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samedi 22 avril 2017

Le syndrome du crocodile, de Thierry Dufrenne



Cédric est totalement paralysé et muet à la suite d’un grave accident. Emprisonné avec ses souvenirs et ses regrets au fond de son lit, il n’a d’autre occupation que de regarder les pigeons par la fenêtre de sa chambre. 

Jusqu’au jour où il se retrouve propulsé dans la tête de l’un d’entre eux. Ivre de liberté, il vole avec lui … et assiste à un meurtre dont il est le seul témoin.
Comment faire pour dénoncer le meurtrier dans ce nouveau corps emplumé ? D’autant plus qu’il a désormais un œuf à couver !

Thierry Dufrenne, un nom qui revient régulièrement sur le blog de L'Etrange Librarium ! En effet je vous avais déjà parlé de deux de ses romans (Le Labyrinthe de Darwin et La Némésis de Darwin) et d'une nouvelle, Effets Secondaires.

Avec Le Syndrome du Crocodile, nous retrouvons avec grand plaisir le style élégant de l'auteur. Une fois de plus il offre à ses lecteurs un thriller où le fantastique se distille ça et là, nous plongeant dans un récit qui trouve avec justesse son équilibre entre investigations et surnaturel.

Au travers d'une écriture sobre, efficace et fluide, Thierry Dufrenne nous entraîne dans un environnement qu'il connaît bien pour y travailler depuis plus de trente ans : l'univers médical, source d'inspiration pour lui. L'auteur mêle habilement son savoir dans le domaine paramédical à l'étrange qui s'invite dans des enquêtes policières sombres, réalistes et dont le suspens n'a rien à envier aux intrigues des romans de Franck Thilliez ou Jean-Christophe Grangé.

Mais Thierry Dufrenne ne s'en tient pas à plonger son public dans des ouvrages aux qualités stylistiques et narratives indéniables. Il explore également dans chacun de ses romans, la psychologie de ses personnages, leur donnant ainsi une profondeur qui pourrait laisser à penser qu'ils existent vraiment ! Avec Le Syndrome du Crocodile, l'auteur pousse également à une réflexion sur le droit à disposer de sa (fin de) vie.

Thierry Dufrenne signe là un excellent thriller fantastique où le personnage principal nous interroge sur un sujet d'actualité délicat et encore tabou qui fait débat : le choix d'une fin de vie décente et l'euthanasie.

Lady Fae

jeudi 25 août 2016

La Némésis de Darwin, de Thierry Dufrenne


"Lorsque le médecin légiste réussit à désolidariser le corps de la filette de celui de sa grand-mère, tout un monde grouillant et rampant - avec ou sans pattes -, fut surpris par la soudaine clarté. Sous les expressions de dégôut des policiers, l'écosystème se tortilla un peu plus ou s'enfuit, leur prouvant qu'il existait bien une vie après la vis mais pas celle qu'ils imaginaient."
Août 2012
Des pentagrammes et d'étranges graffitis, tracés à la craie, recouvrent les fondations de l'hôpital de Semier. Juste au-dessous : le cadavre d'une femme tuée par une morsure au cou.
Quels liens avec la série de meurtres et disparitions qui terrorisent la ville ?
En déchiffrant les inscriptions, le lieutenant Cathy Thomassin va remonter la piste du tueur, et aussi remonter le temps, jusqu'à son propre passé.

Suite du Labyrinthe de Darwin, La Némésis de Darwin de Thierry Dufrenne peut cependant être lue indépendamment car l'enquête menée par le lieutenant Thomassin est complète. On y retrouve Jeannette, héroïne bien malgré elle du premier opus. Le récit étant suffisament détaillé, on comprends fort bien qui elle est et de quoi il retourne sans avoir lu le Labyrinthe de Darwin (que je vous recommande !).

Si le livre s'annonce comme un thriller, l'auteur ne manque pas de teinter son ouvrage de fantastique. Discret mais bien présent, un voile de mystères flotte sur le récit, embrumant les esprits les plus rationnels.
Dons de voyacne ou rétrocognition* d'une enfant, présence de vampires, apparitions de pentacles...transforme le quotidien de Cathy Thomassin (déjà rencontrée dans Effets secondaires) en charge de l'enquête sur des meurtres en séries et des disparitions, en un voyage aux frontières du réels.

