mardi 13 octobre 2015

Interview de Romain Godest


L'Etrange Librarium : Bonjour, pouvez-vous vous présenter et parler de votre parcours, présenter votre trilogie "La légende de Kaelig Morvan" à nos lecteurs ?

Romain Godest : Bonjour à tous. Je suis né en Bretagne et vis actuellement à Langoat dans le Tregor, pays de mon enfance. Je suis issu d’une longue lignée de marins et c’est très tardivement que l’écriture m’est venue. Aujourd’hui, je suis auteur de littérature de l’imaginaire et navigue entre l’univers celte, la magie de l’heroic fantasy et l’obscurité de la mer.
La trilogie La Légende de Kaelig Morvan regroupe un peu tout ça : de l’aventure, des intrigues, de la magie, des embruns, du vécu…le tout dans une Bretagne du XVIIe siècle.

E.L : Tout d'abord, qu'est-ce qui vous a amené à écrire ?

R.G : J’ai commencé par écrire des scénarios de bande dessinée, mais cela n’a pas abouti. Je pense que j’étouffais peut-être un peu trop le dessinateur avec qui je collaborais à l’époque. Suite à ma rencontre avec Patrick Hourcade, le directeur éditorial de chez Glénat, j’ai décidé de me lancer seul dans l’écriture de romans. C’est une collègue de travail qui m’a incité à le faire et je l’en remercie.

E.L : Quelles ont été vos sources d'inspiration pour écrire votre saga (en littérature, au cinéma, votre expérience personnelle alimente-t-elle vos récits...) ? Qui sont vos maîtres et coups de cœur en littérature et dans le septième art ?

R.G : Mes sources d’inspirations sont essentiellement musicales. Je n’écris jamais une ligne sans une mélodie d’ambiance. Dans ce domaine, même si j’affectionne beaucoup les compositeurs comme Hans Zimmer, Howard Shore, Ramin Djawadi et tant d’autres, j’écoute vraiment de tout. Chaque roman, chaque chapitre, chaque scène a sa propre tonalité.
Côté cinéma, je suis évidemment très fantastique et visionne chaque année les versions longues du Seigneur des Anneaux. Je connais bien le livre et je trouve que Peter Jackson a fait un travail incroyable.
Je garde le meilleur pour la fin : la littérature. Je relis souvent Musashi de Eiji Yoshikawa et aime particulièrement Feist pour sa narration. Toutefois, si je devais avoir un maître de plume, ce serait sans nul doute Jules Verne. Son imagination, sa précision, sa maîtrise de la langue française, sa détermination à emporter le lecteur, toutes ces qualités forcent le respect. Petit plus pour le marin que je suis, il préparait tous ses romans à bord de son navire.

E.L : La Bretagne, Terre de Légendes où vit le Petit Peuple, vous inspire. Qu'est-ce qui vous plaît dans cet univers ?

R.G : Je suis né à Paimpol, partagé entre les côtes des Terre-neuvas et la forêt de Brocéliande. Je porte la Bretagne dans mon cœur et la richesse de la mythologie celte me fascine. Elle me donne l’impression que rien n’est impossible. Les légendes abattent les barrières que la vie en société érige sur notre route. Ce qui me plaît le plus dans l’univers celte, c’est qu’il est mystérieux et se dissimule toujours aux passants. Il faut être attentif et patient pour l’observer. J’aime croire que ce n’est pas parce qu’on ne peut pas voir une chose qu’elle n’existe pas.

E.L : Comment s'est organisé le travail d'écriture ? Avant et après la publication ? Pendant l'écriture, le moment de la journée où vous écrivez le mieux ? Un rituel autour de l'écriture ?

R.G : Mes romans me demandent beaucoup de préparation. Je ne suis pas de ces auteurs qui parviennent à se lancer à corps perdu dans l’écriture. J’ai besoin de laisser reposer mes scénarios. Pour La légende de Kaelig Morvan, le travail en amont a été plus long que celui de l’écriture. Je me suis déplacé dans plusieurs villages et sites historiques bretons pour me documenter et faire des prises de vue. Ce n’est qu’après plusieurs mois que je me suis senti prêt. J’ai écrit les premières lignes dans mon bureau, de nuit, car je suis toujours plus inspiré lorsque le monde s’arrête.
Un rituel ? J’en ai tellement ! Je suis un fétichiste (rien de sexuel, je vous rassure). Je regrette cette lointaine époque où nos ancêtres les Gaulois adoraient des statues, portaient des colliers pour se protéger du mal et s’inclinaient devant les grands chênes. Je porte toujours sur moi des bracelets de force en cuir, une bague en forme de griffe de dragon et un pendentif du marteau de Thor (pas très original, mais l’Edda poétique ma fascine). Ensuite, lorsque j’écris, j’ai mes quatre éléments personnels : musique, thé, chocolat noir aux cristaux de sel et bougies. Avec ça, je suis dans mon monde !

E.L : Autre chose à nous faire partager ? Vous avez carte blanche ! 

R.G : Je remercie les optimistes en tous genres et toutes ces personnes qui tentent de rendre le monde meilleur que ce soit avec un simple sourire bienveillant ou par des actions internationales. Dans mes romans, je m’efforce toujours de poser le voile de cette notion de civisme, de chevalerie ou de prévenance suivant le nom qu’on souhaite lui donner. Au final, je pense qu’il s’agit encore et toujours d’amour.

Merci à vous tous.

Propos recueillis par Lady Fae

1 commentaire:

  1. J'ai reçu un de ses romans trilogie dernièrement, mais je n'ai pas encore mis le nez -et mes yeux- dedans... Cet entretien vient d'accélérer le processus ! merci :)
    Et je suis solidaire du quatuor : musique/thé/chocolat/bougies ... Quand je suis en période d'écrire "roman", je suis accro à ces quatre-là aussi !

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