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lundi 20 janvier 2014

"Shona, L'aventurière intrépide" de Aline Montesanti et Antony Balbo


Au fin fond de l'univers, dans un autre système solaire, existent des mondes habités par des peuples techniquement avancés. Shona, nouvelle recrue à bord d'un bâtiment spatial, fait une rencontre extraordinaire lors d'une escale sur une planète où la civilisation est nettement moins évoluée. L'amour, l'aventure, l'action avec un zeste d'humour selon les circonstances seront les principaux caractères de cette aventure romanesque...

Ce roman de fantasy a été écrit par Aline Montesanti et Antony Balbo et publié chez "Mon petit éditeur".

Aux confins de la galaxie, des clichés bien présents !

Soyons francs le récit réserve aux lecteurs bien peu de surprise. Tous les ingrédients étaient pourtant là pour en faire un roman de fantasy agréable : voyage dans un autre système solaire, péripéties des héros, présence d'un grand danger et rencontres annoncées dans le résumé comme extraordinaires. Autant dire que l'astronef peine à décoller ! L'intrigue est cousue de fil blanc, les relations amoureuses entre les personnages sont dignes d'un feuilleton télévisé et très prévisibles. Les auteurs ont pourtant tenté de mettre dans leur roman des rebondissements mais là encore ils sont attendus et perdent ainsi de leur effet. En bref le vide intersidéral se fait vite ressentir !

Une écriture maladroite

Si les héros du roman se perdent dans l'infini (et au-delà !!!) il en va de même pour le lecteur ballotté entre des conjugaisons et concordances de temps pour le moins surprenantes ("... elle marcha droit devant, quand soudain face à elle, un homme armé.... bloquait ainsi l'accès.") et des expressions fantasques ("... les habitants de cette planète étaient vêtus pour la plupart des femmes, d'un corselet et d'une longue jupe en tissus préliminaire..."). Vous me direz pour le zeste d'humour promis on est servi !
Force est de constater que l'intrigue est rapidement masquée par une écriture maladroite (on peut aussi mentionner une ponctuation parfois inappropriée qui fait perdre du sens au récit). Le lecteur se trouve bien vite plongé dans un profond coma cryogénique.

Passionné(es) de SFFF passez votre chemin, vous ne trouverez dans ce roman que de pâles relations sentimentales. Il ne suffit pas de mettre nos héros en orbite pour obtenir un bon récit de science-fiction.

Lady Fae



dimanche 22 décembre 2013

"Les Terres Promises" de Mestr Tom et Richard Mesplède

Illustration de couverture : Olivier Brazao

Une Terre.
Deux sociétés distinctes.
D'un côté, les barbares des montagnes du Nord. Ils essaient à tout prix de se fondre dans la population des hommes des plaines.
De l'autre, les gnomes du Petit Peuple qui fuient leur vie d'esclave.
Les divinités respectives, Polinas et Mogdolan, ont envoyé leur élu pour que chaque peuple puisse atteindre sa terre promise.
Et si c'était finalement aux deux tribus de trouver leur voie ?

"Les Terres promises" a été écrit par Mestr Tom et Richard Mesplède. L'ouvrage fait partie de la collection Voyages en Orobolan dont vous pouvez suivre l'actualité ici : http://www.orobolan.fr/

Un récit manichéen...

Le récit nous plonge dès le début dans le conflit qui secoue le monde d'Orobolan en mettant en scène la discussion de deux divinités : Polinas et Mogdolan. Au travers du roman le peuple des gnomes, voulant s'affranchir de l'esclavage et vivre en paix loin de la cruauté des hommes, va mener sa révolution pour gagner sa terre promise tandis que les barbares vont déserter leurs montagnes glacées pour avoir droit eux aussi leur territoire.
L'histoire met en scène ces deux peuples, leurs révoltes et leurs guerres face aux humains civilisés et surtout face à  une conjuration de barons avides et cruels qui voit d'un très mauvais oeil l'émancipation des uns et la volonté d'expansion des autres.
Au travers de plusieurs personnages et des deux divinités, les tumultes du monde d'Orobolan se dévoilent, parfois de façon un peu manichéenne. On aurait aimé plus de nuances : au contraire on se retrouve avec des peuples peut-être trop contrastés : où quand les gentils esclaves persécutés se battent contre les méchants humains civilisés et esclavagistes.

