"Il faut rendre à César ce qui appartient à César" : tout a commencé en 1963 avec la parution d'un roman de science-fiction, signé Pierre Boulle, intitulé "La Planète des Singes". Fort de son succès à l'échelle planétaire ce roman a fait l'objet de plusieurs adaptations cinématographiques.
Nous retiendrons entre autre la version de 1968 de Franklin J. Schaffner, premier volet d'une saga suivie en 1970 par "Le Secret de la Planète des Singes" (de Ted Post), en 1971 avec "Les évadés de la Planète des Singes" (de Don Taylor), en 1972 par "La conquête de la ¨Planète des Singes" et en 1973 "La bataille de la Planète des Singes" (ces deux derniers sont réalisés par J. Lee Thompson).
En 1974 et 1975 c'est à la télévision que nous retrouvons l'univers de Pierre Boulle avec deux séries dont une d'animation. Ensuite c'est le calme plat !
Ce n'est qu'en 2001 que "La Planète des Singes" revient dans les salles obscures avec à sa tête Tim Burton ! Un film qui n'a pas fait l'unanimité et que j'ai trouvé, pour ma part, fort décevant.
Dix ans s'écoulent avant qu'une nouvelle trilogie voit le jour. Et c'est Rupert Wyatt qui, en 2011, nous offre un premier opus excellent : "La Planète des Singes : Origines". En 2014 c'est Matt Reeves qui prend le relais pour un second volet tout aussi réussi avec "La Planète des Singes : L'Affrontement".
Nous sommes en 2017 et le dernier film est sorti hier en avant-première. "La Planète des Singes : Suprématie", réalisée par Matt Reeves vient achever une trilogie dynamique, esthétique et touchante.
César, à la tête des Singes, doit défendre les siens contre une armée humaine prônant leur destruction. L’issue du combat déterminera non seulement le destin de chaque espèce, mais aussi l’avenir de la planète.
Après le succès mitigé de la version de Tim Burton, cette saga était attendue et a su trouver son public. Des singes rendus plus vrai que nature grâce à la motion capture, un scénario irréprochable et une esthétique poussée à son paroxysme donnent corps à cet univers et plongent le spectateur dans une magnifique fresque épique.
"La Planète des Singes : Suprématie" clos une trilogie franchement réussie. Ce final porté par Andy Serkis (qui prête son corps à César comme il l'avait fait pour King Kong ou Gollum) affrontant Woody Harrelson, ne laisse pas indifférent. Et du haut de ses 13 ans, Amiah Miller suprend par sa présence. Sans jamais prononcer un mot, à la simple force de ses expressions, celle qui interprête Nova, offre une très belle prestation, apportant douceur et humanité dans ce combat.
S'il y a moins d'action que dans dans les deux précédents opus, ce long-métrage ne perd jamais en rythme. C'est plus un voyage dans les pas de César, une quête de liberté pour son espèce et la recherche d'appaisement, auquel est convié le spectateur.
CinéVor souligne une ambiance oscillant entre "western sauvage et films de samouraïs". On ne peut que lui donner raison. César, ravagé par la perte de sa compagne et d'un de ses fils, en oublie ses valeurs et voit sa soif de justice se muer en vengeance. De l'aspect western nous retiendrons les chevauchées dans des étendues sauvages et cette sensation que tout va se terminer dans un face à face dont l'issue semble incertaine.
Derrière un spectacle visuellement surprenant et saisissant le scénario est abouti. Des décors somptueux, des SFX qui s'intègrent parfaitement à ces derniers et un jeu d'acteurs qui atteint la perfection n'ont pas masqué une histoire touchante et bien écrite. La peur et l'espoir sont ici traités avec justesse, sans pathos et avec une juste dose d'humour (au travers du personnage de "Méchant Singe").
Il devient rare qu'un film parvienne si bien à offrir une qualité visuelle sans faire l'impasse sur le scénario et les émotions. C'était sans doute un pari ambitieux mais ce volet final est passionnant, fort, sublime à tout point de vue ! L'ensemble est portée par une BO envoûtante, signée Michael Giacchino, qui donne de la profondeur au film, renforçant l'ambiance plus introspective ce cet opus.
"La planète des Singes : Suprématie" est un "Ape-pocalypse Now" intense qui referme, avec brio, cette trilogie.
Lady Fae
Merci Lady Fae pour cette analyse en profondeur du film.
RépondreSupprimerJ'ai beaucoup aimé les deux précédents volets. Hâte de voir celui-ci !