Rythmé et efficace le récit ravit les amateurs de thrillers fantastiques. Le style de Thierry Dufrenne n'est pas sans rappeller l'univers sombre de Jean-Christophe Grangé (Kaïken, L'empire des loups...) ou l'impitoyable univers de Franck Thilliez (La Chambre des morts, Pandemia...). Cependant l'auteur se détache de ces derniers et offre à son lecteur un récit original. Sa connaissance du monde médical est un véritable atout pour permettre à son roman de dépeindre les réalités du travail des légistes, des enquêteurs sur les scènes de crime... 
Thierry Dufrenne entraîne sans peine un lecteur bien ancré dans le réel vers un monde où toutes ses certitudes doivent être reconsidérées. Comme dans les oeuvres de Stephen King nous en venons à nous demander qui sont les véritables monstres : ces créatures ténébreuses cachées dans notre imaginaire et qui attendent la nuit tombée pour venir nous hanter ou tout simplement l'Humain ?

Il est regrettable de ne pas entendre parler plus souvent de l'écrivain car les trois ouvrages que j'ai eu le plaisir de lire méritent d'être mis en avant dans la littérature policière. Ses romans malgré leur noirceur sont un régal pour l'imagination. Le lecteur n'a en effet aucune difficulté à se créer son propre film en plongeant dans les limbes nées sous la plume de Thierry Dufrenne. Une plume noire et accérée comme les serres d'un corbeau.

Lady Fae

*La rétrovision ou rétrocognition ou encore postcognition est un terme du vocabulaire paranormal désignant une perception extra-sensorielle (métagnomie) du passé. (source Wikipédia)

dimanche 28 décembre 2014

Effets secondaires, de Thierry Dufrenne


Qui est cet étrange fantôme, qui terrorise les étudiants des écoles paramédicales du C.H.U de Semier ?

Le lieutenant de police Cathy Thomassin démarre ses investigations, peu épaulée par son collègue Christian Bordin, traumatisé par une enquête dans cet hôpital quatre ans plus tôt.
Cathy va-t-elle résoudre cette enquête... ou croire elle-même aux revenants ?

"Effets secondaires" est une nouvelle écrite par Thierry Dufrenne et publiée aux éditions Ex-Aequo. Nous avions découvert cet auteur peu après la création de ce blog en 2013 en lisant son excellent thriller fantastique "Le Labyrinthe de Darwin".
L'auteur, habitué de par son métier au milieu hospitalier, nous entraîne dans les couloirs du C.H.U de Semier où un fantôme terrorise les élèves. La police est envoyée sur place pour lever le mystère sur ce revenant.

Court mais efficace ce récit tient ses promesses. Nous sommes rapidement plongé dans un univers sombre et angoissant. 
Thierry Dufrenne parvient sans peine à embarquer son public dans une enquête haletante. L'histoire n'a rien à envier aux longs romans policiers. Les ingrédients principaux y sont présents : mort suspecte, autopsie, enquête, dénouement et surtout le suspens inhérent à tout bon thriller.

A la manière de Grangé (Les Rivières Pourpres), Thierry Dufrenne ne laisse pas indifférent : ses écrits sont de ceux que l'on lit d'une traîte et dont on sort en en redemandant !

Lady Fae

mardi 23 décembre 2014

Interview de Thierry Dufrenne



L'Etrange Librarium : Bonjour, pouvez-vous vous présenter et nous parler de votre parcours (diplôme, expérience professionnelle, bibliographie), présenter votre roman "Le Labyrinthe de Darwin" à nos lecteurs ?

