Dans un futur proche, le Major est unique en son genre: humaine sauvée d’un terrible accident, son corps aux capacités cybernétiques lui permet de lutter contre les plus dangereux criminels. Face à une menace d’un nouveau genre qui permet de pirater et de contrôler les esprits, le Major est la seule à pouvoir la combattre. Alors qu’elle s’apprête à affronter ce nouvel ennemi, elle découvre qu’on lui a menti : sa vie n’a pas été sauvée, on la lui a volée. Rien ne l’arrêtera pour comprendre son passé, trouver les responsables et les empêcher de recommencer avec d’autres.
Ghost In The Shell sort aujourd'hui en France. Ce long-métrage réalisé par Rupert Sanders est l'adaptation en prises de vue réelle du film d'animation de Mamoru Oshii. sorti en 1995 (lui-même adapté du manga de Masamune Shirow prépublié au Japon en 1989 dans le Young Magazine).
J'ai pu découvrir le film en avant-première hier au Cap'Cinéma Carcassonne que je remercie. A l'heure qu'il est néophytes curieux, puristes hermétiques à une nouvelle version de Ghost In The Shell et passionnés ouverts à une nouvelle adaptation sont sans doute en train de se livrer un combat sans merci sur la toile à propos de ce film tant attendu et redouté !
Qu'on se le dise je ne m'étendrai pas à comparer le film d'animation des années 90 à cette version de 2017. Ma chronique s'en tiendra donc à parler de l'adaptation signée Rupert Sanders.
Si Ghost In The Shell n'est pas complétement fidèle à l'oeuvre originelle elle n'en dénature ni le propos, ni les questionnements, ni l'esthétique.
Dans un univers cyberpunk nous suivons les pas du Major Mira Killian (Scarlett Johansson) dont le cerveau a été transplanté dans un corps cybernétique. En quête de ses originies et enquêtant sur des meurtres son esprit oscille entre son humanité et ce que la science et les technologies de pointe ont fait d'elle.
La réflexion philosophique inhérente à la licence "Ghost in the Shell" est bien présente : relation entre humain et machine, évolution... Ayant rendu pas moins de huit pages sur Matrix et la philosophie que la trilogie véhicule lors du baccalauréat, je ne peux qu'approuver ces films où la science-fiction n'est que prétexte à un questionnement plus profond.
L'esthétique du film est à mon sens à la hauteur des attentes. Oscillant entre modernisme et tradition le rendu est l'image du Japon : d'impressionnants buildings et de colossaux hologrammes rivalisent avec les apparitions fugaces de constructions plus traditionnelles dans un décor à couper le souffle à la fois sombre et lumineux, noir et coloré.
Pour les costumes là encore traditions et modernité se cottoient. Tenues occidentales et ancestrales se croisent dans les rues. Mention spéciale au magnifique Kimono porté par la Geisha Bot !
La mise en scène est de qualité portée par des scènes d'actions parfaitement chorégraphiées alternant avec des moments plus contemplatifs permettant au spectateur de profiter de la beauté vertigineuse des décors.
La bande-originale ne m'a personnellement pas laissé un souvenir impérissable si ce n'est le titre d'ouverture (à écouter ICI) déjà présent dans le film d'animation qui est tout simplement envoûtant et dont le style colle parfaitement à l'univers.
"Un beau fantôme dans une coquille vide" : voilà ce qu'on peut lire sur la toile au sujet du Major et de Scarlett Johansson. L'occasion donc d'en venir aux personnages et au jeu des acteurs ! Si l'ensemble du casting est d'une qualité indéniable on est cependant amener à regretter que les personnages n'aient pas plus de profondeur. Ils sont en mi-teintes, rapidement mis de côté au profit de l'esthétique visuelle du long-métrage. Et c'est fort dommage car on aurait aimé voir leurs caractères s'affirmer à l'écran, leurs histoires respectives et leurs passés mieux développés.
De là à affirmer que l'on est fasse à une coquille vide non ! Mais on n'a sans doute pas encore trouvé la perle rare ! Les acteurs interprêtent leurs rôles avec justesse et si, en effet, l'identité profonde des personnages peinent à jaillir ils ne sont pas médiocres pour autant. En 1h47 ils semblent juste manquer de temps pour évoluer pleinement... à peine ont-ils posé leurs marques que voilà venue la fin !
Cependant Ghost In The Shell a le mérite de transporter son public dans un univers riche, travaillé, esthétiquement irréprochable et dont l'intrigue rythmée ne laisse pas de place à l'ennui ! Cette adaptation convainc plus qu'elle ne déçoit !
