dimanche 18 décembre 2016

Rogue One : A Star Wars Story, de Gareth Edwards



Rogue one : A Star Wars Story est sorti en France Mercredi 14 Décembre 2016. Réalisé par Gareth Edwards, a qui on doit Monsters et le dernier Godzilla, ce nouvel opus se définit comme un spin-off, qui s'intercale entre La Revanche des Siths (épisode III) et Un Nouvel Espoir (épisode IV).

Il fait partie d'une série de trois spin-off (sous la dénomination "A StarWars Story"). Il ne met pas en scène les héros des précédentes trilogies mais d'autres personnages indépendants dans une histoire se passant en préquelle de l'épisode IV. 

Nous avons eu l'occasion de pouvoir le découvrir au Cap'Cinéma de Carcassonne et nous remercions Jessica Siguier pour son invitation.

Dans une galaxie ravagée par la guerre civile, l'Empire galactique fait construire en secret une arme gigantesque : L'Etoile de la Mort, qui fait aussi office de base militaire. Face à cette arme capable d'anéantir des planètes entières, un groupe de rebelles constituent une alliance pour en dérober les plans.
Agissant pour la résistance, Jyn Erso se charge de cette mission accompagnée par un groupe de combattants (l'escadron Rogue One), un droïde et un pilote anciennement impériaux.
Le film retrace comment l'alliance a mis, grâce à eux, la main sur les plans de l'Etoile de la mort et a découvert son point faible. 
On y suit le périple de plusieurs personnages dont Jyn Erso (Felicity Jones), fille de Galen Erso (Mad Mikkelsen), concepteur de L'Etoile de la mort. Elevée dans une branche dissidente de l'alliance Rebelle par Saw Gerrera (Forest Whitaker). Elle finit par retrouver la trace de son père et un moyen de contrer la menace de cette arme de destruction massive avec l'aide de plusieurs compagnons de fortune :
- Le Capitaine Cassian Andor (Diego Luna) et son sarcastique droïde impérial reprogrammé : K-2SO (Alan Tudyk)
- Un ancien pilote impérial ayant déserté :  Bodhi Rook (Riz Ahmed)
- Un aveugle sensible à la force : Chirrut Imwe (Donnie Yen) et son acolyte Baze Malbus (Jiang Wen)
Ce film est leur histoire.

Bien moins manichéen que tous les autres opus, ce film est certainement le plus sombre de la saga, à l'image des autres réalisations de Gareth Edwards. Ce dernier nous a habitué à user de ses films pour amener des critiques/questionnements de société, tels que les problèmes liés à l'immigration ou aux frontières dans Monsters ainsi que le nucléaire et ses risques dans Godzilla. 

Ici, l'univers de Star Wars y est dépeint bien plus nuancé, rien n'est tout blanc ou tout noir : les rebelles sont des terroristes convaincus par leur cause mais obligés de faire des sabotages et de tuer des gens pour faire avancer celle-ci. Certains héros sont ainsi rongés par les remords de leurs exactions. 

De même l'Empire, bien que dirigé par des Seigneurs Siths ou des officiers ambitieux et cruels tels que le grand Moff Tarkin ou le directeur Orson Krennic (Ben Mendelsohn), est vu par ceux qui en font parties comme le moyen de ramener l'ordre et la stabilité dans la galaxie. On peut voir dans le film un ancien pilote déserter pour peut-être devenir "quelqu'un de bien", réalisant qu'il ne travaille sans doute pas pour le bon camp, ou bien deux Stormtroopers occupés a parler des derniers équipements ou blasters en date comme si ils parlaient chiffon, ce qui rend plus humains ces soldats.

Les personnages des autres trilogies ne font qu'une brève apparition dans cet épisode, on aperçoit 6PO et R2D2, ainsi que Dark Vador faisant quelques entrées du plus bel effet. On peut noter que l'acteur jouant le grand Moff Tarkin (Peter Cushing) étant mort en 1994 (et ayant une certaine importance dans l'édification de l'Etoile de la Mort dans cet épisode et le suivant) son personnage et son visage ont du être recrées en 3D. Et là, on n'est pas vraiment bluffé par la réussite de la chose, on distingue bien la différence entre les acteurs réels et l'animation 3D.

Le film dans l'ensemble est rondement mené. L'histoire est exaltante, les personnages hauts en couleur. Les décors sont tous plus dépaysants les uns que les autres. Les combats sont dantesques qu'ils se passent dans l'espace ou les pieds dans l'eau sous les tirs des forces ennemies.
Ce film est une claque bien loin de la forme habituelle des autres Star Wars. Plus réaliste, plus sombre, plus axés sur des personnages ambivalents, c'est certainement mon opus préféré.
En tant que vieux rôliste j'ai passé ma jeunesse à jouer dans l'univers de Star Wars (Système D6) : j'ai retrouvé dans ce volet mes meilleures parties de ce jeu de rôle. Le groupe de Rogue One ressemble à nos personnages de jeu de l'époque, bien loin des héros trop proprets de la trilogie.



Gareth Edwards signe là une fresque humaniste intelligente qui amène plus de profondeur à l'univers de Star Wars, film dont on tire une certaine morale : la guerre ne créé pas de héros mais pousse les gens aux pires actes et ce quelques soient leurs convictions ou leur camp.

Lord Kavern


6 commentaires:

  1. Super chronique, je n'aurai pas su le dire aussi bien merci Lord Kavern.

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  2. Ce film a quand même, un souci avec la musique qui n'est pas (a mon gout) à la hauteur. Des longueurs inutiles brisent le rythme. La dernière heure est néanmoins dantesque!

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  3. Très bon article, félicitation ! Par contre, j'ai relevé une petite erreur : il s'agit du directeur Krennic, et non pas Orso ! ;)

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    1. C'est corrigé merci de nous l'avoir signalé !

      N'hésitez pas à nous donner votre avis sur le film !

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  4. J'ai trouvé le film assez mauvais dans son ensemble. Les personnages sont ternes (notamment Forest Whitaker) et le scénario, qui pourtant tient sur un post-it, est extrêmement long à se mettre en place. Heureusement la bataille finale ramène un peu de dynamisme mais ne parvient pas à sauver l'ensemble.

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