Thierry Dufrenne : Je suis né dans les Ardennes en 1964. Mon parcours scolaire est très classique, avec un baccalauréat scientifique en 1982 et une école paramédicale de manipulateur en électroradiologie médicale juste à la suite. Je ne vis pas de l'écriture, sinon je serais déjà mort de faim... et même si je le pouvais, j'hésiterais à laisser tomber mon métier. Depuis trente ans, je travaille en imagerie médicale. La particularité de mon activité est de pouvoir observer le corps humain et ses organes à l'aide de différentes technologies. En trois décennies, l'évolution a été extraordinaire avec l'arrivée du scanner, de l'IRM, de l'échographie. Actuellement très précises, elles permettent d'obtenir des images de l'intérieur d'un corps humain mais aussi d'en appréhender le fonctionnement, avec comme paradoxe, celui d'y révéler des éléments que le patient examiné ne soupçonne pas. Cet aspect est important et je l'utilise dans "Le labyrinthe de Darwin".
C'est parfois impudique d'annoncer à quelqu'un qu'il a, par exemple, quatre artères rénales au lieu de deux ou un organe inversé. L'information l'amène à sourire et en apprendre plus sur son propre corps ainsi dévoilé ; par contre découvrir que sa mort est proche voire imminente implique de la réserve ou un mensonge... Lorsqu'il s'agit de votre propre père, on regrette parfois de savoir lire les images. Pour ceux qui ont lu ou liront "Le labyrinthe de Darwin", vous comprendrez mieux désormais certains chapitres.
Mon métier m'amène aussi à travailler régulièrement avec la cellule médico-judiciaire. Je radiographie les corps avant ou après les autopsies. La recherche des dernières minutes de la vie, des causes de la mort et les liens avec l'enquête en cours devient vite très intéressant ; surtout lorsque le médecin légiste est lui-même passionné.
La physiologie, l'anatomie des êtres vivants sont deux domaines qui me captivent. Naturellement, j'en suis venu à la théorie de l'évolution de Charles Darwin et aux découvertes sur le génome humain.
Nous ne sommes pas tous égaux au regard de notre génétique, s'apercevoir que des personnes sont plus résistantes ou sensibles à des éléments extérieurs, des maladies, des malformations, ou possèdent des facultés hors normes, est assez troublant. Je pense même que cela explique bien des croyances ou des légendes. Pourquoi ne pas imaginer, une autre possibilité d'évolution pour l'Humain, au même titre que Néandertal a vécu en parallèle de l'Homo Sapiens avant de s’éteindre ?
J'ai une imagination assez délirante, il n'en fallait pas plus pour que naisse ce second roman et sa suite "La Némésis de Darwin" ... Il y aura d'ailleurs probablement un troisième opus. Je n'aime pas terminer une histoire. En général, je laisse traîner une ficelle qui permet de dérouler une autre pelote...
Dès mon premier thriller "7 morts sans ordonnance" , j'ai voulu laisser une fin en suspens et je vois dans ce récit un côté étrange et irrationnel que les amateurs de polars ne perçoivent pas. Ils m'inventent des solutions cartésiennes abracadabrantes alors qu'un abandon vers un léger côté fantastique peut tout expliquer... L'indice est pourtant sous leurs yeux tout au long du roman. J'en ris avec eux, c'est l'essentiel ! "Effets secondaires" reprend le même schéma, c'est une nouvelle éditée sous la forme d'un très court roman (20 pages), il est cependant important pour introduire un personnage dans "La Némésis de Darwin".

E.L : Quelles sont vos sources d’inspiration ? Vos maîtres et coups de cœur en littérature et au cinéma ?

T.D : Dans le choix de mes lectures ou du cinéma, j'aime le fantastique, l'étrange et les histoires à faire peur ; très peu la fantasy. Les nains, les elfes et les mages, me poussent souvent à fermer le bouquin. Je fuis les films et les romans qui parlent des problèmes des gens dans leur cuisine. Je porte un intérêt certains aux polars à condition que le flic ou l'enquête ne soit pas l'élément principal. Je participe mensuellement à un cercle de lecture, c'est très enrichissant.
Je lis surtout des auteurs français : Chattam (tous ses thrillers et "Autre Monde"), un peu Grangé, Jérome Camut et Nathalie Hug, font partie de mes auteurs préférés. Les décors glauques et décalés de Brussolo m'inspirent. Et Ayerdhal me scotche à tous les coups ! Je ne peux pas citer toutes mes lectures ici.
Mon éditrice m'a suggéré Sturgeon. Je ne l'avais jamais lu et, sans m'y comparer, je trouve certains points communs avec mon écriture ; derrière les thèmes du roman il y a toujours un élément scientifique accéléré, dilaté ou poussé à bout pour en faire un élément étrange.
Abonné à Science et Vie , j'y trouve les germes de futures histoires. La musique est aussi source d'inspiration : du classique, beaucoup de métal gothique, jamais de pop, pas d'électro ni de rap, encore moins du jazz, question de goûts!
Des romans qui m'ont particulièrement marqué ? Pas toujours des auteurs français, certains sont loin d'être des chefs d’œuvre : "Le masque des regrets" de Kurt Steiner, "Carnacki et les fantômes" de Hodgson, "Fantômes et farfafouilles" de Fredric Brown, "Les rivières pourpres" de Grangé mais aussi "Mal'Concilio" de Rogliano et "L'enfant cheval" de Robert Cecconello .
Au final ça peut paraître éclectique mais j'y vois un fil conducteur.
Par ailleurs, j'ai lu presque tout Jules Verne.
Je ne lis pas énormément, une trentaine de romans pas an mais il faut multiplier ce chiffre par 43... j'ai appris à lire à six ou sept ans depuis j'ai toujours un bouquin sur ma table de nuit. Je limite, de façon drastique, mes choix et mes achats depuis trois ans... lorsque j'ai participé à mes premiers salons, je revenais avec plus de livres achetés que vendus ! J'essaie, sans succès, de me mettre à jour dans ce que je veux lire, je vais devoir sérieusement m'intéresser à l'allongement de la vie pour y parvenir...

