dimanche 29 décembre 2013

The Hunger Games : un succès littéraire et cinématographique


The Hunger Games est une trilogie de science-fiction dystopique qui a été écrite par Suzanne Collins. Les trois volets intitulés Hunger Games, L'Embrasement et La Révolte sont parus en Octobre 2008, Septembre 2009 et Août 2010.

Adaptée pour le cinéma, cette trilogie dont le premier opus est sorti dans les salles obscures en 2012, se déroule dans un futur où les nations actuelles de l'Amérique du Nord ont été détruites. Reste Panem, une nation totalitaire, dont le pouvoir est centralisé au Capitole. Autour de celui-ci, 13 Districts composent le reste du pays. Ces districts fournissent au Capitole des ressources telles que l'énergie, les matières premières et les denrées alimentaires, et sont bien loin du luxe qui y règne.


75 ans avant le début du premier roman les districts se sont révoltés mais leur rébellion a échoué conduisant le District 13 à son anéantissement total, bombardé par le pouvoir en place et rayé de la carte de Panem. Ces événements sont connus sous le nom de "Jours Sombres".
Pour punir cette révolte et rappeler chaque année au peuple de Panem sa soumission, des jeux nommés Hunger Games (Jeux de la faim) sont organisés. Chacun des douze districts restants est tenu de sélectionner lors d'une "moisson", "un tribut mâle" et un "tribut femelle" âgés entre 12 et 18 ans qui combattront jusqu'à la mort dans une arène, ne laissant qu'un survivant alors désigné comme vainqueur.
Ces jeux sont diffusés à la télévision pour le divertissement des citoyens du Capitole alors que ceux des districts sont contraints et forcés de voir leurs enfants mourir, leur rappelant ainsi chaque année l'échec de leur révolte et la suprématie du président Snow et du Capitole. The Hunger Games c'est du pain (pour les pauvres) et des jeux (pour le loisirs des plus aisés) !!!
Au fil des trois romans nous allons suivre Katniss Everdeen, tribut volontaire (pour sauver sa jeune soeur tirée au sort pour combattre) du 12ème District. De l'arène à la révolte, Katniss, aidée de Peeta ("tribut mâle" du District 12 et amoureux de Katniss), va tout tenter pour faire faillir l'hégémonie du Capitole.

Les romans, la recette d'un succès

Présenté comme un roman pour jeunes adultes je craignais de me retrouver face à trois livres un brin menés par la romance entre Katniss et Peeta. Il n'en ai rien ! Suzanne Collins nous emporte dans un univers dur dont la violence n'est nullement atténuée par l'histoire d'amour entre nos deux héros. 
Ceux qui craignaient que l'histoire ne se résume qu'à un combat long au coeur d'une arène ne seront pas déçus non plus. L'auteur prend le temps de planter le décor et met peu à peu en place un univers angoissant et dictatorial, où l'humain n'a sa place que si il produit et rentre dans le rang.
Le lecteur averti ne peut lire ce roman sans sentir planer au dessus de lui les relents des guerres passées et surtout de la dictature d'Hitler lors de la seconde guerre mondiale.
Suzanne Collins a su jouer des contrastes entre la pauvreté extrême du District 12 qui extrait le charbon des mines et le faste du Capitole où règnent les fêtes, le culte de l'extrême beauté et l'opulence (lors des fêtes les invités se font vomir pour pouvoir manger de nouveau). 
Les nombreuses références à l'histoire de l'humanité (guerres, combats de gladiateurs, exploitation des plus pauvres...), les personnages contrastés, l'ambiance étouffante du totalitarisme font du roman un véritable chef-d'oeuvre. Dans ce péplum futuriste les allusions à la Rome antique sont bien présentes : il suffit de se pencher sur les noms des personnages pour s'en rendre compte : Caesar Flickerman, le président Coriolanus Snow, Seneca Crane, Claudius Templesmith...
L'écriture fluide et rythmée fait de la trilogie une oeuvre qui se dévore : 24h m'ont suffit pour vivre l'intégralité de l'épopée de Katniss.
Je ne vous en dis pas plus si ce n'est que je recommande à un public plus large que les jeunes adultes de se plonger à son tour dans le secret des Districts de Panem !

Même à l'écran le sort est favorable à cette trilogie


Vient le moment où on découvre au travers d'une bande-annonce que le livre qui nous ont conquis va être porté à l'écran. De deux choses l'une : on le redoute et on fuit ou on se lance en croisant les doigts pour ne pas assister à un éventuel gâchis.
D'un naturel curieux je me suis laissée tenter et j'ai donc poussé la porte du cinéma ! On le sait tous on se fait notre propre film quand on lit et on a peur d'être déçu devant son adaptation. 
Pour moi ce ne fut pas le cas. D'un bout à l'autre du premier opus j'ai été transportée. Le jeux des acteurs est irréprochable tant pour les premiers rôles que pour les seconds (mention spéciale à Woody Harrelson dans le rôle du mentor Haymitch Habbernaty et à Lenny Cravitz dans le rôle du styliste Cinna).
Suzanne Collins a gardé un oeil sur son oeuvre en faisant partie de l'équipe chargée du scénario des films. Le résultat est à la hauteur des romans : on retrouve l'ambiance présente à la lecture, les décors sont grandioses que ce soit en pleine nature, au Capitole ou dans l'arène, les costumes sont plus beaux que nous n'aurions pu l'imaginer en nous contentant des livres.
Force est de constater que l'adaptation est une véritable réussite à tout point de vue. Ceux qui l'ont vu me comprendront si je vous dis que j'avais la chair de poule en voyant l'entrée des tributs sur leur char et que j'étais admirative devant les costumes de Katniss et des citoyens du Capitole. La costumière Judianna Makovsky a fait des merveilles et ses tenues sont le parfait reflet du faste et du luxe du Capitole.


