L'Etrange
Librarium : Bonjour, pouvez-vous vous présenter et parler de votre
parcours, présenter votre trilogie "La légende de Kaelig
Morvan" à nos lecteurs ?
Romain Godest : Bonjour à
tous. Je suis né en Bretagne et vis actuellement à Langoat dans le
Tregor, pays de mon enfance. Je suis issu d’une longue lignée de
marins et c’est très tardivement que l’écriture m’est venue.
Aujourd’hui, je suis auteur de littérature de l’imaginaire et
navigue entre l’univers celte, la magie de l’heroic fantasy et
l’obscurité de la mer.
La trilogie La Légende de Kaelig
Morvan regroupe un peu tout ça : de l’aventure, des
intrigues, de la magie, des embruns, du vécu…le tout dans une
Bretagne du XVIIe siècle.
E.L : Tout
d'abord, qu'est-ce qui vous a amené à écrire ?
R.G : J’ai
commencé par écrire des scénarios de bande dessinée, mais cela
n’a pas abouti. Je pense que j’étouffais peut-être un peu trop
le dessinateur avec qui je collaborais à l’époque. Suite à ma
rencontre avec Patrick Hourcade, le directeur éditorial de chez
Glénat, j’ai décidé de me lancer seul dans l’écriture de
romans. C’est une collègue de travail qui m’a incité à le
faire et je l’en remercie.
E.L :
Quelles ont été vos sources d'inspiration pour écrire votre saga
(en littérature, au cinéma, votre expérience personnelle
alimente-t-elle vos récits...) ? Qui sont vos maîtres et coups de
cœur en littérature et dans le septième art ?
R.G :
Mes sources d’inspirations sont
essentiellement musicales. Je n’écris jamais une ligne sans une
mélodie d’ambiance. Dans ce domaine, même si j’affectionne
beaucoup les compositeurs comme Hans Zimmer, Howard Shore, Ramin
Djawadi et tant d’autres, j’écoute vraiment de tout. Chaque
roman, chaque chapitre, chaque scène a sa propre tonalité.
Côté
cinéma, je suis évidemment très fantastique et visionne chaque
année les versions longues du Seigneur des Anneaux. Je connais bien
le livre et je trouve que Peter Jackson a fait un travail incroyable.
Je
garde le meilleur pour la fin : la littérature. Je relis
souvent Musashi de Eiji Yoshikawa et aime particulièrement Feist
pour sa narration. Toutefois, si je devais avoir un maître de plume,
ce serait sans nul doute Jules Verne. Son imagination, sa précision,
sa maîtrise de la langue française, sa détermination à emporter
le lecteur, toutes ces qualités forcent le respect. Petit plus pour
le marin que je suis, il préparait tous ses romans à bord de son
navire.
E.L : La
Bretagne, Terre de Légendes où vit le Petit Peuple, vous inspire.
Qu'est-ce qui vous plaît dans cet univers ?
R.G : Je suis
né à Paimpol, partagé entre les côtes des Terre-neuvas et la
forêt de Brocéliande. Je porte la Bretagne dans mon cœur et la
richesse de la mythologie celte me fascine. Elle me donne
l’impression que rien n’est impossible. Les légendes abattent
les barrières que la vie en société érige sur notre route. Ce qui
me plaît le plus dans l’univers celte, c’est qu’il est
mystérieux et se dissimule toujours aux passants. Il faut être
attentif et patient pour l’observer. J’aime croire que ce n’est
pas parce qu’on ne peut pas voir une chose qu’elle n’existe
pas.
E.L
: Comment s'est organisé le travail d'écriture ? Avant et après la
publication ? Pendant l'écriture, le moment de la journée où vous
écrivez le mieux ? Un rituel autour de l'écriture ?
R.G :
Mes romans me demandent beaucoup de préparation. Je ne suis pas de
ces auteurs qui parviennent à se lancer à corps perdu dans
l’écriture. J’ai besoin de laisser reposer mes scénarios. Pour
La légende de Kaelig Morvan, le travail en amont a été plus long
que celui de l’écriture. Je me suis déplacé dans plusieurs
villages et sites historiques bretons pour me documenter et faire des
prises de vue. Ce n’est qu’après plusieurs mois que je me suis
senti prêt. J’ai écrit les premières lignes dans mon bureau, de
nuit, car je suis toujours plus inspiré lorsque le monde s’arrête.
Un
rituel ? J’en ai tellement ! Je suis un fétichiste (rien
de sexuel, je vous rassure). Je regrette cette lointaine époque où
nos ancêtres les Gaulois adoraient des statues, portaient des
colliers pour se protéger du mal et s’inclinaient devant les
grands chênes. Je porte toujours sur moi des bracelets de force en
cuir, une bague en forme de griffe de dragon et un pendentif du
marteau de Thor (pas très original, mais l’Edda poétique ma
fascine). Ensuite, lorsque j’écris, j’ai mes quatre éléments
personnels : musique, thé, chocolat noir aux cristaux de sel et
bougies. Avec ça, je suis dans mon monde !
E.L
: Autre chose à nous faire partager ? Vous avez carte blanche !
R.G :
Je remercie les optimistes en tous genres et toutes ces
personnes qui tentent de rendre le monde meilleur que ce soit avec un
simple sourire bienveillant ou par des actions internationales. Dans
mes romans, je m’efforce toujours de poser le voile de cette notion
de civisme, de chevalerie ou de prévenance suivant le nom qu’on
souhaite lui donner. Au final, je pense qu’il s’agit encore et
toujours d’amour.
Merci à vous tous.
Propos recueillis par Lady Fae
J'ai reçu un de ses romans trilogie dernièrement, mais je n'ai pas encore mis le nez -et mes yeux- dedans... Cet entretien vient d'accélérer le processus ! merci :)
RépondreSupprimerEt je suis solidaire du quatuor : musique/thé/chocolat/bougies ... Quand je suis en période d'écrire "roman", je suis accro à ces quatre-là aussi !