Lady Fae
Cette chronique sera complétée prochainement par l'avis de Lord Kavern
Je vais être honnête, je n'ai jamais lu le manga, ni vu l'anime. J'irai peut-être voir le film mais ce n'est pas sûr. J'ai encore ce goût amer d'une énième intrigue se déroulant au Japon et mettant en scène des personnages principaux occidentaux. Je ne sais pas si c'était le cas dans les oeuvres originales, et je ne sais pas s'il n'y a que des occidentaux dans le film car je n'ai pas non plus regardé la bande d'annonce, mais je trouve quand même que ce film est une énième preuve du racisme banalisé de la communauté asiatique sur grand écran.
RépondreSupprimerCeci dit, ton article m'a intriguée et donné envie d'en savoir plus sur cette adaptation. A suivre ...
Dans les oeuvres originelles le personnage du major s'appelle Motoko Kusanagi, elle n'était donc à la base pas occidentale :) d'où le mécontentement de certains spectateurs mettant en avant cette fâcheuse manie de faire du whitewashing !
SupprimerJe pense que pour savourer le film il ne faut surtout pas le comparer aux oeuvres précédentes. Il s'agit là, à mon sens, d'une nouvelle histoire clin d'oeil plus ou moins fidèle mais néanmoins respectueux.
Le film est en effet plus occidental côté casting. Mais il y a tout de même l'excellent Takeshi Kitano.
Ah d'accord. Effectivement c'est le terme whitewashing que je cherchais ! Ca m'agace fortement d'ailleurs.
SupprimerCa tombe bien, je ne connais pas les oeuvres précédentes alors si j'y vais je le regarderai d'un oeil neuf.
Tiens Kitano sensei, ce mec est un génie !
Oui et il est nickel dans le rôle ! Par contre pour en revenir au choix d'une actrice blanche.... dans l'anime le major s'appelle certe Motoko Kusanagi mais en la voyant elle est pas vraiment typée Asiatique ! Donc à la limite le choix d'une occidentale pour le film n'est pas non plus totalement farfelu !
Supprimerperso j'ai vu l'animé, il y a quelques années. dans mon souvenir, malgré le côté science fiction et modernité, je l'avais trouvé lent. pour le film j'ai juste vu la bande annonce qui collait à l'animé. merci pour ton avis sur le film
RépondreSupprimerDe rien ! Si jamais vous allez voir le film n'hésitez pas à revenir nous donner votre avis. Peut-être le trouverez-vous moins long que l'anime. Il dur 1h47 mais l'action est rythmée on ne voit guère le temps passer.
SupprimerJe te rejoins partiellement sur les points positifs que tu soulignes et cela fait plaisir de lire un article qui n'est pas seulement "à charge", comme on en lit beaucoup sur ce film. Néanmoins, ce film n'apporte pas suffisamment au genre (SF) ni à la réflexion (transhumanisme), du coup je suis ressorti vraiment déçu contrairement à toi (et en dépit des qualités que tu cites) et je me suis même un peu ennuyé pendant la séance.
RépondreSupprimerPar contre, désolé de te contredire, mais lorsque tu écris que "en 1h47 les personnages semblent juste manquer de temps pour évoluer pleinement" je pense que tu invoques une mauvaise raison, car le film d'Oshii y parvenait parfaitement en 1h25 (et ce film continue d'être un référence du genre plus de 20 ans après sa sortie). Même si ton article ne consiste pas en une comparaison des deux oeuvres comme tu le précises au début, il me semblait quand même bon de le rappeler pour te prouver que la profondeur d'un personnage ou d'un scénario est indépendant de sa durée, mais tient à d'autres qualités dont la version de Sanders semble dépourvu.
Merci quand même de ton analyse et de ton passage récent sur www.culturedeconfiture.fr, c'est toujours intéressant de découvrir des avis différents ou divergents !
Disons que la durée aide tout de même car à la base si on met les animes GITS 1 et 2 c'est plus long que 1h47 ça aide un peu pour développer... GITS et GITS innocence de Oshii totalisent 83 + 99 minutes.
Supprimer1h47 même si on a les bonnes idées et l'envie c'est court pour donner une réflexion profonde, du corps aux personnages, se concentrer sur l'univers. En 1h47 on ne peut que survoler tout cela et pourtant il y avait matière à faire ! Ce qu'Oshii a fait d'ailleurs !
En tout cas merci pour ton avis et pour cet échange !
Au plaisir de te relire prochainement ici ou sur culturedeconfiture !