Le film est fidèle au roman et en sortant de la séance je me suis dit vivement le second volet. Novembre 2013 : le voilà enfin ! Et là encore une bonne surprise. Tous les ingrédients du livre y sont : personnages, événements et l'arène des 75ème Hunger Games est absolument semblable aux descriptions de Suzanne Collins.
Le film joue sur des éléments visuels qui nous rappellent qu'il s'agit bien là d'une dictature : drapeaux, esplanades, le Président Snow lors de son discours d'ouverture des Hunger Games nous fait penser à un autre dictateur tristement célèbre.

 

La musique des deux premiers opus accompagne parfaitement le cours de l'histoire. Elle souligne les événements marquants du film et sait se faire plus discrète si nécessaire. Une chanson en particulier a retenu mon attention. Les paroles glorifient Panem et la mélodie conforte dans cette impression d'un pouvoir suprême indestructible.


Les bruitages additionnels (coups de canon au décès des tributs, sifflements des geais moqueurs...) sont eux aussi un ingrédient de la réussite de l'adaptation cinématographique. Tout cela renforce la puissance des images et plongent le spectateur au coeur de l'aventure.

A noter tout de même que l'adaptation n'est pas adressée à un jeune public : certaines scènes de combat sont assez dures d'autant plus qu'elles mettent en scène la mort de jeunes tributs.
Cependant je recommande ce film à toutes celles et ceux qui ont dévorés les romans : ils seront ravis de voir cet univers porté à l'écran !

Battle Royale vs The Hunger Games, la polémique


Lors de la sortie de Hunger Games j'ai entendu parler du film Battle Royale de Kinji Fukasaku sorti en 2000 et adapté lui aussi du roman de Koushun Takami. Je l'ai donc vu il y a peu pour me faire une idée ! 
Certes on retrouve le principe de jeunes envoyés dans un arène pour combattre trois jours durant jusqu'à la survie de l'un d'entre eux. Mais pour moi la ressemblance s'arrête là ! Dans Battle Royale les adultes redoutent les jeunes enclins à la violence et à la désobéissance et votent la loi Battle Royale pour les envoyer sur une île s'entretuer. 
Le film met surtout l'accent sur ce qui se passe pendant le jeu et occulte en grande partie le contexte qui a poussé à la mise en place de la "Battle Royale".
N'hésitez pas à venir donner votre avis sur ce sujet ! Plagiat ? Inspiration ? 

Lady Fae


dimanche 22 décembre 2013

"Les Terres Promises" de Mestr Tom et Richard Mesplède

Illustration de couverture : Olivier Brazao

Une Terre.
Deux sociétés distinctes.
D'un côté, les barbares des montagnes du Nord. Ils essaient à tout prix de se fondre dans la population des hommes des plaines.
De l'autre, les gnomes du Petit Peuple qui fuient leur vie d'esclave.
Les divinités respectives, Polinas et Mogdolan, ont envoyé leur élu pour que chaque peuple puisse atteindre sa terre promise.
Et si c'était finalement aux deux tribus de trouver leur voie ?

"Les Terres promises" a été écrit par Mestr Tom et Richard Mesplède. L'ouvrage fait partie de la collection Voyages en Orobolan dont vous pouvez suivre l'actualité ici : http://www.orobolan.fr/

Un récit manichéen...

Le récit nous plonge dès le début dans le conflit qui secoue le monde d'Orobolan en mettant en scène la discussion de deux divinités : Polinas et Mogdolan. Au travers du roman le peuple des gnomes, voulant s'affranchir de l'esclavage et vivre en paix loin de la cruauté des hommes, va mener sa révolution pour gagner sa terre promise tandis que les barbares vont déserter leurs montagnes glacées pour avoir droit eux aussi leur territoire.
L'histoire met en scène ces deux peuples, leurs révoltes et leurs guerres face aux humains civilisés et surtout face à  une conjuration de barons avides et cruels qui voit d'un très mauvais oeil l'émancipation des uns et la volonté d'expansion des autres.
Au travers de plusieurs personnages et des deux divinités, les tumultes du monde d'Orobolan se dévoilent, parfois de façon un peu manichéenne. On aurait aimé plus de nuances : au contraire on se retrouve avec des peuples peut-être trop contrastés : où quand les gentils esclaves persécutés se battent contre les méchants humains civilisés et esclavagistes.

... prévisible, alambiqué et quelque peu maladroit.  

L'intrigue est quelque peu prévisible :  le lecteur se laissera plus porter par l'accomplissement personnel de chaque protagoniste que par des révélations inattendues. Il est tout de même plaisant dans le récit de voir certains personnages évoluer au fur et à mesure de leur quête.
Il est parfois perturbant de suivre un récit ponctué de noms de personnages alambiqués et nombreux et de descriptions assez longues qui font perdre le rythme du récit. Ce foisonnement de détails perd quelque peu le lecteur et l'éloigne de l'intrigue.
Malgré le travail des deux auteurs on regrette les fautes qui ont échappé à la relecture ainsi qu'une écriture un peu maladroite (phrases parfois trop longues...).

Cependant force est de constater que le roman plaira aux jeunes adeptes de Fantasy pour leurs premiers pas dans cet univers littéraire.

Lord Kavern

jeudi 12 décembre 2013

Rencontre avec Elodie Boivin auteure de "Chaos - Continuum 9"

Nous avons eu la chance de pouvoir interviewer Elodie Boivin, auteure de "Chaos - Continuum 9". Un échange spontané devant un café ! Voilà lecteurs de quoi attiser votre curiosité !


