil de votre
ouvrage par les lecteurs...)
C.C : Attention,
me donner carte blanche revient à me donner l’autorisation de dire
n’importe quoi (comme cacahuète, perroquet, saltimbanque…
N’importe quoi je vous dis).
Plus
sérieusement, je tiens à vous remercier d’avoir chroniqué mon
roman sur l’Étrange Librarium. C’est très important pour moi de
connaître l’avis de lecteurs et de bloggeurs. C’est ce qui me
permet de corriger le tir si des défauts dans l’écriture sont
relevés. Merci aussi de m’offrir l’opportunité de m’exprimer.
J’aime assez l’idée de pouvoir échanger avec les lecteurs et
leur expliquer ce que j’ai dans la tête.
Je
remercie aussi mes lecteurs, ainsi que ceux qui me suivent sur
Facebook ou sur Twitter. Je reçois très régulièrement des témoignages de sympathie de
leur part, et ça me fait chaud au cœur. Je n’ai qu’une chose à
vous dire : vous illuminez mes journées, surtout quand je doute
de mon travail.
Merci
enfin à Yann, compagnon de mon cœur et de ma vie, qui maltraite mon
texte pour son plus grand bien, et qui me porte littéralement dans
mes efforts pour vous offrir une histoire qui vous fera passer un bon
moment.
Propos recueillis par Lady Fae
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