samedi 29 avril 2017

Les Gardiens de la Galaxie, Vol.2, de James Gunn



Les Gardiens de la Galaxie, l'équipe d'aventuriers la plus improbable de cet univers, sont engagés par un peuple à la peau dorée pour protéger leurs interêts et se retrouvent à nouveau au coeur d'un déferlement d'ennuis colossaux tandis que les origines de Star Lord se voient révélées avec l'apparition d'Ego, son père.
Fort de la réussite que fut le premier opus en 2014, arrivé comme un Ovni  et une bouffée de fraicheur dans l'univers Marvel, James Gunn, le réalisateur (et co-scénariste), nous livre son "Volume 2" des aventures des (nouveaux) Gardiens de la Galaxie. Et on peut dire que le contrat est agréablemement rempli.

Un road movie Intergalactique 

Le premier opus avait présenté le rassemblement de (anti)héros n'ayant rien à voir entre eux, si ce n'est qu'ils vivaient tous plus ou moins en marge de la société galactique (fille de despote interplanétaire, pilleur de trésors, assassin, voleur, monstre végétal...) et qu'une intrigue les a uni pour sauver la galaxie. Dans ce second volet, James Gunn fait le choix de raconter leurs aventures et leurs ennuis les plus abracadabrants, mais surtout de mettre l'accent sur l'histoire et les relations de ces protagonistes entre eux et avec les personnages secondaires de la saga.

Les Gardiens de la Galaxie démarre in Media res (au milieu des choses) mettant tout de suite le spectateur dans le feu de l'action, et à partir de là le film de s'arrête plus ! Comme un road movie spatial, les ennuis intergalactiques et les situations ubuesques s'enchaînant jusqu'à la fin grandiose. Le scénario mêle des scènes d'action excellentes et rythmées à  des séquences plus calmes aux retombées émotionnelles, creusant le passé de certains personnages, donnant ainsi corps et profondeur à cette brochette de bras cassés. Un cocktail savament dosé d'humour, d'action et d'émotion qui, même si le scénario n'est pas très compliqué, sait maintenir le grand spectacle tout en rendant les personnages attachants.

Plusieurs personnages secondaires sont developpés ou bien introduits dans cet opus : Youndu et ses ravageurs gagnent beaucoup en background : une vrai bande de fripouilles-pirates, drôles et pathétiques à la fois; leur capitaine accèdant durant le film au statut de héros à part entière (comme un certain Barbosa dans une autre saga...). Il est à regretter que Mantis ne soit pas plus développée mais ses échanges et dialogues avec Drax apportent une touche décalée et humoristique à plusieurs scènes.

Les protagonnistes sont toujours autant second degré que dans le premier épisode, avec leurs répliques, leur humour parfois douteux et leurs prises de becs. L'alchimie fonctionne parfaitement, leurs caractères s'équilibrant, et aucun d'entre eux ne volant la vedette aux autres : chacun a une scène qui lui est dédiée.

Un Space Opera Pop

Esthétiquement, le film est irréprochable. Le générique de début donne d'emblée le ton, plongeant les spectateurs dans une mise en scène sur deux plans mêlant humour et action. La direction artistique est plus que maitrisée, avec ses couleurs chatoyantes et pop et ses décors délicieusement rétros-disco par moment. On a beau être dans un environnement extraterrestre, le déferlement de couleurs colle parfaitement à l'esprit du film et ne perturbe en rien le spectateur (à l'instar de d'autres films de superhéros tels que Green Lantern pour ne citer que lui). Cela appuie d'autant mieux l'aspect pop 80's de ce film porté par une musique de Tyler Bates et une bande son de groupes des années 70.  Le film se permet même une plongée dans le psychédélique lors des scènes sur la planète d'Ego où les textures et les décors rappellent les images fractales et la contre-culture des années 60

Les modélisations de Rocket et Groot sont parfaites. Le premier, campé par Bradley Cooper est un des gros ressort humoristique du film, vénal, odieux mais diablement astucieux ! Bébé Groot est quant à lui attendrissant et drôle, à contre emploi du colosse végétal qu'il était dans le premier épisode.

L'aspect étrange des univers ou des extraterrestres rencontrés est bien amené, jouant sur des codes plus rétros que d'autres films de space opera (Star Treck, Star Wars...) mais conservant un lien avec l'esthétique Marvel... Le film se veut moins sérieux que ces prédécesseurs, épique mais moins sombre, un peu décalé et potache par moment. Chose confirmée par le générique de fin totalement disco et qui ne compte pas moins de cinq scènes suplémentaires post ou inter-générique.

Un concentré de références aux années 70-80

Personnellement j'ai adoré ce film. Il n'est pas alambiqué scénaristiquement mais généreux dans le spectacle qu'il donne à voir, bourré de références (drôles pour la plupart), c'est une véritable ode aux gosses qui comme moi ont connus les années 80, avec tout ce qu'elle comportaient : l'impression que tout était possible, les séries, les comics, les acteurs (et les films), les musiques toujours présentes des 60's et des 70's, l'esthétique... 
Mais les années 80 ont aussi été le berceau de la multiplication des divorces, de l'éclatement de la structure familiale et de la famille monoparentale.
Car c'est de ça dont il s'agit : hors de l'aspect nostalgique d'une époque, avec ses références et son esthétique ainsi que le coté grande aventure qui ne se prend pas trop au sérieux, ce film parle des parents et du temps perdu, d'amis et des moments passés avec eux. En bref Les Gardiens de la Galaxie rappelle que ce qui est important c'est d'être ensemble, d'être une famille !

Lord Kavern

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