L'Etrange Librarium : Bonjour ! Vous avez publié votre roman "Chaos : continuum 9". Pouvez vous vous présenter à nos lecteurs et présenter votre roman ?

Elodie Boivin : Bonjour ! Je m’appelle Élodie Boivin, je suis franco-québécoise et je vis à la campagne près de Saint-Malo avec mon chum dessinateur et mon chat Attila (Là où il passe, tout trépasse). Outre l’écriture de SF, je suis la coloriste de la bande dessinée Cézembre. (Aire Libre, Dupuis). En gros, je fais du coloriage toute la journée !
Chaos – Continuum 9 est l’histoire de Ferwanie Shemar, une jeune fille de 17 ans qui découvre par un beau jour de juin 2013, qu’elle vient en réalité de 2050. Chaos est une épopée à travers les siècles et les dimensions parallèles, une histoire de voyage dans le temps, mais un temps déformé, transformé par un groupuscule machiavélique, les Akbals qui se sont approprié le pouvoir de la machine, la Quanta. Enchevêtrée dans un imbroglio quantique, Ferwanie traverse des mondes chamboulés à la recherche de Celui-qui-sait… et d’une île !

Couverture par Nicolas Malfin

E.L : Qu'est ce qui vous a amené à écrire ? Quelle est votre formation (est-elle en rapport avec l'écriture ?) ?

E.B : Quand j’ai pris conscience que je ne savais décidément pas dessiner ! Plus sérieusement, lorsque j’ai créé "Les Délirants délires d’Élie", une série de strips sur l’actualité politique québécoise de l’année 2005, j’ai réalisé que j’avais pris beaucoup plus de plaisir à écrire cette BD qu’à la dessiner.
Puis de fil en aiguille, après une rencontre passionnante avec ledit dessinateur cité plus haut que j’ai rejoint en France en 2006, j’ai occupé le poste d’assistante-documentaliste dans le C.D.I. d’un collège. Je me rappelle encore de cette foule de jeunes envahissant le CDI pour écouter parler la québécoise avec son drôle d’accent ! J’étais tellement dérouté de les voir s’installer dans la bibliothèque sans ouvrir un seul livre, que je les questionnais tour à tour sur leur passion, pour courir ensuite dans les rayons chercher un bouquin sur leur sujet de prédilection. Ils ont du me prendre pour une dingue ! Ce fût un échange très drôle et très enrichissant.
C’est probablement à cette époque qu’il y a eu le déclencheur, ce fameux « appel de l’aventure ». J’ai voulu transmettre ma passion pour la lecture, celle-là même qui m’enflamme depuis mon enfance. C’est dans cet endroit génial, plein à craquer d’une foisonnante documentation que j’ai pris mes toutes premières notes pour Chaos

Je n'ai aucune formation en rapport à l'écriture, si ce n'est qu'à 20 ans, lorsque j'ai débarqué en France pour la deuxième fois, (j'ai fait plusieurs allers-retours entre la France et le Québec) avec mon DEC en sciences humaines en poche (équivalent au BAC+2), j’ai travaillé comme maquettiste de presse et d’éditions à Paris où j’y ai côtoyé bon nombre de journalistes, écrivains, reporters et rewriters.

Pour l’anecdote, c’est à cette époque que j’ai participé à l’université d’été des éditions Hachette qui avait lieu pendant le festival de photojournalisme « Visa pour l’Image » à Perpignan. Nous, les « étudiants », devions éditer un magazine résumant nos quatre jours de festival, et au lieu de faire la maquette, je me suis improvisé reporter en interviewant les trois photographes invités d’honneur : Batho, Horvat et Knapp. Quand j’y pense, j’en ai encore des sueurs froides, ce fut un travail colossal pour la petite graphiste esbaudie que j’étais alors ! Mais quel souvenir !


E.L : Quelles sont vos sources d'inspiration en SF/fantastique ? Vos "maitres" en littérature ? Vos coups de coeur au cinéma ?


E.B : La littérature ! Le cinéma et les séries SF, les webzines et magazines comme Galaxies, les sites et magazines scientifiques, les livres d’architecture, de design, d’astronomie, d’archéologie, de robotique. Je suis fascinée par les avancées scientifiques et technologiques, je m’extasie de l’intelligence de l’homme, de son imagination. Cela m’inspire beaucoup.
Je regarde la chaîne Discovery Science, les émissions de Stephen Hawking et Michio Kaku, et je m’éclate avec les reportages sur les O.V.N.I.
J’ai lu un tas de Science et vie junior, une vraie mine d’or pour créer les inventions futuristes présentes dans mon roman.
Mais l’inspiration est partout : cet été, en regardant peindre ma nièce Lise, j’ai trouvé l’idée futuriste d’un système de transport : après lui avoir demandé la permission d’utiliser son dessin dans la suite deChaos, nous avons créer ensemble l’héroïne qu’elle y interprèterait. Elle était aux anges, et du coup, moi aussi.

Dans Chaos, je me suis également inspiré de mes voyages pour imaginer les mondes traversés par Ferwanie. C’était plaisant d’y décrire mes coins préférés et ça donnait un côté crédible à toutes ces époques déformées. J’ai dépeint, entre autre, l’ambiance, le paysage et le décor du chalet de mon père, situé dans les monts Valin du Saguenay, où les truites argentées sautent toutes seules dans la chaloupe ! (Foi de fille de pêcheur).

Mon maître : Howard Philip Lovecraft. Dans tous ses écrits, et dès la fin de la première page, j’ai déjà les poils qui se dressent d’effroi. Un délice. J’aime P.G. Wodehouse, j’ai d’ailleurs utilisé le personnage du majordome dans Chaos ainsi que dans mes nouvelles, clin d’œil à son hilarant Jeeves. Mon côté fleur bleue me fait relire, les dimanches pluvieux au coin du feu, les Jane Austen. Et le reste du temps, à la moindre occasion : je lis de la SF de tous les auteurs (je les aime presque tous) tout genre confondu. Rien ne me fait plus plaisir que de découvrir l’univers d’un écrivain que je ne connaissais pas.