... prévisible, alambiqué et quelque peu maladroit.  

L'intrigue est quelque peu prévisible :  le lecteur se laissera plus porter par l'accomplissement personnel de chaque protagoniste que par des révélations inattendues. Il est tout de même plaisant dans le récit de voir certains personnages évoluer au fur et à mesure de leur quête.
Il est parfois perturbant de suivre un récit ponctué de noms de personnages alambiqués et nombreux et de descriptions assez longues qui font perdre le rythme du récit. Ce foisonnement de détails perd quelque peu le lecteur et l'éloigne de l'intrigue.
Malgré le travail des deux auteurs on regrette les fautes qui ont échappé à la relecture ainsi qu'une écriture un peu maladroite (phrases parfois trop longues...).

Cependant force est de constater que le roman plaira aux jeunes adeptes de Fantasy pour leurs premiers pas dans cet univers littéraire.

Lord Kavern

mercredi 11 septembre 2013

"Peter", de Nicolas Duval, Ou l’approche de la réalisation d’un rêve d’enfant






Né de la plume de James Matthew Barrie en 1902, "Peter Pan" a été source d’inspiration pour de nombreuses adaptations cinématographiques. 

Pièce de théâtre a l’origine, plusieurs réalisateurs ne tardèrent pas à se "pencher sur son berceau", notamment Walter Lantz en 1925 pour un film d’animation proche de l’adaptation libre. 
Viendra ensuite le Walt Disney en 1953 qui contribuera à asseoir le personnage dans l’imaginaire de chacun. 
Source inépuisable d’inspiration, "Peter Pan", sera également adapté en bande dessinée en 1990 par le dessinateur Régis Loisel, lequel signera une série de 6 volumes où il donnera au personnage un côté beaucoup plus sombre. 
Après un réel succès, c’est cette version que le réalisateur Nicolas Duval choisira de mettre en scène, sous la forme d’un court-métrage présentant les premières scènes marquantes de l’œuvre, à la manière d’un conte de fée pour adulte. 
Le film nous fait découvrir un Peter enfant, le Peter Pan avant celui de Sir James Matthew Barrie. Nous savons tous que Peter Pan est l’enfant éternel, qui hait les adultes et dont l‘ennemi juré est le Capitaine Crochet. 
Mais comment en est-il arrivé là ? 
Londres, 1887. Famine, froid et misère plantent le décor. 
Elevé par une mère tyrannique et alcoolique, Peter ne trouve son salut que dans les rêves et les contes qui libèrent son imagination. Un soir, l’enfant, après une violente dispute avec sa mère, se refugie sur les docks. C’est alors que lui apparaît une jolie petite fée qui l’emmène au Pays Imaginaire afin qu’il devienne leur sauveur. 

Ici commence la fabuleuse histoire de Peter un petit enfant des quartiers pauvres de White-Chapel qui deviendra plus tard Peter Pan. Il affrontera alors le terrible Capitaine Crochet dans une lutte interminable pour le bien de leur trésor et la survie de toute l’île...


Entretien avec Nicolas Duval ( 2012) 


Quel a été ton premier contact avec le 7ème art ? 
Après avoir fait le storyboard de mon court-métrage "Raging-Ball", j’ai démarché les producteurs qui ont aimé et m’ont aidé pour le faire. 

Comment s’est passé la rencontre avec Régis Loisel ?
J’avais préparé le casting de la mère et de "Peter", un dossier de presse très abouti sur l’ambiance et le ton pour préparer notre rencontre. Régis a été séduit et m’a donné carte blanche. 

Nous savons qu’il n’est pas facile de trouver les financements nécessaires pour un court-métrage, comment as-tu procédé ? 
J’ai trouvé un mécène qui m’a donné le budget nécessaire pour le tournage. La chaîne 13ème rue m’a acheté "Raging-Ball", ce qui m’a permis d’investir dans le pilote "Peter" et pour la partie post-prod, tout à été fait de façon bénévole. 