E.L : Qu’est ce qui vous a amené à écrire ?

T.D : J'ai toujours aimé créer. Je bricole des objets totalement inutiles, j'ai dessiné au pastel, peins à l'huile... Écrire et raconter une histoire est un peu pareil avec une autre technique pour éveiller la curiosité et les sentiments.
Je ne suis pas spontané dans la communication, j'ai besoin de mettre mes idées noir sur blanc avant de les exposer.
Je ne me considère pas comme un écrivain ou un auteur, juste un conteur. Les cours de littérature et d'analyse de texte, au lycée, étaient un ennui profond presque une torture au bac ! Je vivais les lectures imposées comme une atteinte à ma liberté ; encore aujourd'hui, je refuse catégoriquement de participer à un jury si j'ai, à lire, des livres que je n'ai pas choisis. Bref, je ne suis pas un littéraire mais je flâne souvent dans les salons du livre. Lire un bouquin après une rencontre avec son auteur est bien plus intéressant et ceci m'a poussé à terminer un premier roman qui traînassait, à l'état de patchwork décousu, en me disant : pourquoi pas moi ?  

E.L : Comment s’organise le travail autour de l’écriture, Avant, après la publication. Pendant l’écriture, le moment de la journée où vous écrivez le mieux ? Un rituel autour de l’écriture ?

T.D : Mes horaires de travail ne sont pas réguliers donc, j'écris n'importe où, n'importe quand ; le temps étant ce qui me manque le plus. Je n'ai aucun rituel autour de l'écriture mais si je peux m'isoler avec de la musique et un casque l'efficience est meilleure.
Souvent, l'écriture se fait mentalement, dans une salle d'attente, en conduisant, ou la nuit allongé dans le noir. La frappe ou l'écriture à la mine de plomb sur un carnet qui ne me quitte presque jamais n'est qu'une sauvegarde de ma mémoire. Il y a souvent un déclic au démarrage d'un chapitre, une phrase qui me plaît ou un fait précis que j'ai envie de relater. Je suis rarement à attendre devant mon clavier que les idées viennent. La plupart du temps, je n'ai plus qu'à les rédiger, ce qui ne veut pas dire que je n'y ai pas longuement réfléchi.
J'utilise parfois un dictionnaire de synonymes papier ou en ligne (Crisco Unicaen, gratuit, pratique et efficace) pour trouver le mot juste.
Je préférerai toujours le fond de l'histoire à la forme. Je me suis toutefois rendu compte, en lisant Lamartine et Maupassant, que la musique des mots était importante pour valoriser un contenu. Je m'applique et j'admire les auteurs qui savent changer de style ; je n'ai pas cette qualité, ou alors pas consciemment.

E.L : Qu'aimez vous dans la science-fiction et/ou le fantastique ?

T.D : Je suis très cartésien mais pas obtus. Je ne crois, ni aux fantômes, ni à la télépathie, ni au paranormal mais je veux bien admettre que nous n'avons pas découvert certains phénomènes et que la vie peut exister sur d'autres planètes.
Le fantastique et la science fiction me permet l'évasion ; je suis toujours étonné devant les visionnaires comme Jules Verne ou Orwell, en m'apercevant qu'il étaient bien en deçà du futur décrit dans leurs romans. Dans Paris au XX° siècle Verne décrivait les calculatrices de la taille d'un piano, "1984" peut s'appliquer désormais à bien plus de pays que l'ex URSS. Donc quand j'ai lu "Les monades urbaines", j'avoue avoir eu très peur, et pourtant, j'adore les mondes post-apocalyptiques! Récemment, j'ai acheté "Les falsificateurs" de Bello mais je ne l'ai pas encore lu. Je vais frémir ? Tant mieux !