Ah les films SF ! Il y a souvent de bonnes idées visuelles, de l’inventivité dans les décors et les outils technologiques, mais la plupart du temps, au niveau du scénario, je reste sur ma faim. J’ai un faible pour les Alien (le 4en particulier),  les Star Wars – les premiers, et pendant qu’on est dans les années 80, les Retour vers le futur ! J’ai bien aimé Oblivion, la Guerre des Mondes, L’Agence, Cloud Atlas, District 9, Inception… et pour les décors hallucinants, le remake de Total Recall. Prométhéus m’a ennuyé, Elysium m’a exaspéré… Enfin, je retombe en enfance avec les Harry Potter.


E.L : comment s'organise le travail autour de l'écriture ? Avant apres la publication ? Pendant l'écriture : un moment de la journée où vous écrivez le mieux ? Un rituel autour de l'écriture ?

E.B : Pour l’écriture de mes nouvelles comme pour Chaos, lorsque l’idée est là, je la laisse germer, je furète sur internet, je lis des magazines en rapport avec cette idée ou pas, je classe par dossiers des images, photos, reportages et autres trouvailles. Je prends pas mal de notes, j’ai un petit cahier qui ne me quitte jamais. Et puis je réfléchis beaucoup. Je vais dans mon jardin, au bord de la plage ou dans les champs pour m’aider, dans le silence, à mettre en place tout ce travail de recherche. Je sculpte le verre, je bouquine ; pendant ce temps, l’histoire tourne en boucle dans ma tête. Ça mijote ! Ensuite, vient le plus dur* : s’installer devant mon ordi et écrire. Je n’aime pas me lever trop tôt le matin, je suis même plutôt un oiseau de nuit, et pourtant je préfère écrire le matin. J’écoute de la musique dans un casque, un bon mug de café chaud… Souvent, je commence par retranscrire sur word les notes prises la veille (on appelle ça de la procrastination) et enfin, vient le moment où je me lance, j’écris la première phrase et après zou ! C’est parti !
Ma journée idéale : matin écriture, après-midi écriture (sieste) et relecture (ratures), soirée lecture (recherche). Les ballades en tout temps, selon la météo – à peine capricieuse, de la belle Bretagne…

J’ai un échange épistolaire depuis des années avec un ami scénariste, avec qui d’ailleurs, j’ai écrit un scénario de film déjanté… prochainement sur vos écrans ! (On a bien le droit de rêver, non ?!) Il relit mes textes et me donne son avis. Notre conversation hebdomadaire est pour moi aussi épanouissante que vitale. Space is the limit, Em !

Après la publication, il y a un moment de flottement, c’est la période où je reprends mon souffle, où j’éprouve le besoin de me ressourcer…  mais en même temps, ce sont quelques jours bizarres où je ne sais plus trop à quel saint me vouer, ni par où commencer pour entamer l’écriture de la prochaine aventure. J’abrège cet entracte par la lecture de mon « Cahier d’idées », bondé. Une ballade sur le Sillon n’est pas mal non plus.

* En réalité, le plus difficile c’est d’écrire sans être constamment dérangé par les petits tracas quotidiens dont je vous épargnerai la liste, trop longue.


E.L : Autre chose à nous faire partager vous avez carte blanche ! (remerciements, retours que vous avez eu de vos lecteurs, ce qui vous plait en SF ? Ce que vous souhaitez transmettre en écrivant ? Récompenses ou prix reçu pour votre livre ? Invitation à visiter votre blog, futurs projets ? ....)

E.B : Carte blanche ? Vraiment ! Alors j’en profite :
Remerciements : à ma mère, c’est l’occasion, elle qui m’a appris à toujours me relever après un échec. Grâce à ses continuels « Pense positif ! » martelés pendant mon enfance, j’ai aujourd’hui un moral à toute épreuve. Comme on dit chez nous : j’lâche pas la patate !

Le plus joli retour sur mon roman Chaos vient de la belle-fille adolescente de ma sœur qui m’a dit : « Il est génial ton livre, Élodie ». C’est fou le bien que peut faire cette petite phrase passée en boucle dans ma tête lorsque le doute s’installe.

Ce que je souhaite transmettre en écrivant : le goût de la lecture, le plaisir procuré par un bon livre. J’ai beaucoup de peine pour ceux et celles qui n’aiment pas lire. Que c’est triste ! Lire, c’est s’aventurer dans un monde merveilleux, c’est vivre une histoire à travers sa propre imagination. C’est ce que j’ai tenté de faire comprendre aux jeunes du CDI : les convaincre qu’un livre les plongerait dans un univers où ils découvriraient le bonheur !

J’ai eu de bons échos pour mon roman et j’en suis heureuse. En parallèle, j’écris aussi des nouvelles, et j’ai reçu fin octobre, lors du Festival de Science-Fiction Les Intergalactiques de Lyon, le prix René Barjavel pour ma nouvelle « Impress Genetic Inc. ». Recevoir ce prix a été pour moi, non seulement un honneur et une grande joie, mais aussi l’approbation de mes pairs – l’un des membres du jury était l’écrivain SF Sylvie Lainé. Une très belle rencontre.
Vous pouvez lire cette nouvelle en ligne dans L’Incontournable magazine : http://www.lincontournable-magazine.fr/ (magazine N°5, page 23)

Mes projets : j’écris en ce moment deux nouvelles pour répondre à des appels à textes. Je trouve intéressant de participer à des concours à thème, c’est un bon exercice. Les contraintes de temps et de thème imposé m’incitent à être plus concise. Et j’aime décidément beaucoup le format nouvelle.
Je réfléchis toujours au tome 2 de Chaos… je ne suis pas encore prête pour l’écriture, mais ça prend forme.
Et puis, j’ai déposé ma candidature pour une résidence d’écriture. Je croise les doigts !