Pourquoi la production a-t-elle été aussi longue ? 
3 ans c’est long mais je n’avais pas envie de dénaturer la bande dessinée de Régis, et le film devant servir à démarcher les producteurs, il fallait donc qu’il soit de la meilleure qualité possible. Ce sont les effets-spéciaux qui ont mis le plus de temps car les intervenants ont tous travaillé bénévolement sur "Peter", faute de budget. 

Le court-métrage a-t-il reçu une approbation du public ?
Le film était attendu depuis déjà un moment et suivi de près sur internet, la presse, etc. mais je ne m’attendais pas à un tel engouement ! Les fans de Régis Loisel apprécient beaucoup. Même les cinéphiles dubitatifs sur l’adaptation y trouvent un intérêt certain. Je suis un peu bluffé par le fait que des gens d’univers différents et parfois même diamétralement opposés aiment mon film. L’appréciation du pilote ne se cantonne pas juste aux fans de la BD ou des univers d’heroic fantasy mais touche un très large public. Les gens en ressortent avec des yeux d’enfant et l’envie d’en voir beaucoup plus. 

Que retiens-tu de ton année passée à promouvoir "Peter" dans les festival ? 
Le stress à chaque projection, des rencontres fabuleuses, des moments inoubliables. 

As-tu d’autres projets en parallèle ? 
Grâce à "Peter", beaucoup d’auteurs me proposent des projets d’adaptations de bande dessinées mais également des romans. Je travaille aussi sur des scénarios originaux pour la télévision.

Vous pouvez retrouver Nicolas Duval sur sa page Facebook et suivre l'actualité du film Peter sur la page officielle.


Notre avis : 

Hum, hum, bon, c’est à nous, maintenant. 
Peter Pan… Vaste sujet. 
Issu de nos rêves d’enfants, il semblerait que tout soit parfait pour ce personnage légendaire, ainsi que pour son amie Clochette. 
Du moins, ça, c’est dans la version "sucrée" pour les plus petits. Quoi de plus normal que de fournir aux enfants une version idéale du monde ? 
Pour les créateurs Régis Loisel et Nicolas Duval, c’est une toute autre affaire. 
Quand on connait la série "Peter Pan" en bande dessinée, on peut difficilement s’imaginer mettre en scène un tel monument…. 
Et bien Nicolas a relevé le défi, et avec bonheur. 
Il a réussi l’exploit de nous faire vivre quelques précieux instants à Londres, dans la rue et la neige, et à frissonner devant un capitaine crochet plus vrai que nature. 
Véritable "road- runner" des festivals, Nicolas a parcouru de nombreux kilomètres pour la promotion de son œuvre. Ainsi, "Peter" a été diffusé dans des endroits aussi variés que Strasbourg, Berlin, Lodz en Pologne, et même à Louxor, en Egypte. 
Il est à noter que la petite fée Clochette, personnage emblématique de l’œuvre, est incarnée par Leslie Bourgoin, la chanteuse de R&B. 

                                    
Version filmée/Version dessinée

On peut aisément deviner les difficultés de casting pour "coller" au maximum aux personnages d’origine, voici donc la liste de nos heureux élus : 

Peter .......................................................................Raphaël Boshart 
Mère de Peter........................................................Corinne Masiero 
La fée Clochette..................................................... Leslie Bourgoin
Le capitaine Crochet..........................................François Levantal 
Mouche......................................................................Michel Muller 
Pan...................................................................................Jules Sitruk 

Vous l’aurez compris, nous sommes séduit par ce court métrage d’adaptation, tant par sa qualité de réalisation, que par la gentillesse et la proximité de ses concepteurs. 
Si vous avez l’occasion d’aller le voir, et de rencontrer Nicolas Duval, vous passerez forcément un moment d’exception. 
Et puis, regardez bien…, vous verrez peut être une étoile filer, qui sait ? 

A toute,

Olaff KISSØN 

jeudi 8 août 2013

Interview de Patrick Couton, traducteur de Terry Pratchett

Terry Pratchett et Patrick Couton
Source photos : Elbakin.net et Wikipedia

Nous avons eu le plaisir de pouvoir échanger par mail avec Patrick Couton, traducteur des récits SF de Terry Pratchett.        
Un grand merci à Patrick pour le temps qu'il a consacré à répondre à nos questions ! 