E.L : Autre chose à nous faire partager ? Vous avez carte blanche ! ( un mot sur la maison d’édition, retour que vous avez eu des lecteurs, ce qui vous plaît en SF ? Ce que vous souhaitez transmettre en écrivant ? Récompenses ou prix reçus pour votre livre ? Invitation à visiter votre blog, votre page facebook, vos futurs projets…

T.D : Je travaille, actuellement, sur une nouvelle histoire pour laquelle je me suis longuement documenté sur les pigeons. Il y aura un transfert d'un homme très malade vers le corps d'un oiseau, avec un fond d'intrigue policière mais je ne veux rien dévoiler de plus.
Un mot sur la maison d'édition : Ex Aequo est une maison d'édition qui a fait le pari de démarrer avec des nouveaux auteurs et le e-book comme principal moyen de diffusion à ses débuts, sans pour autant laisser tomber le livre papier. La gestion est sérieuse, l'entreprise a pris son envol et je suis heureux d'y avoir un peu participé. Mon éditrice m'a beaucoup aidé car je ne connaissais absolument pas les coulisses du monde du livre. J'ai vite déchanté, comme un amateur qui se pointe dans un milieu professionnel, l'apprentissage sur le terrain s'est fait avec autant de moments de bonheur que les pires minutes de ma vie.
Ce que je veux transmettre ? Au delà du thriller et de l'étrange, dans "Le labyrinthe de Darwin" et "La Némésis de Darwin", j'aimerais amener mes lecteurs à se poser des questions sur l'évolution de l'Humanité.
Y en a-t-il encore une au sens darwinien d'ailleurs ? C'est une question qui me préoccupe et à laquelle Darwin répondait déjà par la négative :
"Quant à nous, hommes civilisés, nous faisons, au contraire, tous nos efforts pour arrêter la marche de l'élimination ; nous construisons des hôpitaux pour les idiots, les infirmes et les malades ; nous faisons des lois pour venir en aide aux indigents ; nos médecins déploient toute leur science pour prolonger autant que possible la vie de chacun."
Des propos très dur mais qui devraient encore interpeller !

Vous pouvez me retrouver sur Facebook, sous mon nom. Mes autres pages sont nommées comme les titres de mes romans.
Je vous remercie pour votre attention. 

Propos receuillis par Lady Fae

lundi 21 octobre 2013

Le Labyrinthe de Darwin, de Thierry Dufrenne


Ce thriller fantastique a été publié en septembre 2013 aux éditions Ex-Aequo
Le récit retrace l'histoire d'Auguste Maillard, un homme étrange de 97 ans mais qui n'en parait que 30. Le roman commence par un crime : Auguste mord un homme d'Eglise, Frère Locquier, à la gorge avant de mourir mystérieusement. Sa compagne, Jeannette, 24 ans, est alors interrogée dans les locaux de la police au sujet d'Auguste. Qui était-il vraiment ? Pourquoi se souvient-elle d'un passé qui n'est pas le sien ? Elle découvre peu à peu qu'elle ignorait beaucoup de son compagnon et se retrouve plongée dans la vie d'Auguste de sa naissance sur les plateaux de Lozère en passant par Tchernobyl.

On l'apprend assez vite dans le récit mais Auguste est une sorte de vampire. Mais là où on aurait pu s'attendre à une banale histoire de suceur de sang, l'auteur nous surprend : on sort des sentiers battus du classique vampire immortel et avide de souffrance. On nous donne à voir un autre visage : celui d'un homme traqué, torturé et avide de connaissances. En effet Auguste a accès aux souvenirs de ceux dont il goutte le sang et c'est cette multitude de vies engrangées dans sa mémoire qui fait la richesse du personnage. Tour à tour proie et chasseur Auguste tente d'échapper à des forces obscures qui menacent aussi Jeannette (on ne vous en dit pas plus concernant cette partie de l'oeuvre afin de garder le mystère entier !).

Le récit mêle la partie interrogatoire de Jeannette au récit de la vie d'Auguste. Nous le suivons dès sa plus tendre enfance ce qui nous offre une autre facette du personnage qui ouvre le roman en commettant un meurtre.
Le livre est très documenté sur des sujets comme Tchernobyl et ses liquidateurs (dont fait partie Auguste au cours de sa vie). L'univers médical est source d'inspiration pour l'auteur (Jeannette est manipulatrice en radiologie), on sent que Thierry Dufrenne est à l'aise avec le milieu de la santé dans lequel il travaille lui-même depuis presque 30 ans.
Le roman nous tient en haleine, riche en détails, on se trouve propulsé à la place de Jeannette. On découvre donc en même temps qu'elle la vie de l'homme avec qui elle entretenait une relation.
Le mystère reste intact une bonne partie du récit et nous fait voyager. Les personnages "secondaires" (mais très important) ne sont pas survolés et ont toutes leur place dans l'évolution de l'intrigue. L'auteur part d'un univers "banal", d'une petite ville sans histoire où des héros ordinaires vont se retrouver plongés dans une aventure fantastique.
Malgré un récit qui reste court l'histoire n'est pas bâclée. Un thriller fantastique sombre et captivant à lire absolument ! 

Lady Fae