Concernant Chaos, j’ai créé un blog contenant exclusivement des photos retouchées et dessins que j’ai réalisés afin d’illustrer l’univers de mon roman :
Voici mon blog où je présente mon travail de coloriste et où je parle de mes écrits :
Ma première nouvelle « Le Fauteuil » est publiée dans le n°20 de Géante Rouge :
http://www.galaxies-sf.com/geante_rouge/achat_numero.php
Lien de ma maison d'éditions : http://www.black-ebook.com/Chaos/Chaos.html Vous pouvez vous procurez Chaos Continuum 9, dans toutes les bonnes librairies numériques !

Ah ! Mince, j’ai failli oublier ! Dernièrement, j’ai écrit la biographie de l’auteur et dessinateur Nicolas Malfin pour son artbook "Blue Adventures". Celui-là même qui a dessiné la splendide couverture de Chaos dont j’ai fait la mise en couleurs… Un bien bel échange.

Merci à Aurélie pour cette agréable interview (autour d’un bon café).
Salutations amicales à tous !
Allez lire !

Propos recueillis par Lady Fae

samedi 7 décembre 2013

Interview de Stéphane Réthoré, réalisateur de 300 000 kilomètres/seconde


 ©Photos: Camille Corbetto 

L'Etrange Librarium : Nous venons de regarder votre court métrage qui nous a beaucoup plu. Pouvez vous vous présenter à nos lecteurs et parler de votre film ?



Stéphane Réthoré : J'ai 31 ans et suis originaire de Nantes. 
Après une fac d'Arts du Spectacle (Paul Valéry à Montpellier) et une école de Cinéma (CinéCréatis à Nantes, je suis monté sur Paris il y a 4 ans pour travailler en tant que réalisateur et monteur (surtout sur des films d'entreprises et des reportages TV).
En parallèle, j'ai commencé par monter des projets de fausses publicités (en étant un peu sur tous les fronts : écriture, storyboards, réalisation) pour me faire la main en apprenant à raconter des histoires très courtes (moins de 40 secondes). 
Puis l'envie de me lancer dans l'aventure du court métrage est arrivée. 


300 000 KILOMETRES / SECONDE est donc mon premier court-métrage qui est devenu, lors de l'écriture avec le romancier Sylvain Blanchot, très vite un projet de long métrage. 

C'est en écrivant le scénario du court-métrage que nous nous sommes rendus compte que le sujet était plus vaste que prévu et que l'histoire et les personnages se développaient d'eux mêmes.
 Nous sommes donc partis sur l'idée de plutôt écrire un pilote de long métrage : le court constituant en fait la première partie du long.
 
Comme il difficile de monter directement un projet de long en France (d'autant plus qu'il s'agit d'un film de genre(s) : un mélange d'aventure/Film noir avec une touche de Science-Fiction), nous avons opté pour la solution suivante : écrire le long métrage et réaliser le pilote, pour avoir plus de chance d'intéresser les productions en posant, dès le court-métrage, les bases de l'histoire, ainsi que tous les éléments du long : personnages, ambiance, esthétique, rythme, musique, comédiens, etc...

Maintenant que le court est terminé, nous avançons donc sur l'écriture du long, pour pouvoir présenter aux productions au moins un synopsis global de l'histoire, accompagnée du court-métrage. 
Et si le projet intéresse quelqu'un, nous pourrons véritablement écrire le scénario. Car même si de nombreux morceaux sont déjà écrits, c'est encore un travail en cours.



E.L: quelles sont vos sources d'inspiration en littérature et au cinéma ? Qui sont vos "maitres" en SF ?
S.R: Il y en a beaucoup ! Sans ordre de préférence :
Pour le cinéma : Frankenheimer, Carpenter, Noe, Scorsese, De Palma, Gilliam, Truffaut, Amenabar, Scott (les 2), Spielberg, Kubrick, Lynch, Burton, Niccol, Curtiz, Mac Tiernan, Leone, Penn (père et fils), Hitchcock, Wilder, Stone, Blier, Lumet, Cameron, Tati, Tavernier, Kitano, Lucas, Refn, Aldrich, Gondry,Welles, Proyas, Woo, Coppola, Peckinpah, Grangier, Fincher, Mann (père et fils), Marker, Tarkovski, Friedkin, Audiard (fils), Soderberg, Lang, Cohen Bros, Romero, Polanski, Verneuil, Hawks, Renoir, Ray, Cassavetes, Chaplin, Aronofsky, Zemeckis, Dante, Verhoeven, Godard (mais pas tout), Antonioni, Jarmush, Lee, Jonze, Tourneur, Kurosawa, Fassbinder, Fellini (mais pas tout), Capra, Fuqua, Miyazaki, Forman, Lean, Allen, Raimi, Lasseter, Bird, Landis, Nolan, Wise, Demme, Mendes, Edwards, Altman. Et j’ai dû en oublier quelques uns…
En littérature : pour ce projet plutôt SF donc, mais pas seulement, (toujours sans ordre de préférence): Verne, Dick, Bradbury, Asimov, Silverberg, Andrevon, Bordage, Sheckley, Wells, Crichton, King, Finney, Clark, Barjavel, Manchette…

Le jeu vidéo aussi : surtout Heavy Rain et L.A Noire.
Mais la référence majeure pour le court métrage était la série Tv des années 60: The Twilight Zone (La Quatrième Dimension)



E.L : Nous avons pensé au livre "Le voyageur imprudent" de Barjavel en voyant votre film. Qu'est ce qui vous a donné envie de vous "attaquer" au voyage dans le temps ?