Patrick Couton : Tout d’abord, j’ai commencé à traduire Terry Pratchett en 1993, et je continue encore aujourd’hui, puisque j’ai terminé « Roublard » (qui devrait sortir en octobre), que j’arrive au bout du « Monde merveilleux du caca » (très court texte prévu, je pense, pour novembre), et que je vais attaquer la « Science du Disque-monde » n°3 en collaboration avec Lionel Davoust.


L'Etrange Librarium : Pour commencer peut être un petit point sur comment vous êtes arrivé à la traduction et au milieu de la SF (un petit speech sur votre parcours : formation, diplôme...). Avez vous une autre activité en dehors de la traduction ?

Patrick : Je suis arrivé à la traduction un peu par hasard, sans aucune formation. Je m’étais pourtant inscrit dans une école de traducteur interprète à Tours après le bac, mais j’ai préféré à l’époque mener une vie de patachon et jouer de la guitare plutôt qu’aller en cours, si bien qu’au bout de trois ans je suis revenu à Nantes sans le moindre diplôme. J’ai alors travaillé dans une banque quelques années avant de passer musicien professionnel en 1974.
Au début des années 80, je suis devenu un habitué de la librairie l’Atalante qui venait d’ouvrir. J’étais un gros lecteur de romans policiers depuis tout jeune, et de SF depuis une dizaine d’années. L’Atalante, qui commençait à éditer des biographies et des romans, m’a demandé en 1984 si je ne voulais pas essayer de traduire une autobiographie de Jim Thompson, auteur américain de polars. J’ai accepté, et n’ai pas arrêté depuis, parallèlement à la musique qui reste mon métier principal.

E.L : Comment avez vous connu Terry Pratchett ? (rencontre en festival SF ? mise en relation par des connaissances communes). Quand avez vous commencé à le traduire ?

Patrick : L’Atalante m’a proposé en 1993 de traduire le Disque-monde de Terry Pratchett. Je n’en avais encore jamais entendu parler. Je ne l’ai rencontré personnellement qu’en 2003, quand il est venu à Nantes pour les Utopiales.

E.L : Comment s'organise le travail de traduction d'un ouvrage de Terry ? (parle-t il assez le français pour valider un choix de traduction ou est ce le travail de l'éditeur en France ?). êtes vous en contact régulier avec Terry pour discuter de l'avancée des traductions ? Vous donne t il des pistes pour vous plonger dans l'univers (références à d'autres auteurs, dessins pour vous imaginer son monde ....) ?

Patrick : Une fois que j’ai terminé la traduction d’un roman, je vérifie auprès d’un ami anglo-saxon des points litigieux avant de la remettre à l’éditeur. Jusqu’à il y a quelques années j’interrogeais par courriel Terry Pratchett quand le copain séchait sur un détail, mais je m’en abstiens aujourd’hui. Je ne veux plus l’embêter avec ça, il a d’autres soucis. Je ne suis d’ailleurs pas sûr qu’il appréciait que je lui pose des questions. Il préfère visiblement que ses traducteurs se débrouillent tout seuls. Il ne parle ni ne lit le français, c’est donc uniquement l’éditeur qui valide mes traductions.

E.L : Qu'aimez vous dans la Science Fiction (que ce soit au cinéma ou en littérature : vos auteurs ou réalisateurs favoris ?). Et plus particulièrement qu'est ce qui vous a poussé à accepter de traduire les oeuvres de Terry Pratchett  (qu'aimez vous dans le histoires qu'il écrit ?) ?

Patrick : Je ne lis plus guère de SF. Mais quand je la dévorais dans les années 70, j’aimais bien Philip Dick, Robert Silverberg, Philip José Farmer, Cordwainer Smith, Jack Vance et d’autres. Rien de bien original, quoi.
C’est l’humour de Terry Pratchett qui m’a donné envie de le traduire quand l’Atalante me l’a proposé.



Propos recueillis par Lady Fae


Et pour les fans de Terry Pratchett rendez vous ici : http://www.vademecum-dm.com/