mercredi 26 août 2015

Interview de Gilles Cordillot


L'Etrange Librarium : Bonjour, pouvez-vous vous présenter et parler de votre parcours, présenter votre roman "Virus" à nos lecteurs ?

G.C : Bonjour, à 56 ans, journaliste au Parisien, j’ai beaucoup travaillé sur les questions d’environnement : des ondes électromagnétiques, jusqu’aux questions nucléaires. Virus s’est donc tout naturellement imposé à moi. Pourquoi ce premier roman arrive-t-il si tard ? Tout simplement parce que le métier de jeune journaliste dans un grand quotidien laisse peu de répit pour écrire autre chose que des articles de presse. Je pense que Virus, roman d’anticipation, n’est autre qu’une incursion dans un futur proche. Virus raconte l’histoire d’un virus informatique qui se transmet aux humains par les casques audio. Mais saviez-vous que le premier homme à avoir été infecté par un virus informatique, est un ingénieur britannique ?

E.L : Tout d'abord, qu'est-ce qui vous a amené à écrire ?

G.C : J’ai toujours écrit… ou presque. Enfant, j’écrivais des poèmes. Adolescent, j’ai commencé à rédiger des nouvelles. Et, comme je ne me voyais pas faire autre chose dans la vie, que d’écrire, j’ai décidé de devenir journaliste. Si Virus est mon premier roman publié, ce n’est pas mon premier manuscrit. Deux autres l’ont précédé. Ces galops d’essai m’ont confirmé que j’étais sur la bonne voie, qu’écrire (autre chose que des articles de presse) faisait partie de mon ADN. Et, c’est en lisant le recueil de nouvelles, Juste avant le crépuscule, de Stephen King, que le déclic s’est produit.

E.L :Quelles ont été vos sources d'inspiration pour écrire votre roman (en littérature, au cinéma, votre expérience personnelle alimente-t-elle vos récits...) ? Qui sont vos maîtres et coups de coeur en littérature et dans le septième art ?

G.C : En littérature, mes mentors ne sont pas nécessairement des auteurs de science-fiction, mais plutôt de récits fantastiques. Ils s’appellent Mitch Albom, Haruki Murakami, ou bien encore Stephen King. Je me sens beaucoup plus loin du septième art, même si des réalisateurs comme Steven Spielberg, Alfred Hitchcock, ou plus près de nous Luc Besson, ont certainement dû influencer mon parcours. Mais, en règle générale, j’essaie de me tenir à l’écart de ce que font ces monstres sacrés, afin de ne pas trop me laisser influencer par leurs créations. Mon métier de journaliste, plus encore que mon expérience personnelle, est déterminant dans les histoires qui me viennent . En fait, comme un aimant qui attirerait de la limaille de fer, je me nourris de l’actualité télévisée, radiophonique, ou même tout simplement des centaines d’e-mail que je reçois à mon poste de travail. Les idées jaillissent alors, font des ricochets, pour devenir des scénarios. Pour Virus, c’est en voyant tous ces jeunes gens-que l’on appelle la génération Y -équipés de casques audio, dans la rue, que l’idée a germé. Je me suis dit : "Si une maladie était un jour transmissible par les casques audio, tous seraient atteints." Le mot virus s’employant aussi bien dans le domaine biologique qu’informatique, il a suffi de dérouler la pelote de laine.

E.L : Comment s'est organisé le travail d'écriture ? Avant et après la publication ? Pendant l'écriture, le moment de la journée où vous écrivez le mieux ? Un rituel autour de l'écriture ?

G.C : Pour créer -même si le mot est pompeux- j’ai besoin d’une certaine vacuité d’esprit. Cette disponibilité mentale, je la trouve en pratiquant la randonnée. En marchant, l’histoire se met progressivement en place d’elle-même, sans effort. Virus a été conçu dans une station de ski des Alpes, où j’aime aller randonner en été. Je puise d’ailleurs dans ces paysages, des éléments essentiels à la construction du récit. Ainsi, le téléphérique urbain baptisé Colibri, fil rouge de l’histoire, dans la mégapole, a été inspiré des télécabines utilisées par les skieurs. Pour ce qui est du moment de la journée où j’écris le mieux, c’est tout simplement celui où j’ai le temps d’écrire. Les journées d’un journaliste étant avares en temps morts, c’est donc de 21 heures à 23 heures, que, chaque soir, je me mets à mon clavier. Cela n’a pas que des inconvénients : la fatigue de la journée aidant, les barrières inhibitrices tombent, et l’écriture devient plus fluide. Je n’ai pas de rituel particulier, lorsque j’écris, sinon un besoin impérieux de tranquillité et de silence. Beaucoup de lecteurs me demandent si je connais déjà la fin de l’histoire, quand je commence l’écriture. La réponse est oui. Ca me semble indispensable, bien que tous les auteurs ne fonctionnent pas de cette façon. Avant de commencer à rédiger, J’écris un synopsis qui me donne les grandes lignes du canevas. Mais à ce moment-là, rien n’est encore figé. Au fil de l’histoire, les idées continuent à affluer, et à dessiner de plus en plus précisément, les contours des personnages, et de leur vie. Je suis quelqu’un qui cherche le mot juste dès les premières lignes. Chez moi, pas d’écriture ultra rapide avec ensuite des corrections qui s’éternisent des mois dans la douleur. Même si avant de le proposer à un éditeur, je relis mon manuscrit un nombre incalculable de fois, pour faire la chasse aux petites fautes et anomalies en tous genres. Je pense être un perfectionniste.

E.L : Autre chose à nous faire partager ? Vous avez carte blanche ! (lien vers votre site, page facebook, remerciements, accueil de votre ouvrage par les lecteurs, futurs projets...)

L’histoire de Virus, sorti en librairie le 16 février 2015, est un véritable conte de fée. (A ce jour, il est actuellement en réimpression, car pratiquement épuisé.) Quinze jours après sa parution, il recevait Le Coup de cœur d’une grande librairie. Puis, j’ai eu la chance, grâce à mon éditeur (Estelas Editions), de le présenter le 21 mars, au Salon du livre de Paris. Le 13 juin, Frédéric Mitterrand, écrivain qui n’est plus à présenter et ancien ministre de la Culture, invité d’honneur du salon du livre de Coulommiers (77) -auquel je participais- repartait avec mon livre. Le magazine Cerveau Science & Conscience, spécialisé dans les neurosciences, a consacré quatre pages à Virus, dans son numéro de juillet. Enfin, Virus vient d’être sélectionné pour participer au prix du Premier roman, qui sera décerné le 18 octobre au Salon du livre de Moret-sur-Loing (77).
J’ai été très surpris de constater que mon lectorat est essentiellement féminin, et très jeune (15-30 ans). Beaucoup de mes lectrices attentent impatiemment une suite. Quant à moi, je travaille actuellement à l’écriture d’un second roman, inspiré, cette fois, d’une histoire vraie… à faire froid dans le dos !
Et voici mon site : www.cordillot-roman.fr

Propos recueillis par Lady Fae


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