S.R : Oui Le voyageur imprudent est aussi une des nombreuses références du projet.
 
Personnellement j'ai toujours été fasciné par le voyage temporel, les choses que cela pourrait permettre, mais aussi les dangers que cela peut impliquer. 

C'est avant tout un formidable moyen de raconter une histoire. 
Comme tout thème de science-fiction : il permet de mieux parler du monde actuel, en utilisant continuellement la métaphore. 

Au début du projet, une idée me trottait dans la tête depuis quelques temps déjà : écrire une histoire de chasse à l'homme sur fond de voyage dans le temps. 
Et... le reste est venu très vite.
 
Tout ce qui touche au temps me passionne de toute façon : je peux rester des heures à observer des détails de vieilles photographies. 
Par exemples des photos de rues parisiennes du début du siècle : plus la photo est de bonne qualité et plus on arrive à s'immerger dans l'image. Des photos inédites et en couleur datant d'avant la Première Guerre Mondiale ont été retrouvées il y a peu, on peut les trouver en haute définition sur le net : passez au moins 5min devant l'une d'elle et je vous garantis que vous allez voyager dans le temps !

E.L : comment s'organise le travail de réalisation d'un film ? Avant, pendant après le tournage ? Comment avez vous choisis l'équipe qui vous entoure (acteurs, l'équipe technique, le choix de la musique ?) 



S.R : Entre l'écriture du scénario et le film fini il s'est passé 3 ans. Le plus rapide a été l'écriture. 

Ensuite il a fallu commencer à chercher de l'argent pour donner vie à l'histoire et aux personnages. 
C'est à partir de là que les difficultés ont commencé !
 
J'ai tout d'abord constitué un gros dossier contenant tous les éléments que j'ai jugé nécessaires à la bonne préparation du film : 
 j'ai dessiné un storyboard complet en niveaux de gris (les dessinateurs sauront de quoi je parle :) ) afin de pouvoir être plus précis sur les indications d’ombre et de lumière. Chaque plan étant donc dessiné, cela permettait déjà de sentir le rythme et l'ambiance des scènes.

Le dossier contenait également des recherches de costumes et décors, en couleurs. Ces illustrations ont été faites par Camille Corbetto
Le dossier comprenait aussi un petit paragraphe sur chaque personnage du film, expliquant son passé, ses motivations, ses traits de caractère. Cette partie a été importante plus tard pour le travail de préparation avec les comédiens.

Il y avait aussi des références pour l'image (photographies, mais aussi photogrammes de films, etc...)

Le découpage technique (avec des indications très techniques donc, destinées aux chefs de postes image et son)

Et encore pas mal de petites choses...


Le but était de pouvoir être très clair sur les intentions du film.
 C'est un projet ambitieux, un film d'époque qui plus est : pas le droit à l'erreur !
Avec ce gros dossier j'ai donc commencé par rencontrer les comédiens, pour leur parler du projet.

Une fois les 5 comédiens trouvés, j'ai lancé une campagne de crowdfunding pour obtenir une partie du budget du film, et ainsi donner du poids au projet. Puis j'ai trouvé une boite qui m'a proposé d'être producteur délégué.


Puis le projet était lancé et ça a été la rencontre avec l'équipe. 

J'ai rencontré tous les chefs de postes un par un (toujours avec dans les mains ce gros dossier !) pour parler avec eux du projet.

Je les ai ensuite laissé constituer leur équipe comme bon leur semblait.
 

On a ensuite planifié le tournage : ça s'est fait en février 2012, il était important de tourner en hiver pour condenser le tournage au maximum : le film se déroulant intégralement de nuit, on a ainsi pu tourner un maximum de plans en un minimum de jours car c’est le moment de l’année où les nuits sont les plus longues.
On a tourné de 20h à 6h du matin, pendant 8 nuits (dont 2 en studio).




Un mois plus tard le montage était fait, et on a commencé la très longue phase des VFX : environ 1 an et demi de postproduction. 
(Les soirs et weekend car toute l'équipe du film est bénévole).

La postproduction a été un gros boulot car beaucoup d'effets "invisibles" ont été réalisés : comme par exemple effacer tel ou tel élément de décor qui n'existait pas à l'époque du film. Tout ce qui était affiches, pubs, signalétique, etc... était à effacer pour coller au maximum au Paris d'origine. Même si, avec les recherches que l'on a faites, on s'est vite rendu compte que le Paris des années 50 n'était pas si beau que l'on croit ! 
Les rues et façades de bâtiments étaient souvent sales et mal entretenues, assez loin de ce qu'on a en tête.


La post-production s'est donc enfin achevée il y a quelques semaines et l'avant première a eu lieu il y a quelques jours au cinéma Max Linder à Paris.



 ©Photos: Camille Corbetto

E.L : vous avez présenté le film pour la première fois le 30 novembre, un grand moment pour vous ?! Quel accueil a réservé le public à votre court métrage ?

S.R : Personnellement beaucoup de stress avant, mais beaucoup de bonheur pendant !

195 personnes se sont déplacées spécialement pour voir le film (et juste ce film). 
Certains ont même fait une croix sur leur grasse matinée du samedi car la projection a eu lieu à 11h, d'autres ont fait le déplacement d'autres villes spécialement (Nantes, Montpellier, Lille, Le Havre...)

Les retours ont été très positifs, le public a été unanime : ils ont tous envie de voir la suite de l'histoire. 


