Il suffit d’approcher le parc des expositions nantais au cours du week-end « Art to play » pour être d’emblée plongé dans une autre dimension !
Sur le trottoir, s’étire une interminable file d’attente joyeusement bigarrée à l’esprit délicieusement bon enfant. On y trouve d’étranges créatures, du stromtrooper à Pikachu, en passant par Grumpy Cat et Sailor Moon. Pour certains, il s’agit de simples déguisements, et, pour d’autres, on perçoit qu’il y a bien plus que cela : un personnage, ainsi qu’une volonté de le mettre en scène.
Il y a des ados, des post-ados, des "geeks" oui, bien sûr, mais pas seulement ! Le public d’Art to play semble se plaire à faire mentir les clichés. On y vient entre potes, mais aussi en famille. On y vient à 7 ans, mais aussi à 77 (voire bien plus !). Tout ce petit monde très atypique se mêle avec une assez surprenante harmonie, comme en témoignent les différentes "chenilles géantes" zig-zaguant entre les stands dans un grand éclat de rire général. On se marre, on congratule le voisin sur sa tenue, on se prend en photo. On se taquine, on fait des blagues potaches, on partage de petits délires, mais on échange aussi plus "sérieusement" à propos d’intérêts communs pour une culture, un style, un illustrateur ou un film. On découvre le travail extraordinaire de petits créateurs.
On prend des selfies tout en buvant du Bubble-tea aux perles de tapioca. On se masse autour de la scène du concours de Cosplay dont on moque gentiment les candidats. Il est vrai que la qualité des prestations est très variable, mais chacun y met tout son cœur et tente de faire partager sa passion au public, l’espace de quelques instants.
On applaudit également des stars comme la chanteuse Miou, originaire du pays du Soleil Levant, que l’on écoute dans un silence quasi religieux voire en état de grâce pour certains. Dépaysement garanti !
Le programme d’Art to Play est à l’image de son public, particulièrement varié. Stars du petit écran, de la chanson pop asiatique, mais aussi illustrateurs ou créateurs de jeux. La qualité est parfois assez inégale. Il y a du bon, voire du très bon, et du pur « commercial » parfois plus bruyant que réellement convaincant… Libre alors à ceux qui le souhaitent de se réfugier dans les quelques salles obscures afin de profiter de courts et longs métrages choisis avec soin, souvent en version originale.
N’étant présente qu’une seule journée sur les lieux, et étant donné l’affluence, je n’ai bien entendu pu tout voir, ni échanger avec tous ceux qui auraient mérité qu’on les mentionne. Je me contenterai donc d’évoquer deux rencontres qui m’ont particulièrement marquée.
Les Contes de Grinn
Je commencerai par mon "coup de foudre" de la journée : Les Contes de Grinn.
L’équipe du groupe Eode (développeurs, graphistes, scénaristes) a gentiment accepté de me présenter leur magnifique et ambitieux projet, bel exemple d’utilisation du financement participatif.
Le projet des contes de Grinn est d’éditer un recueil de contes fantastiques illustrés grâce à la collaboration de dix illustrateurs. Unis par ce défi, ils ont néanmoins chacun leur univers, et chacun d’entre eux a apporté son inspiration, son style, sa "patte", son grain de folie, son imagination débordante. On trouve aussi bien de la fantasy "classique" que du steampunk. Les diverses expressions se mêlent étonnement bien et forment un melting-pot onirique et enchanteur. Les quelques bribes de l’univers des contes révélées sur le stand suffisent, par leur qualité, leur beauté, à "accrocher" le visiteur et à lui donner envie de soutenir le projet afin d’en découvrir davantage.
Sans grande surprise, eu égard à la qualité du projet ainsi qu’à l’investissement passionné de ses concepteurs, la campagne de crowfunding a rencontré un grand succès. Le financement ayant "décollé" de manière vertigineuse (plus de 200% de l’objectif initial atteint !), divers "paliers" ont pu être atteints, afin d’améliorer l’ouvrage mais aussi de récompenser l’implication des auteurs et de leurs fans.
Nous ne pouvons que souhaiter longue vie à cette belle aventure !
La 501ème Légion
Impossible de déambuler dans le salon sans croiser des membres de cette association, la plus grande association de fans costumés de Star Wars, reconnue par Lucas "himself". Loin de l’ambiance sympathiquement délurée de certains visiteurs, ces derniers prennent leur passion très (trop pour certains … ?) au sérieux. On ne peut qu’admirer la qualité de leurs costumes, de leurs créations, ainsi que leur perfectionnisme extrême. S’ils se prêtent volontiers au jeu des photos, il est toutefois très compliqué d’obtenir de leur part quelques mots sur leur association, dont les "secrets" sont particulièrement protégés. Les questions ne sont pas vraiment les bienvenues et les rares réponses doivent être fournies par le commandant de la garnison. On oscille donc, face à la 501 ème, entre respect et perplexité. La consultation du cahier des charges pour l’élaboration des costumes force l’admiration. Décors, costumes, attitude : on est loin de l’amateurisme et l’on perçoit chez les membres présents une longue habitude des grandes conventions ainsi qu’une parfaite maîtrise de leurs codes.
On sort du parc des expositions à la fois charmé par le magnifique travail des artistes présents, reboosté par la bonne humeur ambiante, complètement déphasé par l’éclectisme de la programmation et totalement dépaysé par la forte imprégnation de la culture asiatique. Dans le tram du retour, je n’ai pas honte de porter mon bonnet tricoté main aux oreilles de chat en serrant dans mes bras ma peluche Grumpy Cat. En face de moi, il y a un Pikachu géant qui contemple son sabre tout neuf, tandis qu’une Mamy prend des selfies affublée de sa perruque rose bonbon.
Alors, vivement l’année prochaine !
Athina
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