mercredi 9 novembre 2016

Creative control, de Benjamin Dickinson


New York, Brooklyn, le décor est posé.

David, jeune cadre branché, travaille dans la publicité et avale des cachets pour tenir le rythme effréné que lui impose sa direction. Il prépare le lancement de lunettes révolutionnaires qui confondent réel et virtuel : la réalité augmentée. 

Mais lors de la phase test, tout commence à se brouiller entre sa vie publique, privée et imaginaire …David tombe au cœur du problème, se fait dépasser par son projet et ne pense plus qu’à Sophie, amie de toujours, alors qu’il vit avec Juliette. Il crée un avatar de Sophie et vit des instants intenses avec ce dernier. Nous sommes dans le vif du sujet et pensons avoir perdu David. 
D’ailleurs il se perd lui même dans les méandres de sa création, ne pense plus qu’à Sophie, en oublie le travail et se fait virer ! 

Au moment où sa vie semble s’apaiser, où il décide de reprendre son histoire avec Juliette là où il l’avait laissée, souhaitant oublier ses projets et ses belles ambitions, la réalité finit par le rattraper. Son employeur souhaite le réembaucher pour lui proposer de développer ses avatars et pour ce faire l’envoyer au bout du monde pour y travailler. 


Le film, qui sort ce jour dans les salles obscures, est prenant, on rentre vite dans l’histoire, on se laisse prendre au jeu et surtout on n'en perd pas une miette. On a très envie d’essayer ces lunettes et surtout de ne pas voir finir l’histoire. D’ailleurs, est-elle bien réelle ?

Le jeu des acteurs sert fort bien le message qui passe tout au long de l’oeuvre. Ces derniers sont en effet convainquants, et nous incitent à plonger dans leur monde. Le rythme du scénario ne laisse aucun répit au spectateur.

Le choix du noir et blanc accompagné de légères touches de couleurs fait de ce film un tableau à l'esthétique irréprochable. Bien loin de rendre le film désuet cela lui confère une dimension à la fois intemporelle et futuriste.

Benjamin Dickinson explique qu'à "partir du moment où l’avatar de Sophie est introduit, elle commence à apparaître en couleur. La couleur est également présente dans l’interface Augmenta, même si cela se voit à peine."
Le réalisateur a "fait ce  choix esthétique  et intéressant afin de montrer à quel point la technologie peut  sembler plus vraie que la réalité, combien le monde virtuel semble plus coloré et attrayant que la vie éveillée". La réalité est donc déclinée ici en noir et blanc et la folie en couleur.

La bande originale signée Drazen Bosnjak se marie parfaitement avec le scénario.

Belle réalisation, bravo ! 

Poteline

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