En en ayant discuté avant avec Sylvain (Blanchot, le co-scénariste) il était pour nous important de rencontrer le public dès le court-métrage, pour pouvoir discuter avec lui du projet: ce qu'il a aimé, moins aimé, etc... 
Un débat a eu lieu dans la salle entre le public et l'équipe, juste après le film.


©Photos: Camille Corbetto 
 
C'est d'autant plus important pour notre démarche de recherche de production pour le long métrage que de montrer au(x) futur(s) producteurs que le public du film est déjà clairement identifié: il s'adresse autant aux amateurs de films de genre qu'aux novices, les fans de littérature SF y trouvent également leur compte car de nombreux thèmes y sont cités, sans oublier les enfants et les ados. Le cinéma a longtemps considéré les ados comme un public peu exigeant mais c'est totalement faux, et même si la tendance commence enfin à évoluer dans le bon sens, c'est une chose à ne surtout pas ignorer.
 
Le projet et les thèmes qu'il développe sont donc destinés en priorité à un public adulte mais seulement.

E.L : si vous souhaitez ajouter ce qui n'a pu être dit précédemment c'est à vous (remerciements, anecdotes de tournage, comment se procurer le film...) :

S.R : Pour voir le film : Le court métrage part dans plusieurs festivals nationaux et internationaux durant les prochains mois, en espérant qu'il obtienne plusieurs sélections. Rien n’est gagné.
La prochaine diffusion aura lieu à Lyon le 21 décembre pendant la soirée Le Jour Le Plus Court De l'Année.
Pour les autres diffusions, il suffit d'aller faire un tour sur la page Facebook du projet , où des news seront mises à jour régulièrement concernant les prochaines diffusions.

Nous allons aussi passer quelques jours à Cannes en mai prochain pour montrer le film et je l'espère faire quelques rencontres importantes.
Puis dans un second temps le film sera disponible en Bluray, DVD et VOD.

Il est également possible pour les pros qui voudraient voir le film dès maintenant de nous contacter directement par mail.

Je souhaiterais, pour finir, remercier une nouvelle fois toutes les personnes grâce à qui ce projet a pu voir le jour:
Les 130 donateurs Ulule grâce à qui on a pu obtenir une bonne partie du budget du film, toute l'équipe qui a su endurer des conditions de tournage difficiles dues au manque de moyens et aux conditions météorologiques compliquées (!), ainsi que les figurants et surtout les comédiens qui ont cru au projet dès le départ, et qui nous ont permis de vivre la première partie de cette grande aventure !

Propos recueillis par Lady Fae

300 000 kilomètres/seconde de Stéphane Réthoré

©Etienne Bolo

300 000 Kilomètres /Seconde est un court métrage de 18 minutes, réalisé par Stéphane Réthoré (Co-scénarisé avec Sylvain Blanchot).
L'avant première a eu lieu le 30 novembre dernier, à Paris et a rassemblé 195 personnes. venues découvrir le travail de l'équipe. 

Nous avons eu la chance de pouvoir découvrir le film et d'échanger avec le réalisateur autour de ce projet.
Le synopsis : Paris, 1956. Lucien Lacroix (interprété par Thomas Cousseau), inventeur, a repris les recherches de son défunt père et a créé une montre permettant de voyager dans le temps. Décidant de partir pour Genève afin de faire breveter son invention, il est suivi par deux mystérieux individus...


Cliquez sur l'image pour voir le trailer

Le film retranscrit parfaitement le Paris du milieu des années 50, avec un soupçon de Super Science*. On y retrouve l'ambiance des vieux films noirs,  le jeu des acteurs et la façon de filmer sont en adéquation avec l'époque dépeinte. L'équipe a œuvré pour que nul anachronisme n’apparaisse : les costumes, les décors, les automobiles et accessoires... rien n'a été laissé au hasard.

Ce court métrage est une agréable surprise dans un paysage cinématographique français qui avait quelque peu délaissé les genres SF et Fantastique. On se rapproche ici des univers de Barjavel ( Le voyageur imprudent) et de H.G Wells (La machine à explorer le temps), avec un clin d’œil au cinéma de Michel Audiard (Les tontons flingueurs) et de la grande époque du cinéma français des années 50 en général.
 
A noter que ce projet est le pilote d'un long métrage en préparation, dont on attend impatiemment la sortie. Vous en saurez plus en lisant l'interview du réalisateur Stéphane Réthoré.

*Super Science : Science très en avance sur son époque, popularisée dans les récits Pulp du début du XX siècle.

Lord Kavern

mercredi 4 décembre 2013

Interview de Delphine Wysocki, auteure de Lucynda Dubois un avenir compromis.



L'Etrange Librarium : Nous venons de lire "Lucynda Dubois, un avenir compromis". Quelles ont été vos sources d'inspiration ? Qui sont vos "maîtres" en littérature ?

Delphine Wysocki : Mes sources d’inspirations ? Vous allez rire, mais ce sont mes rêves ! Aussi loin que je m’en souvienne, j’ai toujours fait des rêves plus étranges les uns que les autres. Et, il y a quelques années, les mêmes têtes revenaient sans cesse. Je me suis donc dis : "Et si j’écrivais ce qui se passe dans mes rêves ?"
Je n’ai pas vraiment de "maîtres" en littérature. Il y a beaucoup de livres que j’aime, mais encore aucun réel coup de cœur. J’aime la science fiction, mais trop de détails et trop de technique peuvent empêcher de se plonger totalement dans l’histoire, on en perd vite le fil si l’on ne reste pas concentré dans l’histoire (et si on a le malheur de faire une pause de quelques jours dans sa lecture, on ne sait plus où l’on en est). J’aime la Bit-lit, mais bien souvent, malheureusement, une majorité du livre est consacrée à la vie et aux sentiments des personnages, certes importants, mais qui ne laisse, de ce fait, que peu de place à l’action.J’ai donc voulu faire un mélange des 2 genres.

E.L : Qu'aimez vous et qu'est ce qui vous attire dans l'univers de la science fiction, bit lit, fantasy fantastique  ?

D.W : Pour tous les genres : j’aime m’évader ! Plus l’on s’éloigne de la réalité, plus j’accroche à la lecture. Dans les lectures, savoir que l’univers est infini et que nous ne sommes pas seuls, l’approche psychologique de certains romans qui nous font penser que nos problèmes paraissent mineurs, ou que cela pourrait être bien pire, les créatures fantastiques, immortelles, aux pouvoirs immenses, qu’on nous dit vivre parmi nous, donne une facette mystérieuse à notre monde réel et nous pousse à nous questionner : tout cela est-il vraiment issu de notre imagination, ou, si l’on remonte les siècles, y a-t-il un fond de vérité ? Je crois que l’on aura jamais la réponse !

E.L : En littérature SFFF et bit lit quels auteurs aimez vous ? Quels livres avez vous aimé ?

D.W : Anne Rice reste un des auteurs que j’aime le plus, avec Stephen King (La ligne verte, Dôme, Salem…), mais aussi Aldous Huxley, dont j’ai dévoré "Le meilleur des mondes". 
Sinon, j’aime Dracula de Bram Stocker, la saga « La communauté du sud », les premiers tomes des Anita Blake, la Saga des Lunes, La Maison de la Nuit, les livres relatant les contes oubliés de France et de Pologne. Plus récemment, j’ai lu Vivants d’Isaac Marion, j’ai bien aimé le livre, plus riche que le film. Il n’y a pas un genre que je préfère à un autre, cela dépend de l’histoire, des personnages.

E.L : Comment s'organise le travail autour de l'écriture ? Avant et après la sortie du livre ? Pendant l'écriture : un moment de la journée où vous travaillez le mieux ? un rituel autour de l'écriture ?

D.W : Quand les idées se bousculent dans ma tête, je m’isole aussitôt dans ma chambre, au calme, et je me mets à écrire jusqu’à épuisement ! Seuls mes chats sont autorisés à rester avec moi dans ces moments. Si je ne peux pas m’isoler, j’ai toujours un calepin sur mon pour noter mes idées.
Je n’ai pas de planning préétabli, où l’on fait autant de pages ou chapitres par semaines, jusqu’à telle date, ensuite on commence la correction à telle date, jusqu’à telle autre date… non, ce n’est pas pour moi ! C’est mon imagination qui me guide, je peux écrire des dizaine de pages en quelques jours, et rester des semaines sans écrire une ligne !
Je n’aime pas me forcer à écrire vite. Ça se ressent forcément dans le livre, on n'arrive pas à s’immerger dans notre histoire, à donner plus de peps aux actions… je préfère prendre mon temps, lire et relire certains passages, en modifier d’autres pour qu’ils se rapprochent de ma vision des choses…

E.L : Comment en êtes vous arriver à écrire ? Quelle a été votre formation ?

D.W : Alors, vous voulez connaître ma formation ? j’ai commencé par faire un Bac scientifique, j’ai enchainé avec un diplôme en maintenance informatique, il y a quelques années, et cette année, j’ai obtenu mon diplôme d’Esthéticienne ! Ce n’est pas du tout ma formation qui m’a poussé dans cette voie, non. L’idée même d’écrire a été plutôt soudaine. A une époque, je faisais beaucoup de rêves liés au surnaturel et au fantastique, plus les mois passaient, plus j’en faisais… Alors un jour, me rendant compte que les mêmes personnes étaient présentes dans mes rêves, j’ai décidé d’écrire ce que je voyais la nuit. Puis, la nuit suivante, je vivais la suite de l’histoire, alors j’allais l’écrire aussi, et ainsi de suite…
Mon imagination a comblé le reste ;)

E.L : Autre chose à nous faire partager c'est ici vous avez carte blanche ! (les remerciements, vos futurs projets d'écriture, à qui vous conseiller votre livre.... bref tout ce qui ne rentrait pas dans les questions et que vous souhaitez partager !)

D.W : Je tenais à remercier L’étrange Librarium pour cette magnifique chronique que vous avez fait ! Sachez juste que le tome 2 est dans la phase finale et qu’il sortira dans quelques mois. Encore plus d’émotions fortes, encore plus d’actions et de rebondissement… Je n’ai pas commencé le tome 3 de la saga, cela devra attendre un peu, car je suis sur un nouveau projet. Une histoire bien plus sombre, réservée à un public adulte. Je n’en dirai pas plus pour le moment, car je n’en suis qu’au tout début de l’écriture, mais j’ai déjà l’histoire en tête…
Concernant le tome 1 de Lucynda Dubois, afin de comprendre au mieux mon héroïne, qui a 20 ans dans le livre, je conseille tout de même d’avoir le même âge, ou d’être suffisamment mûr, afin de comprendre toute la complexité de ce qu’elle ressent, même si le roman est abordable à partir de 15 ans ! Pour une personne trop jeune, il y a un risque de ne pas cerner toute la profondeur du personnage et ainsi trouver le roman « trop jeunesse », par exemple, alors que c’est loin d’être le cas.  Je pense que Lucynda ressemble a beaucoup de filles, et que beaucoup s’identifieront à elle. Elle est très attachante !
Une petite demande, à ceux qui liront mon roman : Qu’avez-vous penser de Thomas ? ;)

Retrouvez Delphine Wysocki sur Facebook et sur son blog !

Propos recueillis par Lady Fae